#ITW : Narcissc : ” La POP peut être autre chose que commerciale”

Jeune artiste français, Narcissc n’a rien à envier aux artistes qu’il admire. Grand fan de Lana Del Rey, il évolue dans un univers sombre, mélancolique et percutant. Avec deux singles à son actif, il a déjà construit autour de son personnage, un univers et une atmosphère. Aujourd’hui pour The Melting POP, l’artiste a accepté de se dévoiler. Entretien avec un jeune créateur qui ira loin. 

Narcissc sur son single "It Haunts Me" 

Hello Narcissc ! Ton nom de scène est assez surprenant. Pourquoi l’avoir choisi ? 

(Rires). C’est une question que l’on me pose assez souvent. À vrai dire, c’est surtout ce qu’il y a derrière le mythe qui m’a intéressé. En réalité, quand on s’y plonge plus en profondeur, Narcisse n’était pas si égoïste qu’on ne le pense. C’est un personnage complexe et c’est cet aspect de l’histoire qui m’a séduit. En plus, l’approche narcissique de ma musique, c’est le fait d’écrire sur quelque chose que je connais, à savoir moi et profondeurs.

Avant Narcissc, ton projet musical été nommé Jild. Pourquoi avoir décidé de changer ? 

Jild, c’était l’enfant. Je pense que comme tout le monde, j’ai des personnages et des mondes intérieurs. Jild, c’était la découverte, l’enfance puis j’ai évolué. Aujourd’hui, je suis dans une nouvelle phase mais j’ai des chansons de Jild qui seront dans mon projet. J’ai simplement écrit 3000 versions depuis. (Rires). 

Le projet Narcissc a donc débuté en 2019. J’ai l’impression que l’approche est un peu plus sombre. Est-ce une volonté ? 

Je ne sais pas si c’est une volonté. La noirceur de ce projet est venue assez naturellement. Selon moi, avant de parler de sujets plus légers, il faut traverser la forêt et se libérer de ses peurs. À vrai dire, c’est une nécessité pour moi de parler de mes angoisses. Avec ma musique, je veux aussi proposer aux gens qui m’écoutent des portes de sortie et pas seulement des exutoires de l’émotion.

Aura-t'on droit aux premières bribes de couleurs sur l’EP à venir ? 

Dans les mots peut-être pas car je vais vraiment parler de mes ressentis les plus profonds (Rires). Cependant, dans les mélodies, dans les arrangements, je pense qu’il y aura un moyen de trouver la lumière. Le tout est de vouloir la trouver. 

Ton dernier single s’intitule “It Haunts Me”. Que représente-t-il pour toi ? 

Ce titre, c’est une chanson sur la thérapie. Un jour, j’étais dans la rue et je me suis demandé est-ce que la thérapie sert vraiment à quelque chose ? Est-ce que j’ai vraiment changé ou est-ce que je vais retomber dans mes travers ? 

Quels seront les thèmes que l’on pourra retrouver dans ta musique ? 

Je vais surtout parler de la sexualité et de la manière dont j’ai abordé la chose. J’ai envie d'exprimer la manière dont j’ai fantasmé ma sexualité avant de la vivre. À la télé, dans les films, dans la pornographie, on nous montre des choses qui ne sont pas la réalité. Dans ma musique, je veux parler de ça, parler de mon rapport au corps. Aujourd’hui, je ne m’identifie plus à l’adolescent que j’étais mais j’ai envie d’exprimer les choses qu’il a traversé.

Perfume Genius et Woodkid, sont justement des artistes sombres qui expriment ce genre de ressentis dans leur musique. Peut-on dire qu’ils t’ont inspiré ? 

Pour être honnête, je ne me suis jamais vraiment intéressé en profondeur à leurs travaux. Ma base est plutôt POP, sucrée et colorée. J’aime également beaucoup Lana Del Rey ainsi que la chanteuse suédoise Loreen. Les dernières versions de son hit “Euphoria” sont la preuve que la POP peut être autre chose que commerciale. 

Tu chantes en anglais, pour quelles raisons ? 

j’ai voulu faire les choses dans l’ordre. Au départ, je ne voulais pas être compris et surtout pas par ma famille. Je racontais des tabous, des secrets et je voulais simplement m’exprimer sans être entendu ou écouté. Aujourd’hui, j’écris en français mais l’anglais reste une partie de moi. 

Aujourd’hui, la pudeur que tu ressentais vis-à-vis de ta famille s’est-elle estompée ? 

Je ne sais pas. Ce qu’il y a de fort avec la musique c’est que l’on peut habiller les mots. On peut rendre des sujets trash très doux et vice-versa. Je ne suis pas moins pudique mais je délivre mon message avec une certaine distance. 

Comment envisages-tu ton avenir artistique ? 

Dans l’idéal, j’aimerais faire partie d’un spectacle qui allie son et image. Pour moi, l’esthétisme est très important, c’est un peu comme thérapie. Pour ce qui est de la musique, j’aimerais sortir un nouveau single d’ici septembre.