KAROL G : nouvel album “Tropicoqueta”, critiques, polémiques : un succès féminin qui dérange
Ce vendredi 20 juin 2025, KAROL G sortira “Tropicoqueta” son 5ᵉ album studio. Près d’un an jour pour jour après la sortie de son tube “Si Antes Te Hubiera Conocido”, la star colombienne de 34 ans déclare avoir eu envie, avec ce projet, de revenir à des sonorités plus traditionnelles et plus personnelles. Inspirée par la musique latine qui a bercé son enfance dans les années 90, mais aussi par les sonorités cubaines et caribéennes, elle ose le pari de s’éloigner du reggaeton qui a fait son succès. Pour sa carrière qui a mis longtemps à décoller, l’enjeu est considérable et si certains y voient une prise de risque, ses détracteurs y aperçoivent un effet de mode. Explication sur The Melting POP.
Karol G : Un envol tardif symbole de persévérance
En France, Karol G est surtout connue depuis 2019. Cette année-là, c’est en compagnie de Nicki Minaj qu’elle a signé son premier gros succès dans l’Hexagone avec le hit “Tusa” (Top 6). Depuis, l’artiste s’est timidement installée chez nous avec “TQG” featuring Shakira (Top 30) ou encore avec “Si Antes Te Hubiera Conocido” (Top 16), l’un des succès surprises de l’année 2024. Néanmoins, dans le reste du monde et notamment en Amérique du Sud, Carolina Giraldo est un véritable phénomène. Artiste féminine latine la plus streamée dans le monde, elle a à son actif, près de 15 titres à avoir dépassé le milliard de streams sur Spotify. Grâce à cela, la chanteuse colombienne a été surnommée par les médias : la Patronne du Reggaeton et cette renommée est pour elle, une véritable revanche. En effet, avant de devenir la numéro 1, Karol G a longtemps galéré. Révélée au début de l’adolescence dans un télécrochet, elle a commencé sa carrière en 2007. Toutefois, le succès a mis longtemps à arriver et durant des années, elle a enchainé avec ses titres pop-latinos, les échecs et les réussites confidentielles. À de nombreuses reprises, elle a souhaité tout arrêter, mais son père qui est aussi son manager a toujours cru en elle. À force de persévérance, elle a alors réussi à s’installer, les duos et les collaborations se sont multipliées (Nicky Jam, Bad Bunny,...) et son envol s’est confirmé. En gagnant en popularité, l’artiste a osé délaisser la pop de ses débuts pour un son reggeaton plus affirmé, et ce, même si de nombreuses portes se sont fermées devant elle. En effet, pour les conservateurs, le reggaeton est un style musical qui doit appartenir aux hommes et Karol G n’y avait pas sa place. Désireuse de briser ce mur de verre, elle n’a pas reculé devant les critiques et c’est de cette manière qu’elle est devenue une figure majeure du reggaeton féminin à l’international.
Une femme qui rassemble et qui dérange
Outre son statut de star du reggaeton, Karol G est aussi, par ricochet et grâce à ses titres qui valorisent la puissance féminine, un emblème du féminisme. Toutefois, la chanteuse ne veut pas porter cette écharpe et elle a, de nombreuses fois, affirmé qu’elle ne se considérait pas comme une personne féministe. Qu’à cela ne tienne, ces titres “Tusa”, ou encore “Bichota” sont devenus des hymnes pour de nombreuses femmes à travers le globe. Considérée comme une femme qui s’exprime et qui lutte contre le sexisme, l’intepréte de “Provenza” fédère mais sa réussite dérange aussi de nombreuses personnes. Accusée de féminiser le reggaeton ou encore de banaliser la sexualisation des jeunes femmes, Karol G est souvent sous le feu des critiques. Avec un succès plus que grandissant, la haine s’est intensifiée et l’an dernier, son titre “+57” a créé la polémique. Sur ce morceau qu’elle partage pourtant avec plusieurs hommes (Maluma, J Balvin, Ryan Castro, …), ses comparses masculins chantent la sexualisation d’une adolescente de 14 ans. Pointées du doigt par plusieurs associations, les paroles du titre ont enflammé les médias et dans cette tempête, c’est Karol G (seule femme de la collaboration) qui a reçu le plus d’attaques. Devenue une cible facile, elle a même été obligée de s'excuser et c’est après ce violent revers qu’elle publie son nouvel album “Tropicoqueta”.
Pas encore sorti "Tropicoqueta" divise déjà
Annoncé comme un album différent qui s’éloignera du reggeaton pur et dur, le nouvel album de Karol G fait suite à l’immense succès de “MAÑANA SERÃ BONITO”. Considéré comme le plus grand album latino féminin de tous les temps, le disque a tout pulvérisé sur son passage. Consciente qu’elle ne pourra probablement pas faire aussi bien dans ce domaine, Karol G indique donc un changement de cap. Cependant, les détracteurs de la chanteuse sont aux aguets et pour eux, l’ADN de “Tropicoqueta” serait un copier-coller de ce que Bad Bunny a tenté de faire sur son dernier opus “Debì Tiras Mãs fotos”. Comme Karol G, le rappeur portoricain a additionné les succès reggaeton avec ses albums “Un Verano Sin Ti” et “Nadie sabe lo que va a pasar mañana” et son dernier disque est, lui aussi, considéré comme une forme de retour aux sources. En suivant la tendance, Karol G ne prendrait donc pas de risque. Une nouvelle fois sous le feu des critiques, elle a dû préciser sur son compte Instagram que l’opus de Bad Bunny était bien une inspiration pour son nouveau projet mais que ses racines personnelles étaient au cœur de sa proposition. Actuellement défendu par le titre “Latina Foreva”, dont le démarrage a déçu, Karol G est, au stade de sa carrière où son succès dérange et comme c'est souvent le cas dans l'industrie de la musique, c’est une nouvelle fois une femme qui est visée. À l'heure où nous écrivons ces lignes, l'album n'est pas encore sorti et les critiques sont déjà nombreuses, comme s'il fallait entretenir le mauvais engouement médiatique… À vous de faire les liens...
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