Fishbach : l’art et la manière (de sublimer la chanson française)
Le 27 janvier 2017, Fishbach
sortait son premier album "À Ta Merci". Véritable révélation de la
nouvelle scène POP française, l’artiste a réussi avec son opus à sublimer la
chanson française tout en proposant un univers musical moderne et décadent. Actuellement,
promu par le single "Mortel" l’opus (et l’artiste) méritait bien un
petit focus et aujourd’hui, c’est ce qu’on vous propose sur The Melting POP.
La force des 80’s et la beauté du texte
En 2015, Flora Fischbach venait
secouer la POP française avec son premier EP éponyme. Véritable virée vers les
80’s, les quatre premiers titres de ce petit chef-d’œuvre réussissaient l’exploit
de transposer un genre bien souvent considéré comme un guilty-pleasure. En effet,
qui ne s’est jamais moqué de Desireless, Rose Laurens ou encore Jeanne Mas tout
en écoutant secrètement leur répertoire ? Pour s’amuser lors d’une soirée entre amis ou
juste pour décompresser les années 80 restent avec leurs paroles sans
véritables sens et leurs mélodies efficaces l’un des viviers de la musique qui
ne se prenait pas au sérieux. Souvent méprisée la musique des années 80 est aussi l’une
des plus populaires de l’histoire et aujourd’hui encore, elle se positionne
comme celle qui a le mieux traversé les époques. Certes au niveau du texte de
nombreuses choses sont à reprocher au genre, mais musicalement, l’efficacité était
de mise. Preuve irréfutable cette affirmation, nombreux sont les artistes à
avoir remis un jour ces sonorités intemporelles au centre de leur discographie. Avec
son univers, Fishbach suit le même chemin à la différence que de son côté, le
texte tient une dimension très importante, donnant à l’ensemble une force de
percée non négligeable.
Un premier album qui frappe fort
Née au début des années 90’s, l’artiste
ne renie pas ses influences. Mieux encore, elle les revendique et lorsqu’on se
penche sur son premier album "À Ta Merci" paru il y a tout juste un
an, on ne peut que s’enthousiasmer devant la fougue de cette jeune artiste qui
réunit deux époques, mais qui réussit également à marier avec brio la haute culture,
celle qui défend la beauté du texte, et la culture populaire qui s’adonne à ses
heures perdues à l’ambiance disco et au lâcher prise musical. Tour à tour féroce,
piquant et planant, le premier album de Fishbach jouit d’une maîtrise
exemplaire. Refrain punchy et phrasé décapant sur "Mortel" ou
encore "Un autre que moi". Bobo décomplexée sur "Invisible
désintégration de l’univers", l’artiste joue avec les codes et enfile
piste après piste, les costumes d’une bohème fantaisiste qui séduit aussi bien
de par son efficacité sonore que par l’intelligence de ses textes qui sans se
prendre au sérieux réussissent à dépoussiérer la langue et la chanson
française. Moderne et rétro à la fois, Flora incarne la POP francophone à la
perfection et se positionne grâce à son habilité comme le « petit monstre »
de la nouvelle scène française, celle qui ose, qui rassemble et qui transporte
sans prétention. Actuellement en train de défendre son sublime premier album
sur les routes de France, Fishbach nous transcende et un an après la sortie de
ce bijou, on ne se lasse pas de vibrer au son de sa voix pleine de folie, de
justesse et de potentiel. À écouter en boucle en attendant le deuxième album ou la réédition du projet qui sortira le 2 février prochain !
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