#ITW: Loa Frida : “Tout est une question de connexion”


Formation franco-polonaise emmenée depuis 2011 par la chanteuse et compositrice Anka Ujma, Loa Frida se définit comme un groupe indie-folktronica et à l’oreille, le résultat est surprenant. Percutante et mystérieuse, leur musique se veut instinctive et lorsque l’on s’intéresse à leurs deux premiers albums parus en 2014 et 2017, on ne peut être que subjugué de leur progression artistique. De fait, de leur premier album “Pop-Fiction” au second “Bipolar”, il y a chez Loa Frida, la mise en place évolutive d’une subtilité rare. Attractif autant qu’il se veut indéchiffrable, leur univers canalise le meilleur de la POP et de l’électro pour le marier à des sonorités minimalistes voire expérimentales qui définissent leur identité. Inspirée par Björk, Saint-Vincent ou encore Kate Bush, la musique du trio n’a rien à envier à ses prédécesseurs et lorsqu’elle parcourt les sens, c’est dans un véritable tourbillon d’énergie et d’ésotérisme qu’elle plonge l’auditeur. Actuellement en préparation d’un troisième opus, Loa Frida continue sa route avec les singles “Calm me Down” et “Na raz na dwa”, deux pistes diamétralement opposées qui dessinent les contours d’un nouveau projet encore plus abouti. Pour The Melting POP, c’est Anka la chanteuse et Pierre son acolyte de toujours qui ont accepté de se confier, afin de nous révéler les secrets de leur univers mais aussi les premières ébauches de leur futur album. Un entretien exclusif et lumineux !

Loa Frida : nouvel album à paraître prochainement
Loa Frida : nouvel album à paraître prochainement 

Bonjour, pouvez-vous vous présenter et revenir sur la genèse de Loa Frida ? 

Pierre : C’est une longue histoire (Rires). Dans le passé avec Anka, nous avons vécu à pas mal d’endroits, notamment à Paris. Après cette période, nous sommes partis vivre dans un petit village près de Carcassonne. Un jour, un ami parisien est venu nous rejoindre et nous avons commencé à faire de la musique ensemble. Au départ, on évoluait dans quelque chose de très acoustique, avec beaucoup d’instruments bricolés, récoltés. Par la suite, on a changé l’instrumentation, on a joué avec une vibraphoniste et aujourd’hui on joue avec un batteur, Rémy qui apporte encore une nouvelle couleur à notre musique. 

Anka: À nos débuts on était vraiment dans un registre pop-folk très acoustique. Aujourd’hui, nos compositions ont évolué et on avance dans un registre plus électro même si on veut conserver au minimum un instrument sur scène. La variété de sons, c’est ce que l’on recherche le plus avec ce projet.

Pourquoi avoir choisi de vous appeler Loa Frida ? 

Pierre et Anka : (Rires)

Anka : Ça, c’est quelque chose que l'on ne peut pas révéler ! (Rires) 

Pierre : C’est un secret ! C’est en lien avec les origines polonaises d’Anka, le vaudoo et les Amériques au sens large. C’est quelque chose d’atypique, de surprenant qui décrit bien notre musique.


Vous chantez et écrivez en Anglais et en Polonais. Comment mélangez-vous ces différents univers, ces différentes origines ? 

Anka : Aujourd'hui, je chante toujours un peu dans une sorte de langue inventée sans signification (comme Elizabeth Fraser des Cocteau Twins), ce qui me permet un contrôle total de la ligne vocale, mais c'est vrai que globalement j'utilise plutôt l'anglais. J'ai commencé récemment à écrire quelques titres en polonais. Tout est une question de connexion au moment de l’écriture. L’idée c’est de réussir à transmettre des émotions, des couleurs. J’aime rester abstraite lorsque j’écris, j’aime cacher le sens des choses. C’est quelque chose qui m’aide à vivre le moment présent lorsque je suis sur scène. 




Avez-vous déjà pensé à chanter en français ? 

Anka : Cela fait plusieurs années que je vis en France mais j’ai toujours peur de chanter en français. Ce qui m’effraie, c’est de ne pas réussir à m’exprimer de la bonne manière. De plus, l’anglais est plus flexible, plus abstrait ce qui permet plus de liberté.

Vous avez pour l’heure, sorti deux albums. On sent en vous écoutant, que vous vous dirigez davantage, avec le temps, vers des sonorités plus expérimentales. Est-ce une volonté de votre part ? 

Anka : Ce n’est pas une volonté, c’est plutôt une question d’univers dans lequel je peux me sentir à l’aise. La musique que je crée a un rapport avec mon passé, avec ce que j’ai pu écouter quand j’étais plus jeune. J’ai toujours aimé les artistes indépendants, les univers obscurs. Je ne sais pas si c’est volontaire, c’est juste ce qui me plaît et ce qui me ressemble.

Votre dernier single s’intitule “Calm Me Down”, pouvez-vous nous en dire plus sur ce morceau ? 

Anka : “Calm Me Down” est un morceau très différent du reste de l’album qui sortira fin 2019, début 2020. Le but est vraiment de créer un lien entre les pistes. 

Pierre : Sur cet album, on va vraiment explorer différents univers. On aura des titres POP comme “Na raz na dwa” qui est un titre en Polonais mais également des titres plus expérimentaux comme “Calm me Down”. On veut vraiment réussir à faire la jonction entre nos différentes influences. Étrange, sucré, nerveux, je pense que c’est ce qui qualifie le mieux notre prochain album. (Rires)



Quelles sont vos ambitions avec le prochain album ? 

Anka : Notre envie, c’est de réussir à plaire au public français mais également de commencer à développer quelque chose en Pologne. Avec le prochain album, on aimerait beaucoup jouer là-bas. Faire la passerelle entre les deux pays serait vraiment quelque chose de génial, aller plus loin c’est toujours notre objectif. 

Pierre : Ce qu’on veut, c’est faire un album qui soit vrai, qui soit profond, qui soit puissant. Évidemment, on aimerait qu’il rencontre son public pour pouvoir le défendre devant 100.000 personnes mais cette carte là n’est pas entre nos mains. (Rires)




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