ITW : VAPA : “je suis encore dans la découverte, dans l’expérimentation”


Lancé en 2017, le projet VAPA s’est développé peu à peu grâce à des créations électroniques rigoureuses et infaillibles. Posant sur ses productions originales, des audios singuliers aux thématiques tantôt engagées tantôt piquantes, il se démarque tant dans la forme que dans le fond. D’un sketch des Inconnus en passant par l’inoubliable Coluche, VAPA capte l’essentiel des messages pour en faire des morceaux qui reflètent tant dans leur musicalité que dans leur réflexion, la dualité du monde d’aujourd’hui. À mi-chemin entre liberté sonore et réflexion intellectuelle, VAPA est l’aboutissement d’une idée, le mariage de deux passions, la musique et le monde qui nous entoure. Rencontre avec l’auteur et le créateur d’un projet unique qui dépoussière et révolutionne la french-touch.


VAPA - "VOUS N'AVIEZ PAS D'AVIS"
VAPA - "VOUS N'AVEZ PAS D'AVIS"

Salut VAPA ! Peux-tu revenir sur ton parcours et nous expliquer ce qui t’a mené au projet que tu défends aujourd’hui ? 

J’ai réellement commencé la musique au lycée vers 16-17 ans. Au départ, j’ai appris la guitare de manière autodidacte, j’écoutais beaucoup de rock, du métal et c’est dans ce genre de formations que j’ai commencé à faire mes premières scènes, mes premières compos. C’est une période qui a duré plus ou moins 6 ou 7 ans mais à un moment, après avoir vécu plusieurs expériences de groupe qui n’ont mené à rien suite à des divergences, j’ai décidé de développer autre chose. Pour la petite histoire, à cette période, je faisais beaucoup de voyages en train et c’est pour m’occuper que j’ai commencé à me diriger vers la musique électronique.


En 2017, tu lances le projet “VAPA”, qui signifie “Vous n’Avez Pas d’Avis”. Comment t’es venue l’idée de mélanger de la musique à des discours, à des extraits d’interviews allant de Coluche à la doyenne des Français ?

Sur mes premiers morceaux, mes productions étaient assez minimalistes et je ne me voyais pas poser ma voix dessus. En y réfléchissant, j’ai décidé de sélectionner des thèmes qui me touchaient particulièrement. Il y a d’abord eu un travail de recherche. Je voulais sélectionner des interviews, des samples, des vocaux avec un message qui me parle. Si tu écoutes les premiers morceaux, il y a beaucoup d’extraits qui datent des années 60-80, ce n’était pas une volonté de ma part mais plus j’avance, plus je sélectionne des textes récents, plus je m’ouvre à d’autres références à d’autres témoins. Le plus important dans ma démarche, c’est d’avoir un thème.



Pour le 14e morceau, c’est ta communauté qui a choisi un célèbre monologue de Marguerite Duras, comment as-tu réagi à ce choix ? 

Ce texte, ces phrases de Marguerite Duras, j’ai toujours trouvé ça fort. Sa manière de dire les choses, son anticipation, c’est quelque chose que j’ai toujours beaucoup aimé et quand ma communauté m’a suggéré d’en faire quelque chose, j’ai adoré l’idée. Qui plus est, avec Camille Sorel qui pose sa voix sur le morceau, qui réinterprète les paroles de Marguerite Duras on a vraiment eu envie de proposer quelque chose de différent pour vraiment porter ce texte et souligner sa portée futuriste.

L’un des aspects de ton travail, c’est cette volonté de porter ton projet à travers des singles. Tu ne prévois pas d’album, pourquoi ce choix ? 

J’ai déjà quelques morceaux qui sont près et je ne prévois pas de changer de méthode de travail. Avancer morceau par morceau, ça me pousse à garder le rythme à créer, à réfléchir sans cesse. Je sais que je dois encore progresser. Avancer à mon rythme, c’est pour moi la meilleure façon d’aller plus loin. Pour l’heure, je suis encore dans la découverte, dans l’expérimentation, le plus important c’est de continuer en proposant un contenu pertinent.

En début d’interview, tu disais avoir été bercé par le rock et le métal. J’imagine qu’avec ton projet tu as dû découvrir un peu plus le monde de l’électro. Quels sont les artistes qui t’inspirent dans cette catégorie ? 

La scène électro française est assez incroyable. J’écoute beaucoup d’artistes comme Rone ou encore Thylacine. Pour moi c’est des artistes qui ont vraiment réinventé la dimension live à travers leur musique. J’aime aussi énormément Jon Hopkins qui est un modèle plus qu’une inspiration

L’actualité politique en France, ça t’inspire pour la suite de ta carrière ? 

Pour le moment, je n’ai pas encore été inspiré par l’actualité pure. Les gilets jaunes, les revendications politiques, c’est peut-être quelque chose de trop attendu et ce n’est pas ce que j’ai envie de proposer ou en tout cas, je n’ai pas encore entendu la punchline qui m'inspirera un morceau (rires).

La suite, c’est quoi pour toi ? 

Continuer à développer mon projet, mes vidéos, trouver des thèmes originaux et commencer à penser au live. Mon objectif d’ici la fin de l’année, c’est vraiment d’avoir réfléchi à une structure solide pour porter le projet sur scène. J’aimerais bien me rapprocher d’un artiste comme A L M E E V A qui envoie du lourd aussi bien musicalement que scéniquement.

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