Brisa Roché retourne vers le futur avec « Invisible 1 »
S’il y a bien une
chose qu’on adore chez The Melting POP, c’est vous faire découvrir des
nouveautés musicales. Toujours à l’affut de futures tendances, constamment à la
recherche de sonorités nouvelles, TMP a cette fois-ci dégoté pour vous une
artiste originale et captivante. Préparez-vous à modifier la bande-son de votre
été, Brisa Roché risque bien de squatter vos playlist préférés tout au long de
la saison estivale.
Un parcours
prodigieusement alambiqué
Pour commencer,
faisons les présentations. D’origine américaine, Brisa Roché fait partie de ces
artistes qui s’imprègnent de leurs périples pour faire avancer leur art. Née
dans un petit village des montagnes de Californie du Nord, elle est la fille
d’une artiste et d’un écrivain. Très jeune, elle se passionne pour le jazz, et
prend des cours des chants. À 13 ans, elle s’envole pour la Russie avec sa mère
et sa chorale. Cependant, trois ans plus tard, elle décide de tout plaquer pour
revenir vivre aux côtés de son père à Seattle. Âgée de seulement 16 ans, elle
écume les rues de la ville armée de sa voix et de sa guitare pour faire
découvrir ses compositions. Au décès de son père, l’adolescente s’assombrit,
mais ne perds pas pour autant sa passion musicale. Pour cause, tout en
terminant ses études, elle monte son premier groupe. Obsédée par la musique,
elle part à la découverte de Paris, entame des études universitaires à
Portland, avant de revenir à sa Californie natale. À cet instant, la jeune
femme pense à tout abandonner. Pourtant, tel un coup du destin, l’amour et la
musique la rattrapent. Folle amoureuse d’un bassiste, elle décide de le suivre
au Nouveau-Mexique, là-bas, son univers évolue. Hélas, au début des années
2000, le coup de foudre s’estompe et l’artiste décide de s’exiler à Paris. Dans
la capitale française, elle chante dans le métro, dans les bars. Très vite, sa
voix lui permet de grimper les échelons, et de s’épanouir dans les bars de jazz
de Saint-Germain-des-Prés. De rencontre en rencontre, son destin prend une
tournure inespérée et elle sort son premier album « Soothe Me ». Succès critique, ce disque de reprises jazz ne
convainc pas l’artiste qui préfère aujourd’hui oublier ce chapitre de sa vie.
En 2005, elle signe dans un grand label, et décide de faire évoluer ses
sonorités. De cette décision, né « The
Chase », un album qui explore sans jamais faillir de nouveaux horizons
musicaux. Hélas, être lié à une major demande des résultats et les ventes
confidentielles de l’album poussent le label Blue Note à se séparer de l’artiste. Qu’à cela ne tienne,
Brisa Roché se sert de ce contrecoup pour mieux rebondir. Déterminée à faire de
la musique comme elle l’entend, elle signe avec le label indépendant discograph. De cette collaboration
naîtront deux albums « Takes »
en 2007 et « All Right Now »
en 2010. Plus matures, plus cosmiques, plus féroces les deux albums aident
l’artiste à se révéler. Toujours animée par le genre qui lui a fait aimer la
musique, elle revient en 2012 avec le projet « The Lightnin 3 » où elle reprend accompagnée de deux autres
chanteuses (Ndidi O et Rosemary Standley) les plus grands classiques du jazz.
En 2014, c’est sur la bande originale du film « Yves Saint-Laurent » de Jalil Lespert qu’on la retrouve pour
faire résonner sa voix sur des cuivres endiablés.
Invisible 1 :
la révélation
Aujourd’hui, après
quelques années de silence et de travail, l’artiste est de retour avec un
nouveau projet intitulé « Invisible
1 ». Sur ce 5e album, la chanteuse s’envole, se révèle tout
en confirmant son pluralisme mélodique. POP, rock, acoustique, funk, les pistes
de ce nouvel opus s’enchaînent, entraînant avec elles l’auditeur sur des
chemins hypnotiques et renversants. Truffé d’influences, l’album brille grâce à
une construction intelligente qui ne laisse aucune place à l’ennui. À l’écoute
des 13 pistes qui composent l’album, les analogies se multiplient. Tour à tour,
on s'imagine flâner sur les meilleures productions de Lana Del Rey, Joss Stone,
Kate Bush ou encore Jane Birkin. Cependant, la vivacité de Brisa Roché – qui a fêté son 40e anniversaire
en avril dernier – lui allouerait presqu’une longueur d’avance sur ses
condisciples. De fait, au détour de l’album les tubes se propagent un à un. De
l’excellent « Disco » dont
le groove vous emporte dès les premières notes en passant par le surprenant « Vinylize » ou encore « Baby Come Over », impossible de ne
pas être séduit par la douce énergie de l’artiste. Bijou rétrograde ou pépite
avant-gardiste, « Invisible 1 »
réanime et renouvelle les genres. En mélangeant hier et demain, il résonne
comme un accomplissement artistique, un oxymore harmonique à découvrir, à
savourer et à partager !
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