#ITW - Ehla : “Au fond de moi, je sais que je n'arrêtais pas”
Avec son EP “Pas d’ici” sorti en février dernier, Ehla est entrée doucement mais sûrement, dans la cours des grands. Pourtant, ne vous y méprenez pas, l’artiste et loin d’en être à ses débuts et depuis plusieurs années, elle évolue sur la scène musicale française en affinant à chaque projet sa patte et son charisme. Preuve en est, son dernier single “MCMC” est une piste autobiographique engagée qui porte en son âme un message fort et universel. Lucide, ambitieuse et déterminée, Ehla s’est confiée à The Melting POP… Un entretien exclusif à lire dès maintenant.
Ehla se lâche sur "Pas d'Ici" |
Salut Ehla, le grand public te connaît encore très peu pourtant lorsqu’on jette un oeil à ton parcours, celui-ci est déjà bien rempli. Tu n’as pas l’impression d’avoir eu plusieurs vies depuis tes débuts ?
En vrai, je dois avoir 70 ans (Rires). Étant issue d’une famille de musiciens, ça a toujours était une évidence pour moi de faire de la musique. Depuis mon arrivée sur Paris, il y a 6 ans, j’ai fait une multitude de choses. Un télé-crochet que j’ai remporté, j’ai fait partie d’un groupe, j’ai travaillé et collaboré avec Grand Corps Malade, je suis passé à Destination Eurovision. Aujourd’hui, je présente mon nouvel EP en indé, j’avais peut-être besoin de tout ce processus.
Justement, ce n’est pas plus difficile d’évoluer en indé après avoir été signée en major ?
Oui et non. Mes expériences chez Sony et Universal étaient intéressantes mais je manquais de liberté et de précisions. Aujourd’hui, en évoluant en indépendant, je suis beaucoup plus épanouie, je fais la musique que j’ai envie de faire. Peut-être que je n’ai pas encore trouvé le bon label mais pour l’instant, je suis heureuse et fière de mon travail et de mes partenaires.
Ton nouvel EP “Pas d’ici” est assez sombre, est-ce un moyen d’exorciser tes peines ?
Je ne le qualifierais pas de sombre mais de nostalgique. Dans cet EP, je ne voulait qu’il y ait de tristesse. J’aime les rythmes funky, les couleurs, en arrivant à Paris, je n’avais peut-être pas les codes de ce milieu difficile et “Pas d’Ici” est clin d’oeil à mes origines.
Ton dernier single en date s’intitule “MCMC”. C’est un morceau qui parle du fait de ne pas se sentir bien dans sa peau. Est-ce une histoire personnelle ?
Oui, comme tous les morceaux… cependant, on est loin d’être unique et je pense qu’on traverse tous les mêmes épreuves et les mêmes tracas. Au départ, j’avais écrit cette chanson sous l’angle de la timidité et à mesure des concerts, le public s’est approprié les paroles.
C’est le confinement qui t’a poussé à faire un clip participatif pour le morceau ?
Non pas du tout ! Au départ, je ne voulais même pas clipper le morceau car je trouvais ça hors propos d’apparaître seule face caméra pour défendre ce message universel. Après réflexion, l’idée d’un clip participatif nous est venue et c’est une bonne manière de mettre le message en images.
Tu parlais de timidité précédemment pourtant, j’ai l’impression que tu es plus à l’aise aujourd'hui avec ton statut d’artiste, de chanteuse. Est-ce que je me trompe ?
Non. Je pense que lorsqu’on fait ce métier, il faut se faire violence. En plus, à mesure des expériences, je pense qu’il est normal d’avoir plus confiance en soi. Ce métier est long à appréhender et on ne cesse jamais d’évoluer. Pour moi, la timidité est loin d’être un défaut, c’est une qualité qu’il faut apprendre à remanier.
Justement, après plusieurs années de travail, tu récoltes enfin le fruit de tes efforts, c’est quelque chose qui te fait plaisir ?
Oui totalement ! Avec ce projet, je défends enfin ce que je souhaite défendre depuis longtemps. Avec cet EP, je me dévoile à 100 %, je suis sincère, authentique et ça fait plaisir d’avoir des retours positifs.
Ta timidité et les difficultés de ton parcours t’ont-elles déjà fait réfléchir à l’idée d’abandonner la musique ?
Non, pas du tout. En tout cas, si ça a pu être le cas, ça n’a jamais dépassé l’excès de colère. Au fond de moi, je sais que je n'arrêtais pas, je n'arrêterais jamais. Je n’ai pas fait tout ça pour rien et ça vaut le coup.
Tu as été très proactive sur tes réseaux pendant le confinement comment va se passer la suite, le retour à la normal ?
J’ai commencé l’élaboration de mon album qui va arriver. Je veux prendre mon temps, sans me mettre la pression. Si le confinement m’a appris quelque chose, c’est à lâcher prise. J’adore la musique mais il y a également une multitude de choses belles et importantes à faire sur le côté.
Tout le monde connaît ta soeur Clara Luciani. On t’a vu dans son clip “Ma Soeur” titre qu’elle a écrit pour toi. Vous envisagez de collaborer ensemble pour ton projet ?
À vrai dire, ni l’un, ni l’autre. J’ai participé à son clip, c’était un joli clin d’oeil très spontané mais pour le bienfait de ma carrière, j’ai encore besoin d’évoluer de faire mes preuves. Plus tard, peut-être quand je serais plus installée, on commencera à y penser. Avec Clara, on s’entend très très bien, on est meilleure dans la vie et je suis heureuse de son succès. Chacune trace sa route et on est fière de ça.
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