#Critique : Marie-Flore se questionne sur l’amour avec l’album “Je sais pas si ça va”
Vous pensiez qu’en musique, tout avait déjà été dit sur l’amour ? Qu’on avait fait le tour des chansons de rupture et qu’on ne pourrait plus jamais innover sur le plan de la désillusion sentimentale ? Si c’est le cas, rassurez-vous, Marie-Flore est de retour avec un second album en français et l’artiste est bien décidée à vous prouver qu’il y aura toujours un nouvel angle à aborder pour chanter les vertiges de l’amour. On vous en dit plus dans la critique de “Je sais pas si ça va”, son nouvel album.
Il y a un peu moins de trois ans, Marie-Flore débarquait sur la scène musicale française avec “Braquage”. Premier album en français, il levait le voile sur ses talents d'auteur tout en étant le témoin d’un style musical assumé qui empruntait ses meilleures sonorités à la POP, à l’urbain et à la chanson française. Suite logique de ce premier chapitre, l’album “Je sais pas si ça va” est paru le 10 juin et l’artiste y poursuit son bras de fer incessant avec le sentiment amoureux. Pessimiste ou clairvoyante, elle détaille ainsi sur les 12 pistes de ce nouveau projet, les turbulences quotidiennes de ceux qui s’efforcent d’aimer malgré l’infinie tristesse de la finalité. En ce sens, le titre de l’album qui est aussi celui de la piste d’ouverture résonne comme une évidence. “Ne fais pas comme ci tu voyais pas de quoi je veux parler”, c’est sur ces quelques mots portés par une mélodie presque symphonique que l’artiste nous embarque au cœur de ses tourments. Entre les lignes et même si elle ne le dit jamais vraiment : “On sait tous comment ça va finir” mais on tente quand même de se convaincre que le jeu en vaut la chandelle. Pourtant, de “Mal Barré” à “TDC”, la chute semble inévitable et sans équivoque comme en témoigne également le sombre et nostalgique “Je sais qu’il est tard”, l’une des meilleures pistes de l’album.
Plus à fleur de peau et en même temps plus affirmé, “Je sais pas si ça va” est dans sa formule moins direct que pouvait l’être “Braquage”. Musicalement, Marie-Flore y tente plus de choses (le surprenant refrain de “20 ans” en est la preuve.), certains titres fonctionnent instantanément (“Mon cœur y va bien”, “Je me connais”, …) mais l’album dans son ensemble est d’une certaine manière moins pénétrable et il faudra sans nul doute dompter certaines pistes et y revenir pour profiter pleinement de l’expérience. Cela étant dit, si les productions sont moins évidentes et plus disparates, il y a dans ce nouvel opus, une cohérence palpable, une blessure traversée d’un fil rouge. Vulnérable, Marie-Flore se dénude et met dans son œuvre tout son vécu pour mieux imprégner l’auditeur. Tantôt ébranlée par ses propres émotions, tantôt forte et affirmée, elle est sur cet album, encore plus que sur le précédent, une artiste française qui sait placer ses mots et retranscrire l’ivresse de ses histoires d’amour. Ses histoires personnelles deviennent ainsi celle des autres et on ne peut qu’applaudir ce nouveau tour de force !
La note : 14/20 - des textes forts mais des sonorités parfois moins évidentes
Les titres à écouter en boucle : “Mal Barré”, “Mon cœur y va bien”, “Je me connais”, “Je sais qu’il est tard”
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