Kali Uchis : pin-up urbaine mais pas seulement #SinMiedo
En juillet prochain (si Dieu le veut), Kali Uchis sera l’une des têtes d’affiche du Festival Les Ardentes à Liège. À cette occasion et parce qu’on adore l’artiste (et qu’on ne cesse d’écouter son dernier album “Sin Miedo (del Amor y Otros Denomios)”), nous avons décidé de vous écrire un article sur son parcours, sa musique et ses convictions. Lumière sur une artiste singulière dotée d’un univers, d’une voix et d’une aura sans précédent.
Avec son deuxième album paru en novembre dernier, Kali Uchis a voulu rendre hommage à ses racines latines. Majoritairement chanté en espagnol, sa langue natale, l’opus est celui d’une artiste qui souhaite avant tout partager sa musique avec le plus grand nombre, et ce, sans s’imposer de limite. Ainsi, si elle s’est fait connaître du grand public avec des titres chantés en anglais, “Sin Miedo” était pour elle un moyen de valoriser l’espagnol en brisant les barrières de la langue, un concept qui ne devrait pour elle, pas exister et encore moins dans le monde de la musique. Pour aller plus loin dans sa volonté de s’affranchir des carcans, elle a également sur cet opus, mélangé les genres qui ont marqué son enfance puis sa direction artistique. Ainsi, du reggaeton à l’urbain en passant par la POP et le jazz, Kali Uchis libère ses envies avec pour objectif de regrouper les gens autour d’une culture musicale qui n’a pas de frontière. Ainsi, comme on l’écrivait déjà dans notre critique parue en novembre, le disque nous permet de retrouver une artiste singulière qui s’assume en tant que femme en plus d'assumer ses revendications artistiques. Pin-up hyper sexualisée, Kali est une muse moderne, une femme forte qui baigne dans l’urbain et son machisme tout en réinventant le statut de pin-up des 50.
Déclarant être devenue une icône féministe par accident, Kali Uchis ne fait pas les choses pour recevoir les éloges. Ainsi, si ses textes sont très souvent imprégnés de responsabilisation pour la cause des femmes, il n’y a derrière, aucune volonté de convaincre et de matraquer les idées qui sont les siennes. De ce fait, de ses écrits, à son look en passant par ses attitudes, la chanteuse fait ce qu’elle fait, parce qu’elle a envie de le faire, parce qu’elle est comme ça et non parce qu’il faut faire, agir ou vivre en fonction des codes de la société contemporaine. Ayant grandi en écoutant des femmes qui souhaitaient posséder leur liberté d’exister et de créer, elle cite Ivy Queen, Kelis ou encore Billie Holiday comme étant ses principales influences. Spirituellement guidée par ces grandes dames de la musique, il n’est donc absolument pas rare aujourd’hui, de voir son nom et ses projets mis en parallèle avec ce que l’industrie a pu produire de meilleur. Considérée par certains comme une Amy Winehouse urbaine ou par d’autres comme une déesse vintage et futuriste, Kali Uchis sait faire de la musique et rien ne semble lui résister.
Si elle n’avait pas été chanteuse, Kali Uchis aurait été poétesse ou musicienne. Auteure et compositrice de talent, elle a intelligemment jumelé ses deux passions pour n’en faire qu’une. Pourtant, lorsqu’elle a commencé à publier ses premières mixtapes et avant de signer son premier contrat, elle n’envisageait absolument pas de faire une carrière de chanteuse. Produisant d’abord de la musique pour elle-même, pour s’épanouir, elle déclare même que ses premiers morceaux sont pour elle des “tentatives” qui n’avait pas pour but de la mener là où elle est aujourd’hui. Rattrapée par son talent, elle a ensuite rejoint l’écurie Interscope et lorsqu’on se penche sur sa discographie, de son premier EP “Por Vida”, à son second album en passant par “Isolation”, son premier disque, c’est une artiste touche-à-touche qui s’érige devant nous. Reine dans l’art de s’approprier les genres, elle peut briller dans le monde urbain, faire danser la POP ou encore révéler ses talents de musicienne (elle joue du piano et du saxophone) sur des productions jazzy envoûtantes et intemporelles. Pas de doute, Kali Uchis est un génie de la musique et elle n’a pas fini de nous surprendre.
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