#ITW: La Pietà : “Retirer le masque, c’est revenir à l’essentiel”

Il y a près d’un an jour pour jour, The Melting POP interrogeait La Pietà. Mystérieuse, elle se dévoilait au travers de plusieurs chapitres musicaux, sur lesquels sa plume laissait transparaître un caractère et une maturité artistique comme on en voit rarement. Depuis lors, son projet a tourné de scène en scène. Ses textes profonds et interpellants ont séduit, interloqué, passionné et c’est désormais au travers de nouveaux chapitres tout aussi intenses qu’elle continue son chemin. Ayant récemment sorti un nouvel EP et travaillant d’arrache-pied sur le premier album de La Pietà, l’artiste a accepté de faire le point. Au programme, une année chargée en émotion, le féminisme et ses projets d’avenir.

Virginia Woolf et Simone Weil, deux figures symboliques au coeur de l'imagerie de La Pietà. Crédits: La Pietà

Hello ! Depuis notre premier entretien l’an dernier, il s’est passé pas mal de choses pour toi. Comment as-tu vécu cette année très chargée sur le plan artistique ? 

C’est vrai que cette année a été chargée. Il s’est passé plein de choses, beaucoup d’activités. Il y a eu des bonnes et des mauvaises nouvelles. Comme toujours dans ce métier, c’est les montagnes russes émotionnelles (Rires). Dans l’ensemble la dynamique a été très bonne surtout depuis la sélection au Printemps de Bourges. Évidemment, il y a aussi eu des déceptions comme la sortie du premier album qui a été retardée mais on y travaille et tout devrait arriver en 2019. 

Avant cet album, tu viens de sortir l’EP “Chapitre 5 et 6”. Quels sont les thèmes que tu défends sur celui-ci ? 

Dans l’ensemble, les thèmes restent dans la continuité des précédents chapitres. Sur cet EP on retrouve des titres sortis durant l’année et qui n’étaient sur aucun support. Ce nouvel EP, c’est une sorte de compil'. J’y parle des droits de la femme avec “La fille la moins féministe de la terre”, ou encore de ma vision du monde dans “La salle d’attente”. Ces chapitres sont une sorte de mise en bouche avant l’album.

Dans le clip de “La salle d’attente” tu apparais démasquée pour la première fois depuis le début du projet. Pourquoi ce choix ? 

J’avais envie de marquer un tournant. Quand j’ai commencé La Pietà, j’avais la volonté de m’éloigner des choix qu’on impose aux artistes. Je voulais éviter d’être enfermée dans une case lisse, éviter d’être un personnage façonné. Finalement, je me suis retrouvée piégée par moi-même. J’avais tellement la volonté de ne pas être enfermée dans une case que j’ai moi-même créé une case. Retirer ce masque, c’est revenir à l’essentiel: le texte et la musique.

Justement, un des autres morceaux phares de l’EP est le titre “La fille la moins féministe de la terre”. Tu n’as pas peur d’être catalogué comme une artiste féministe ? 

J’ai un engagement pour le féminisme. Je revendique l’égalité des droits homme-femme, l’égalité de l’être humain. Ma vision du monde est humaniste et c’est ça que je veux défendre. Après, il est clair que mon vécu de femme dans l’industrie de la musique fait que j’ai envie de défendre ce genre de sujet. Aujourd’hui, la journée de la femme est devenue un prétexte pour vendre des petites culottes en réduction mais il ne faut pas tout mélanger. C’est de là qu’est partie l’idée d’écrire ce titre qui était au départ un simple statut Facebook. Être féministe ne signifie pas être contre les hommes, c’est aussi aimer les hommes et apprendre à vivre ensemble en toute égalité.

L’an dernier, tu nous parlais d’un roman à paraître. Est-il toujours d’actualité ? 

Oui, même s’il est vrai que je l’ai un peu délaissé ces derniers mois (Rires). J’aimerais continuer à avancer sur ce projet de roman dans les prochains mois. Il fait partie de l’histoire de La Pietà et dans l’idéal, j’aimerais qu’il sorte en même temps que l’album ou juste après en 2020.

Peux-tu déjà nous dire quelles seront les couleurs de ce futur album ? 

Quand j’ai commencé La Pietà, je ne voulais pas sortir d’album. Je m’étais mis dans la tête de sortir uniquement des EP sous forme de chapitres. Au fur et à mesure de l’évolution du projet, les demandes se sont faites de plus en plus nombreuses. Dans un même temps, j’ai beaucoup écrit, beaucoup composé et l’idée est désormais de poursuivre ce qui a été entamé avec La Pietà depuis bientôt 3 ans. Mon envie, c’est de créer une boîte noire dans laquelle les gens pourront ranger l’album qui contiendra 12 pistes ainsi que les EP’s. On pourra aussi y retrouver un extrait du roman, des visuels, ce sera un projet pluridisciplinaire. Côté texte, je vais rester dans la lignée de “La Salle d’attente” en évitant les fioritures. Le but de cet album, c’est de clôturer un chapitre et de me guider vers la suite.

Le nouvel EP de La Pietà est disponible sur Spotify et sur les autres plateformes de streaming depuis le 30 novembre.