Whitney: faut-il aller voir le documentaire choc sur la carrière et la chute de Whitney Houston ?


C’est le documentaire qui fait l’actu. Depuis “Amy” en 2015, aucun film de ce genre n’avait autant suscité l'intérêt des médias. Retraçant le parcours et la chute de Whitney Houston, l’une des plus grandes stars américaines dans les années 80/90, le documentaire de Kevin Mcdonald entend faire des révélations inédites sur le déclin de la chanteuse. Vaut-il vraiment le détour ? The Melting POP l'a vu pour vous et voici la critique.

"Whitney": le documentaire qui revient sur la chute d'une des plus grandes icônes de la POP
"Whitney": le documentaire qui revient sur la chute d'une des plus grandes icônes de la POP

Whitney: retour sur un déclin 

Un an après “Whitney: Can I Be Me”, la vie et le parcours de Whitney Houston sont à nouveau décortiqué sur grand écran. Sous la houlette du réalisateur et documentariste écossais Kevin Mcdonald, la carrière et le déclin de celle qui a fait vibrer toute une génération sont retracés pour tenter de mettre en lumière les tenants et les aboutissants de son succès fulgurant. De ses premiers pas dans la chorale de son village à ses derniers jours sur le tournage de “Sparkle” en 2012, rien n’est laissé au hasard, et le spectateur découvre par le biais de plusieurs proches de la chanteuse le quotidien d’une artiste solaire qui a peu à peu perdu de sa lumière. Façonnée par sa famille et par l’industrie du disque, Whitney Houston semble s’être consumée au fur et à mesure de sa carrière. Ainsi malgré un succès qu’on ne pourra démentir, la star s’est enlisée de mauvaise rencontre en mauvaise rencontre, de scandale en scandale, dans une spirale infernale qui a fini par causer sa perte. Jugée trop blanche par le public, accusée d’être homosexuelle ou encore d’être une mauvaise mère, Whitney n’a pas été aidée par sa famille qui, privilégiant le profit, a préféré la laisser sombrer dans les addictions. Du côté de son mari Bobby Brown, le constat est le même, et sa rencontre avec l’artiste semble même coïncider avec le basculement complet de Whitney dans la drogue et l’ignominie. 

Manque de profondeur 

Très fourni et extrêmement bien documenté, le film de Kevin Mcdonald, explore pas à pas la déchéance de Whitney Houston. Hélas et même s’il offre de nouvelles perspectives, il se présente lorsqu’on a déjà vu “Can I Be Me”, comme un film redondant qui ne fait que répéter ce que tout le monde savait déjà. La relation ambiguë de Whitney avec son amie Robyn Crawford, la mauvaise influence de son mari et de sa famille, les addictions sans solutions de la chanteuse, tout ou presque a déjà été exploré auparavant et même l’émotion que tente d'insuffler le réalisateur ne suffit pas à faire tenir le film. Soulevant de nouvelles interrogations, bénéficiant de témoignages inédits et surtout d’un premier documentaire qui lui avait déjà ouvert la route, “Whitney” aurait gagné en profondeur s’il avait pu aller plus loin. En effet, à la fin du film, de nombreuses questions restent sans réponses et le rapide épilogue qui précède le générique ne fait qu’accentuer nos interrogations. Qu’est-il advenu de Robyn Crawford, comment la mère de Whitney a vécu son rapport à la drogue, pourquoi sa famille et Bobby Brown n’ont-ils jamais été inquiété par la justice, de quoi Whitney est-elle véritablement morte, pourquoi sa fille Bobby Kristina a-t-elle voulu mettre fin à ses jours, etc. Laissant le spectateur sur sa faim, “Whitney” loupe le coche en répétant et en survolant trop rapidement des questions qui auraient mérité de nouveaux angles d’attaque. Beaucoup moins médiatisé et peut-être plus personnel, “Can I Be Me” est beaucoup mieux construit et même s’il ne soulève pas les mêmes ambitions, il est davantage émouvant que ne peut l’être le film de Mcdonald. À moins d’être un grand fan, passez votre chemin, et ce même si toutes les critiques crient au chef d'oeuvre.

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