#Critique : J’ai vu pour vous « The Lobster »
Un peu plus de 6 mois après avoir
remporté le Prix du Jury au Festival de Cannes 2015, « The Lobster »
sort enfin sur grand écran. Découvrez dès maintenant sur The Melting POP, la
critique de ce film réalisé par Yórgos Lànthimos et porté par Colin Farell.
« The Lobster » - traduisez le homard en français –
propose de se plonger dans un monde ou être en couple est devenu une
obligation. Pour vivre heureux et libre dans la société, chaque citoyen doit
avoir trouvé son double. Les célibataires sont envoyés dans un hôtel saturé de
règles strictes sous l’œil d’un personnel intransigeant et ont 45 jours pour
retrouver l’amour sous peine d’être transformés en animal. C’est dans ce
contexte que le film suit le quotidien de David (Colin Farell), un célibataire
endurci fraîchement admis à l’hôtel pour se remettre sur le marché. Malgré de
nombreux efforts pour rencontrer celle qui partagera sa vie David va vite se
rebeller et rejoindre un groupe d’anarchistes pour qui la vie en couple est un
blasphème « Les solitaires ».
Entre humour noir et satire du
monde moderne, « The Lobster » bouscule avec audace les codes de la
dramédie romantique. Ici, personne ne tombera amoureux dans un aéroport,
personne ne succombera au charme de celui ou celle qui de prime abord semblait
être son opposé. Au contraire, structuré par une narration maussade et porté
par un casting aux antipodes du glamour « The Lobster » est l’antithèse d’un film romantique. Dans ce
long métrage, l’émotion est ailleurs, camouflée entre pamphlet et contemplation.
Sans être un chef-d'œuvre, le
film qui tire parfois en longueur, jouit néanmoins d’une attaque forte et pertinente
qui remet le spectateur en question. Si société contemporaine tend encore et toujours à considérer le célibat comme une anomalie. En effet, chaque
célibataire à déjà entendu les traditionnels « Pourquoi n’es-tu pas en couple ? » « Alors les amours ? » ou encore
« Pourquoi ne t’inscris-tu pas sur
un site de rencontre ? »
Autre point fort de « The Lobster »
son casting. Ici, Colin Farell a abandonné ses rôles dans les blockbusters et
son corps athlétique (il a pris 20 kilos pour le rôle) pour jouer un loser, et
le pari s’avère réussi. Troublant, maladroit, l’acteur séduit grâce à son jeu méticuleux
et vulnérable sans jamais tomber dans la mièvrerie. Côté casting on notera
aussi, les performances particulièrement réussies de Rachel Weisz et de la Française
Léa Seydoux.
En résumé, « The Lobster »
est un film complexe, parfois un peu trop contemplatif et pince-sans-rire.
Cependant, son approche piquante et futuriste de la vie de couple lui augure
une singularité remarquablement maitrisée.
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