Art: La galerie des monstres
Souvenez-vous, il y a quelques
mois, je vous faisais découvrir le
travail de Sid une artiste dont les œuvres et l’univers m’avaient
particulièrement touchés. Aujourd’hui, je vais vous faire découvrir le travail de
Lisette Delooz et la Galerie Koma, une plongée en abîme entre minimalisme et questionnement.
Qu'est-ce que la normalité ?
Suis-je fou ? Bizarre ? Anormal ? Ce genre de questions vous a
probablement déjà traversé l’esprit. À l’heure où la société nous pousse
dangereusement dans un univers homogène et prédéfini, ces questionnements fleurissent
dans nos esprits. Bien évidemment, blâmer
la société contemporaine serait une bévue colossale.
Il suffit de s’intéresser au
passé pour s’en rendre compte. L’esclavage a été aboli, les femmes peuvent de
plus en plus jouir des mêmes droits que les hommes et l’homosexualité tend
petit à petit, bien que le chemin soit encore long à être « approuvée »
aux quatre coins du globe.
Désormais, remontons le temps, il
y a moins d’une centaine d’années, certains hommes, certaines femmes étaient
aux yeux des dits « normaux » considérés comme des monstres. Exhibés
dans les foires, ceux-ci avaient eu la malchance de naître différents. Ce sont
ces personnes, ces humains que Lisette Delooz artiste belge de 75 ans et la
Galerie Koma présente à Mons depuis 36 ans ont choisi de mettre en lumière.
Ces monstres, ces bêtes de foires
comme ils étaient appelés à l’époque ont tous existé. L’artiste transmet ainsi
via ses œuvres le souvenir d’hommes et de femmes nés avec des difformités et
pose au travers de son travail la question de la normalité.
Dans un univers épuré, l’exposition
vous plonge de par son minimalisme au cœur même de leurs histoires. Nés comme
des monstres, ces êtres troublants étaient de par leur différence devenus des
célébrités exploitées. Sous la houlette du célèbre directeur de cirque Phyleas
Taylor Barnum, ils avaient fait de leur différence un marché. Hélas nombreux
sont ceux à avoir oubliés qu’ils étaient comme nous, des êtres, dotés de
sentiments et de ressentis.
Crédit photo: Jessie from FDS
Commentaires
Enregistrer un commentaire