RORI : De BEFFROI à “Docteur”, se relever pour mieux grandir

The Melting POP est né en Belgique et on a passé beaucoup de temps à vous faire découvrir les talents locaux. Aujourd’hui installé à Paris, on garde un œil sur nos racines. Pour preuve, on vous a récemment parlé de Sola, la protégée de Slimane et on continue aujourd’hui avec RORI, une artiste liégeoise détonante qui ne ressemble à personne. Un parcours, un grain de voix singulier et des titres qui ne vous laisseront pas indifférent, on vous la présente dès maintenant. 

Une artiste belge qui compte bien bousculer la POP française 

Originaire de la région liégeoise, RORI a fait ses débuts à 16 ans au sein du duo BEFFROI. Accompagnée de Valentin Vincent, elle a soufflé durant deux ans, un vent de fraîcheur sur la scène électro-pop belge avec des titres tels que “Swim” ou encore “95-96” qui ont beaucoup tourné en radio. Hélas, en 2017, Valentin est décédé des suites d’une longue maladie. Anéantie par la perte de son ami, RORI a dû se reconstruire. Consciente, que le meilleur peut parfois naître du pire, elle a pris son temps et s’est servie de ses blessures pour avancer. Ainsi, trois ans après avoir perdu son pilier, c’est en anglais et avec le titre “Gonna Get Mine” qu’elle est revenue sur le devant de la scène. POP et dansant, le titre a valu à RORI, de belles comparaisons avec la Suédoise Robyn mais ce premier pas en anglais n’était qu’une étape qui a permis à la chanteuse de prendre confiance en elle tout en entrouvrant les portes d’une scène belge qui ne laisse souvent que peu de place aux artistes francophones. En effet, inondée par les influences anglaises et américaines, RORI a d’abord pris le pari de se servir d’une culture mainstream pour installer son univers. De plus, pour cette ex-adolescente solitaire qui a grandi en lisant des mangas et bâtissant son propre monde, l’anglais était une barrière qui lui permettait de raconter des choses profondes sans faire le grand saut. Libérée de sa peur de chanter en français, elle a publié l’an dernier le single “C’est la Vie”, premier extrait d’un EP 100 % francophone qui lui permettra de se raconter. Bien accueilli par le public et par la presse belge, le morceau laisse désormais la place à “Docteur”, une piste pop torturée et entêtante qui devrait lui permettre de signer son premier gros succès mainstream. De fait, la force de “Docteur” réside dans une chose primordiale, sa singularité. Comme elle chante sur le morceau, RORI est : “la seule dans son style”, et cette différence est sa plus grande qualité. Bien évidemment, si on se focalise sur les termes “pop belge en français”, il serait facile de rapprocher l’univers de RORI à celui d’Angèle mais si la seconde aime utiliser la douceur pour raconter des choses puissantes, la première se veut plus percutante, plus torturée et sa voix légèrement éraillée ajoute au morceau du caractère et de la personnalité. À l’aube de la saison des festivals, RORI entre dans la danse avec brio et bien que son EP ne soit pas encore paru, on croît très fort à sa capacité à relever le défi qui fera d’elle LA révélation belge de l’année et certainement plus encore !