#Critique : "28 ans plus tard" : une expérience cinématographique inégale
Après “28 jours plus tard” (2002) et “28 semaines plus tard”(2007), la saga culte de Danny Boyle revient pour un nouvel épisode. “Avec 28 ans plus tard”, le réalisateur britannique retrouve l’univers qu’il avait contribué à définir : un monde post-apocalyptique ravagé par un virus, où l’horreur se teinte de drame humain et de poésie visuelle. Sorti cette semaine dans les salles obscures, ce 3e film réunit une nouvelle génération de survivants, tout en gardant quelques clins d’œil aux œuvres précédentes. Mais entre nostalgie et renouvellement, l'expérience s’avère aussi fascinante que déséquilibrée…
Une plongée esthétique dans le chaos
Plus de 20 ans après avoir ravagé l’Angleterre dans “28 jours plus tard”, Danny Boyle revient à la réalisation de “28 ans plus tard”. Dans ce monde post-apocalyptique, une petite communauté tente de survivre et derrière la caméra, le réalisateur du premier opus tente de raconter une nouvelle histoire avec de nouveaux moyens. Tourné à l’Iphone 15 et riche de nouvelles idées graphiques, “28 ans plus tard” est un film visuellement impactant et dès les premières minutes, le spectateur est embarqué dans une réalisation musclée qui tend à le déstabiliser à chaque instant. En changeant sans cesse de point de vue, d’angle et de rythme, la première partie du film nous plonge non sans un certain esthétisme, dans un chaos gore et bruyant. Cependant, à trop vouloir en faire, le film nous empêche de réellement entrer dans l’histoire. En ce sens, bien que la première partie regorge d’inventivité visuelle et sonore, il lui manque une émotion, un fil rouge…
Un virage narratif salvateur
Heureusement, à mi-parcours, “28 ans plus tard” prend un tournant. L’action change de lieu, le rythme évolue et le chaos fait alors place au silence, à la mélancolie. Ici, la mise en scène devient plus posée, presque contemplative. Les plans s’allongent, la lumière devient artistique, et le récit se concentre enfin sur les liens humains. On découvre alors la trajectoire bouleversante de deux survivants, une mère et son fils qui cherchent la guérison à travers un monde sans foi ni loi. Plus émotionnelle tout en gardant des idées visuelles profondément réfléchies, la deuxième partie du film est un vrai moment de cinéma qui risque bien de vous bouleverser. Toutefois, vous ne partirez pas avec des larmes dans les yeux. Pour cause, Danny Boyle a plus d’un tour dans son sac et le dernier acte qui ouvre sur une suite à paraître en janvier 2026 nous montre un autre visage du réalisateur, plus léger, plus fou et totalement inattendu.
Verdict : une œuvre fracturée, mais pas sans intérêt
En conclusion “28 ans plus tard” n’est pas un film parfait. Il divise, dérange, déconcerte mais il ose. Dans une industrie où les suites se contentent souvent de recycler les formules qui fonctionnent, Danny Boyle choisit ici de prendre des risques. Le résultat est alors inégal : une première partie brouillon jusqu’à l’illisible, une seconde bouleversante de justesse. Cependant, ce déséquilibre même devient une métaphore du monde qu’il décrit : instable et imprévisible...
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