PACO, ANTHEMS : les nouveaux réseaux sociaux culturels ont-ils un avenir ?


Lancé il y a quelques semaines, PACO est un réseau social français. Son fer de lance : la culture. Son objectif, permettre à ses utilisateurs de partager leurs coups de cœur sans être dirigé par les algorithmes. Loin des codes strictes et parfois sectaires, d’Instagram, Facebook ou encore TikTok qui favorisent la popularité au détriment de la créativité, PACO suit de près ANTHEMS, un réseau social qui met en avant la musique. Tous deux ont de belles ambitions mais ces nouveaux canaux de partage digital ont-ils un avenir ? On en discute sur The Melting POP. 

nouveaux réseaux sociaux

Les réseaux sociaux stars décriées du monde digital

Comment vivait-on avant les réseaux sociaux ? Que l’on soit né avant ou après leur avènement, difficile de se souvenir de notre vie avant eux. Entrés dans notre quotidien, dans nos pratiques les plus communes, les réseaux sociaux sont partout et qu’on le veuille ou non, il est désormais difficile de faire sans eux. De Facebook, à Instagram en passant par TikTok, les réseaux sociaux ont réorganisé notre manière d'interagir avec le monde. Ils ont créé de nouvelles tendances, fait émerger de nouvelles stars et de nouveaux moyens de vendre, de communiquer. Très souvent, la bien-pensance les pointe du doigt car ils seraient, pour certains, des outils d’aliénation. Beaucoup les jugent néfastes mais ne peuvent s’en passer. À mesure que la société se digitalise, ils évoluent, se copient plutôt que de se compléter. Pourtant, sur le premier trimestre 2022, ils étaient 3 à régner. Instagram était le réseau social le plus téléchargé, TikTok celui sur lequel on passe le plus de temps et Facebook celui qui compte le plus d’utilisateurs. À travers le monde, qu’on soit un utilisateur actif, un créateur de contenu ou tout simplement un spectateur, un scrolleur, les réseaux sociaux sont au bout de toutes les mains pour le meilleur et souvent pour le pire comme en témoigne le récent bad-buzz de Benjamin dans une église …

Les réseaux sociaux, on les connaît tous. Pourtant, il en existe des centaines à travers le monde. Certains émergent avant de se faner (Vine, Snapchat), d’autres évoluent (Instagram, YouTube, …) tandis que d’autres se réinventent pour mieux séduire (Musical.ly devenu TiKTok, …). Très souvent, de nouveaux venus tentent de se faire une place avec plus ou moins de succès et être un gros nom de l’industrie digitale n’est pas toujours gage de succès (Google+). Quoi qu’il en soit, le marché des réseaux sociaux n’a pas fini de s’étendre et ces derniers mois, deux nouveaux venus sont arrivés sur le terrain avec pour Eldorado, des ambitions culturelles. 

Anthems : application de partage musical

Faire de la musique un réseau social, voici le pari de “Anthems”. Lancé il y a quelques mois au travers d’une application pour smartphone, ce nouveau réseau social américain veut réunir les utilisateurs autour d’une passion commune, la musique. Relié à votre compte Spotify (l’application ne fonctionne pas avec Deezer, Apple Music et les autres), Anthems sauvegarde dans l’application tous les titres que vous avez ajoutés à votre Bibliothèque musicale. De plus, par la force d’un algorithme et en se basant sur ce que vous avez écouté, l’application vous propose de faire des découvertes susceptibles de vous plaire. Pour le moment, rien de bien différent d’un service de streaming. Cependant, avec Anthems vous pouvez suivre des comptes, être suivi et interagir directement avec les autres membres de la communauté. Qui plus est, et c’est peut-être là la force encore sous-estimée de “Anthems”, ils permettent la création automatique ou manuelle d’affiches et d’infographies spécialisées en fonction de vos écoutes. Pour l’heure, leurs idées n’ont pas fait de vague malgré un fort potentiel viral mais, il suffirait d’un bon partenariat avec les artistes, du bon retweet ou d’un influenceur performant pour lancer la machine.

Point fort : le potentiel viral de l’application est évident
Point faible : Le service ne fonctionne qu’avec Spotify


PACO : le réseau social français des amoureux de culture

Avec PACO, c’est la France qui lance son réseau social et ici, c’est toute la culture qui est au centre de leurs idéaux. Musique, exposition, cinéma, théâtre, ils ont un leitmotiv : “digging culture” (autrement dit : chercher, creuser, aller plus loin). Dédié aux passionnés de culture, PACO est disponible gratuitement sur smartphone. Pour l’heure, le nombre d'utilisateurs est assez faible mais PACO souhaite imposer le partage plus que l’explosion des communautés. Avec eux, pas d'algorithme, juste un fil d’actualité ou vous pouvez découvrir tous les autres coups de cœur des cultureux. Au premier abord, PACO peut sembler un peu “bobo”, un peu élitiste tant les partages sont pointus mais les grands mouvements culturels ont souvent débuté à partir de rien et le côté un peu “camp” des utilisateurs pourrait permettre de soulever, avec le temps, un certain engouement.

Point fort : vous allez faire des découvertes
Point faible : un faible nombre d'utilisateurs et des choix souvent trop pointus et donc moins accessibles.

La culture, l'avenir des réseaux sociaux ?

Alors, ces réseaux sociaux culturels ont-ils un avenir ? Difficile de se positionner de manière explicite. Toujours est-il qu’ils proposent tous deux une nouvelle manière d’utiliser et de percevoir les réseaux sociaux. En effet, bien que la culture et le partage aient toujours été des vecteurs d’engagements sur les réseaux sociaux, le fait de se spécialiser et d’ouvrir la porte à de nouveaux horizons, à de nouveaux utilisateurs peut faire la différence. Cependant, les géants du Social Media prennent déjà beaucoup de place et c’est très certainement par le biais d’un bon buzz ou par les influenceurs que le succès pourra se confirmer. De plus, à l’heure ou Shazam prévoit de fusionner avec BandsinTown pour informer ses utilisateurs des futurs concerts qui auront lieu près de chez eux, on sent que la culture intéresse de nombreux acteurs et il faudra batailler, s’armer de patience et surtout survivre aux exigences économiques pour s’imposer et perdurer.

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