#iTW - GarsElle : “mon nom de scène symbolise ensemble et non pas opposition”

Artiste engagée originaire du sud-ouest de la France, GarsElle veut montrer à travers sa musique et son personnage scénique qu’on peut défendre la complémentarité homme/femme sans forcément diviser. Féministe urbaine inspirée notamment par la soul et la chanson française, elle porte à travers ses textes des messages forts qui sont le reflet d’une société qui évolue autant qu’elle doit encore le faire. À l’occasion de la sortie de son dernier single “Mélodie” et alors qu’elle prépare la sortie de son premier EP pour l’automne prochain, GarsElle a répondu aux questions de The Melting POP. Un entretien à découvrir dès maintenant. 


GARSELLE


Hello GarsElle, peux-tu te présenter et revenir en quelques mots sur ton parcours ?

Je m’appelle Gaëlle. Depuis petite, la musique est pour moi un exutoire. J’avais pour habitude tous les soirs d’aller m’isoler dans mon squat à l'extérieur de la maison pour chanter, sortir ma colère. Après plusieurs expériences ratées (esthétique, commerciale, restauration), je reste accrochée à ma passion, le chant. Un soir, alors que je chantais, seule dans mon squat, ma petite sœur a discrètement amené mon père pour m’écouter chanter. Ce fût vraiment un élément déclencheur parce que le lendemain, il m’inscrivait à mon 1er concours de chant, j’ai ensuite intégré une école de musique à Bordeaux puis à Paris. L’adolescente en colère a enfin pu laisser place à l’artiste en devenir, GarsElle. Ce bien-être était tellement évident que je ne me suis jamais arrêté. 

Ton nom de scène fait-il écho à ta part de masculinité ou est-ce une manière de se prononcer sur le non-genre ? 

Mon nom d’artiste est GarsElle. J’ai choisi ce nom parce que d’une part je m’appelle Gaëlle et puis parce que pour moi, il symbolise ensemble (hommes et femmes) et non pas opposition (hommes vs femmes). Ce point de vue est important pour moi car mon vrai combat est l’injustice sous toutes ses formes et non seulement celle qui nous touche personnellement. 

Tu proposes un univers POP-Urbain. N'est-ce pas justement plus difficile de se faire une place dans ce milieu très masculin lorsqu'on est une femme ? 

Effectivement, ce n’est pas forcément facile mais je suis bien entourée. Cependant, les mentalités commencent à changer et je trouve qu’il y a de l’évolution à ce sujet, la pop urbaine aujourd’hui, c’est très large et on y trouve de plus en plus de femmes.

Ta musique est également engagée. Tu y parles des problèmes de société, notamment des relations toxiques, de la place des femmes. C'est important pour toi ?

Oui, complètement ! Je parle surtout de tout ce qui peut me révolter. La musique a toujours été un exutoire pour moi et ensuite, j’ai compris qu’en plus, c’était un pouvoir incroyable. Avec la musique, on peut faire passer des messages d’une manière presque magique. C’est plus fort que la parole encore. Dans le clip ”Mélodie”, j’essaie d’entrer dans les émotions de chacune des personnes impliquées de près ou de loin. Ce clip représente ma façon de regarder le monde, j’essaie de ne pas accuser et de comprendre ce qui peut pousser à ne pas agir face à des injustices pareilles. 



Ton dernier single "Mélodie" est dans un registre d'engagement, ta piste la plus forte à ce jour. Peux-tu revenir sur ce qui t'a inspiré ce morceau ?

L’idée de ce morceau est partie de mon auteur, Christopher Delarue, nous nous sommes inspirés de l’histoire vraie de 2 jeunes filles lesbiennes qui se sont fait agresser dans un bus londonien. Il s'agit de dénoncer ce genre de problèmes sociétaux et le fait que nous pouvons être ensemble pour combattre ces injustices auxquelles nous pouvons assister, même si nous ne sommes pas concernés personnellement. 

Lorsqu'on s'intéresse à toi, on découvre que tu cites Amy Winehouse et Cabrel comme inspiration. C'est un peu paradoxal lorsqu'on écoute tes productions non ? 


On s'inspire énormément d’artistes dans notre vie mais si je cite Amy Winehouse et Francis Cabrel, c’est parce qu' ils ont eu une place importante à un moment donné de ma carrière. Pour Amy Winehouse, j’ai commencé mes premiers morceaux en chantant ses chansons, elle m’a ensuite amené à pousser mes recherches et découvrir l’univers du blues, j’ai donc au départ travailler ma voix sur du Etta James ou encore du Janis Joplin. Cette nonchalance et ce côté soul m'interpellent beaucoup et influencent aujourd’hui mon univers. Francis Cabrel vient de chez moi à côté d’Agen et j’en écoute depuis petite, c’était un peu l’exemple avec mes yeux d’enfants qui me montrait que c’était possible. J’ai ensuite admiré l’engagement et l’interprétation de Jacques Brel lorsque j’ai été assez grande pour comprendre ses chansons, et il m’a donné envie de raconter des choses dans mes morceaux. Chez moi, à Fumel, dans ma petite ville du sud-ouest de la France, le rythme du hip-hop retentissait à chaque coin de rue, donc j’ai beaucoup d’influences urbaines aussi. Je pense qu’on continue encore et toujours de s’inspirer de nouvelles personnes pour faire grandir l’artiste en nous. Même chez nos opposés nous pouvons nous inspirer. 

Que prévois-tu pour la suite et comment comptes-tu trouver ta place sur la scène musicale française en tant que jeune artiste émergente ?

Je sors mon EP en octobre 2021, et je compte trouver ma place en restant moi-même, dans l’authenticité. C’est le public qui choisira la suite de mon destin. 

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