#Critique : Lady Gaga too-much sur “Chromatica”

4 ans après “Joanne” et pour suivre le succès du film “A Star Is Born” ainsi que sa bande-originale, Lady Gaga est de retour avec “Chromatica”, son sixième album studio. Promu par les singles “Stupid Love” et “Rain On Me” (featuring Ariana Grande), l’opus est un retour à la POP, saupoudré d’une bonne dose d’électro (très rétro). Prise de risque payante ou naufrage musical, The Melting POP s’est penché sur la question et voici notre critique portée sur cet album très attendu.

Lady Gaga futuriste mais pas trop sur "Chromatica" 

Un album plein de rythme mais dénué d’âme

Redevenue la coqueluche des médias et du public à la suite de l’immense succès du film “A Star Is Born”, Lady Gaga propose en ce 29 mai 2020, son sixième album studio “Chromatica”. Souhaitant revenir à la “dance music” qui a fait son succès, l’artiste opère un virage à 180 degrés. À bas la country et les sonorités intimistes de l’album “Joanne” et place à un disque pensé pour faire bouger le public. Désormais âgée de 34 ans, Lady Gaga prouve qu’elle est loin d’avoir rangé ses artifices au placard et à la première écoute de l’album, c’est un sentiment mitigé qui nous parcourt l’esprit. En effet, tout comme les deux premiers singles (“Stupid Love” et “Rain On Me”), l’intégralité de ce sixième opus souffre d’un manque cruel d'instantanéité. Déstabilisantes, les sonorités électroniques de “Chromatica” semblent tout droit sorties d’un film retraçant l’histoire des 90’s. Ainsi, si les visuels de cette ère plonge l’auditeur dans un univers futuriste certes assumé, les mélodies et la dynamique des titres (“Free Woman”, “Fun Tonight”) rappellent sans nul doute la “dance” ravageuse et aujourd’hui très décriée des années 90. Majoritairement produit par Axwell et Bloodpop, “Chromatica” a pour principale qualité d’être un disque homogène qui suit une ligne directrice claire et précise. Malheureusement, en dehors de sa production imposante et cohérente, il manque à l’album, l’âme et l’étincelle qui auraient pu en faire un grand projet. Trop lourd, trop produit, “Chromatica” enchaîne les rythmes effrénés et là ou “Joanne” brillait par sa vulnérabilité, “Chromatica” déçoit par son absence totale de simplicité. Offrant à l’auditeur une succession de surenchères auditives et médiatiques, [les featurings de l’album en étant les premiers exemples (Ariana Grande, Blackpink, Elton John, …)], ce sixième opus réussi certes son pari dance mais, dépourvu de sentiments, il est pour Lady Gaga un coup d’épée dans l’eau. Affirmant avoir voulu s’amuser en créant ce nouvel opus, l’interprète de “Just Dance” est sur sa propre création, un pantin désarticulé qui danse de manière robotique sans réelle humanité. Exempt de charme et de fragilité, “Chromatica” est l’antithèse de l’album POP réussi et fédérateur. De ce fait, quand “The Fame” séduisait par sa fraîcheur, quand “Born This Way” laissait transpirer sa rage et quand “ArtPOP” (malgré ses défauts) brillait par sa fougue artistique, “Chromatica” n’est autre qu’une interminable et banale virée sur l’autoroute. En somme, en dépit de sa célérité, l’opus n’a rien de mémorable. Sa seule caractéristique chromatique étant sa capacité à enchaîner les productions explosives, hélas sans jamais réellement fédérer.

La note 11/20 

Les titres à écouter en boucle: “Stupid Love” et “Rain On Me” qui font le job après plusieurs écoutes ainsi que “911”, qui aurait trouvé sa place sur “ArtPOP”