#ITW : THELMA : “on se nourrit chacune des influences de l’autre”
Amies depuis l’enfance, Charlotte et Nastasia forment depuis quelques années déjà, le duo THELMA. Ayant rodé leur machine musicale à travers de petites scènes, elles se lancent aujourd’hui dans le grand bain avec “Avalanches” un premier titre électro-pop qui vient à merveille s’inscrire dans la nouvelle vague de POP féminine qui aiguille la musique française depuis plusieurs années. Premier extrait d’un EP intitulé “La Nuit va Gagner”, le titre est le fruit d’un travail acharné mais aussi la récompense d’une union de leur public qui a réussi à récolter plus de 8000 euros sur KissKissBankBank pour mener à bien les ambitions du duo. Pop, féminin et libéré, rencontre avec le tandem THELMA.
Bonjour les filles pouvez vous nous parler de la naissance de votre duo ?
Bonjour, Notre duo remonte à l’enfance ! Les premiers films d'horreurs tournés avec les moyens du bord et la composition de nos premières chansons à la guitare (et en anglais, excusez-moi du peu) sont des moments qui ont jalonné notre adolescence ! Ensuite, il y a eu le duo plus officiel, THELMA. On s’est retrouvée chacune à des moments de nos vies où l’on a eu besoin d’un nouveau souffle, et créer quelque chose ensemble paraissait naturel et évident.
J’ai lu que vous étiez fans de science-fiction, est-ce que le nom de votre duo est une référence au film du même nom du réalisateur Joachim Trier ?
Nous avions vu passer à l’époque, la bande-annonce mais nous avions déjà le nom de notre groupe donc ça n’est pas en référence au film ! C’est un choix plutôt esthétique et graphique, et puis il y a cette sonorité dichotomique qui nous plaisait. C’est aussi un clin d'oeil au film de Ridley Scott que nous avons beaucoup regardé étant plus jeune et qui nous a inspiré au moment de la création du projet.
Folk, électro, pop, la musique de votre duo a beaucoup évolué depuis vos débuts en 2017. Pourquoi ce changement de cap ?
Quand on a décidé de faire de la musique ensemble, on a commencé juste avec une guitare et nos voix. C’est venu naturellement. On a composé comme ça pendant un certain temps. Petit à petit, on a commencé à toucher à des logiciels de production, à composer sur l’ordinateur, avec des synthés aussi. On s’est rendu compte de l’étendue des possibles, on a élargi nos compétences et composé différemment. De part nos influences musicales, on a vraiment voulu "tordre" nos chansons, les faire déménager un peu !
Cela fait 3 ans que vous tournez ensemble pourtant vous sortez seulement votre premier single et votre premier EP cette année. Pouvez-vous nous raconter la genèse du projet ?
Au départ, on a joué dans les rues d'Aix-en-Provence avec nos amplis, nos guitares et ukulélés. Puis dans les restos, les bars, les hôtels. Nous chantions un répertoire de reprises et avions besoin de sortir de nos coquilles, casquées derrière les chansons des autres ! D’ailleurs, lorsque l’on composait, on ne pensait pas forcément à un EP. C’est au fil du temps que l’on a pris nos chansons plus au sérieux. On a même eu un groupe avec trois autres musiciens, on a été jusqu’en demie-final du Pic d’or avec eux ! C’était une expérience très enrichissante, mais on a eu besoin de se recentrer sur nous-même et revenir à notre duo. On a pris notre projet à bras-le-corps et on s’est perfectionnées pour enfin créer seules nos maquettes. Aujourd’hui, nous sommes des artistes entrepreneuses, très exigeantes, et nous prenons le temps de bien faire les choses, d’écrire, de remodeler, d’expérimenter. C’est vraiment grâce au lancement de notre KissKissBankBank que nous avons pu aller au bout de ce projet et enregistrer l’EP puisqu’on a récolté plus de 8000€ ! L'engouement autour de la campagne nous a vraiment confortées dans l’idée de ne rien lâcher et de défendre notre musique.
Vous citez The Dø ou encore Arctic Monkeys comme influences, c’est assez éclectique non ?
Oui, nos références sont assez variées. Déjà, le fait qu’on soit deux amène forcément des influences différentes, de part notre éducation musicale mais aussi nos goûts personnels. C’est enrichissant car l’on se nourrit chacune des influences de l’autre et parfois cela donne de jolis mélanges. Bien-sûr, on a des idoles communes, qu’on écoute plus que de raison ! The Dø, Bowie, Barbara, Björk. Mais on peut passer aussi des Beatles à Gainsbourg, d’Eminem à ABBA dans une même playlist. Il faut rester en éveil et en recherche perpétuelle, pas seulement dans la musique d’ailleurs, sinon cela se répercute sur la créativité.
Que représente pour vous votre premier single « Avalanches » ?
C’est notre plus ancienne chanson et c’était pour nous évident de la dévoiler en premier. Un mélange de sensualité et d’arrogance un peu détachée. On aime ces sons qui percutent, des textes incisifs pour une certaine douceur dans les voix. Au travers du clip, c’est tout un univers polaire et intriguant qui habille cette chanson. Ce premier single représente aussi un accomplissement après plusieurs années de travail quasi-autarcique dans notre petit studio de campagne. C’est aussi et surtout le point de départ d’un grand voyage, on ne s’est pas encore où cela va nous mener, mais c’est excitant.
L’EP qui suivra sera-t-il dans la continuité de ce single ?
Oui, il y a quand même une sorte de fil rouge, une âme assez puissante, à la fois combative et conquérante mais aussi douce et mélancolique. Pour autant, chaque chanson reste unique et possède son propre tempérament. Certaines sont plus pop-rock et d'autres avec une ambiance très cinématographique. On aime les challenges et surprendre l’auditeur. L’écoute doit être déroutante, rien ne doit être évident. On tenait vraiment à ce qu’il y ait à la fois une richesse et une force commune dans ce mini album.
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