#ITW : Eliott Jane “je ne veux pas appartenir à un genre”


Le 22 janvier dernier, Eliott Jane a sorti son premier EP “Liberté Chérie”. Sur des notes pop-alternatives qui empruntent leurs codes au rock ainsi qu’à la chanson française, l’artiste témoigne d’une envie de s’émanciper des chaînes. En quête d’affranchissement et de nouveaux horizons, c’est sur 5 pistes qui prêtent à l’évasion qu’elle fait résonner son timbre plein de caractère. Hybride et fort de sens, son projet est un voyage sonore à la Bonnie & Clyde qu’on vous conseille sans hésiter. Et si vous aviez encore un doute, on a décidé de discuter avec l’artiste. Entière, sincère et sans langue de bois, elle nous parle de son parcours, des codes et de ses inspirations. Une interview exclusive à découvrir dès maintenant. 


Eliott Jane - Liberté Chérie
Eliott Jane - "Liberté Chérie



Salut Eliott Jane, tu sors ton premier EP “Liberté Chérie”, comment te sens-tu ? 

Je suis très émue car ça représente des années de travail. De plus, j’ai mis beaucoup de temps à me retrouver après l’arrêt de mon groupe. Retrouver une identité, c’était important pour moi. 

Le titre “Liberté Chérie” est donc évocateur, n’est-ce-pas ?

Oui. En fait, dans chaque titre de cet EP, j’aborde la liberté sous différentes formes. Sur certaines pistes, j’aborde la liberté retrouvée alors que sur d’autres, je parle de privation de liberté. J’ai aussi choisi ce nom car c’est ma première prise de liberté en solo. En groupe, les choix sont communs, on doit faire des compromis. Ici, j’étais libre et mon label ne m’a imposé aucune limite. 

On t’a découvert dans le groupe Jina avec qui tu as fait tes armes. Qu’est-ce qui change depuis que tu es en solo, hormis le fait d’avancer seule ? 

Aujourd’hui, je suis libre de faire ce que je veux. Je ne suis pas enfermée dans un style musical. Avec mon groupe, on faisait du rock et c’est un milieu assez sectaire qui ne laisse que très peu de place aux autres formats. Ce qui change aussi, c’est la manière de vivre les choses. En groupe, tu vis en meute. Ici, j’ai perdu une famille mais j’ai gagné en sérénité.


Comme tu le disais, tu viens du rock et même si ta musique est aujourd’hui plus POP. Tu conserves quand même une identité propre. Comment as-tu fait ? 

J’ai dû faire des erreurs (Rires). Pour me retrouver, j’ai vraiment dû tenter plusieurs choses. Par exemple, je me suis essayée à la folk en anglais mais ça ne me correspondait pas. Heureusement, j’étais bien entourée et ça aide. Ce qui est drôle, c’est que j’ai toujours écrit de la POP. Mes premiers coups de cœur musicaux sont POP et c’était donc assez simple pour moi de me diriger vers ce format. Pour cet EP, j’ai donc opté pour une construction hybride. 

Outre la POP et le rock, cet EP est également très imprégné par la variété française, pourquoi ? 

Parce que le français a pour moi été synonyme de renaissance. Quand je chantais en anglais, c’était pour m’éloigner de la réalité. Je le parlais très mal (Rires), mais c’était un moyen pour moi d’exprimer ma colère. C’est en écoutant la scène actuelle que j’ai eu envie d’écrire en français. Thérapie Taxi, Stromae, Eddy de Pretto, Aloise Sauvage, Clara Luciani, ils m’ont beaucoup inspiré car ils font de la POP mais ils réussissent à marier les genres. Souvent, les journalistes me demandent dans quelle case je me range. Pour être honnête, je ne veux pas appartenir à un genre. Pour moi, la musique c’est comme la vie, rien n’est blanc, rien n’est noir, il y a du rouge, des couleurs et c’est ça que j’aime.

Ton EP m'a fait penser à un road-trip à la Bonnie & Clyde. On a l’impression que tu avais envie de t’évader, on te sent également plus sereine. 

C’est comme ça qu’il a été conçu comme un voyage, un road-trip. (Rires). Aujourd’hui, j’ai toujours beaucoup de colère en moi mais c’est une colère plus posée. Parfois, je regarde mon parcours avec tendresse. Les choses difficiles ne sont pas enterrées mais je les aborde avec du recul.

L’un des titres que j’ai préféré sur ton EP s’intitule Camden Street”. Tu peux nous en parler ? 

Ce morceau fait allusion à mes années rock. Avec mon groupe, on traînait beaucoup dans ce quartier. Ce titre parle de l’urgence et de la violence que j’ai ressenti à Londres. Je l’ai écrit comme un appel à l’aide. À l’époque de l’écriture, j'étais souvent dans des relations compliquées, j’y parle surtout des mauvaises rencontres mais aussi des bonnes. 

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