13 novembre 2015: Pas seulement Paris

Vendredi 13 novembre 2015, une fois encore le souffle de millions d’individus est retenu par les évènements tragiques qui viennent de frapper Paris. Fusillades, explosions, prises d’otages, dans l’esprit d’un grand nombre, les attentats qui ont frappé la France et plus particulièrement l’hebdomadaire Charlie Hebdo refont surfaces. Face à la terreur, face à la peur, le monde s’unit une nouvelle fois pour rendre hommages aux victimes, mais également pour soutenir une nation mise à mal. Vifs et spontanés, les dirigeants du monde entier envoient leur soutien à la France et à ses martyrs, tandis que les réseaux sociaux bouillonnent d’émois et de solidarité. Ces élans de coalescences aussi admirables soient-ils rappellent cependant et malheureusement, qu’il faut attendre la fustigation d’un symbole pour que le monde soit uni. Il faut que des vies humaines soient prises, qu’une nation baigne dans le sang pour qu’enfin on puisse assister à une réunification des hommes. Pourtant, lorsque des êtres fait de chairs et de sang, tout aussi similaire à ce qui constitue les victimes Parisiennes, se voient pointer du doigt pour avoir franchi une frontière qui les épargnera peut-être de vivre le chaos, quand un SDF en pleurs supplie son prochain pour une bouchée de pain, la solidarité est moindre, plus défaillante.

Alors certes, on allume sa télévision, on partage, dans une moindre mesure la peine des victimes et de leurs proches tout en prenant soin de savoir si les nôtres sont en sécurité. Certains ouvrent leur porte le temps d’une nuit à ceux qui ont vécu le drame. La beauté de ces actes est telle, qu’elle prêterait presque à croire que l’humanité est noble. Hélas, lorsqu’on jette un œil au reste du monde on réalise que le mal-être de celui-ci est plus profond. Assurément, de nombreux hommes, de nombreuses femmes sont prêts à aider leur prochain lorsque celui-ci est en danger. Ces mêmes hommes, ces mêmes femmes prouvent que le monde peut partiellement – nous n’évoquerons pas ceux qui se servent d’un drame pour défendre leurs idéaux archaïques -  s’unir et se rassembler face à l’atrocité. Las, l’atrocité des uns n’est pas l’atrocité des autres, une vie humaine n’en vaut parfois pas une autre alors que rien dans ce qui la constitue n’est véritablement différent.

Il y a un an, j’écrivais pour Charlie. Il y a un an, je tremblais face à l’horreur qu’avaient vécue les journalistes et les autres victimes de ce début d’année 2015. Pourtant, quand la crise des réfugiés a frappé l’Europe, je n’ai pas pris la plume. Je ne me suis pas intéressé à la peine qu’ils pouvaient endurer. Protégé par la distance qui m’éloigne de leur malheur, j’ai continué à vivre comme si de rien n’était. Face à ce constat, déplorablement triste, je ne peux blâmer ceux qui ont soutenu, qui soutiennent et qui soutiendront Paris hier, aujourd’hui et demain. Je ne peux que m’associer à eux et soutenir à ma façon, ceux qui ont vécu, de près ou de loin le drame. Il est impossible d’être touché, par tout le malheur qui nous entoure, si tel était le cas, la vie serait ô combien plus maussade.


Avec ces lignes, avec ce texte, je ne prie pas uniquement Paris. Je prie, de manière un peu utopique et le temps de quelques instants pour le monde. Un monde qui espérons-le apprendra de ses drames pour devenir meilleur. 


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