#ITW : Denfima – l’anti-héros du rap français
Habitué à vous faire découvrir des artistes et des univers musicaux
divers, The Melting POP continue sur sa lancée avec Denfima. Encore peu connu
du grand public ce jeune rappeur de 22 ans compte bien s’imposer avec audace et
singularité. Aujourd’hui, alors que son dernier clip « Biensur »
vient tout juste d’être dévoilé, nous sommes partis à sa rencontre pour une interview
exclusive à découvrir dès maintenant.
Salut Denfima, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Yep, mon nom à moi c’est Denfima. Je suis originaire de Toulouse à
Castanet et j’ai commencé la musique à l’âge de 14/15 ans. Au départ, j’étais
comme tous les gamins, je gribouillais pour faire face à cette période
difficile qu’est l’adolescence. Au fur et à mesure, en écoutant du rap, je me
suis rendu compte que je me reconnaissais dans certains artistes et dans leur
musique, le développement c’est ensuite fait naturellement.
Peux-tu faire le point sur ton parcours ?
La musique et moi, ça a commencé au début des années 2000. Après avoir
enchaîné pas mal d’Open Mic, j’ai commencé à rencontrer les gars qui forment
aujourd’hui mon équipe, Dr.Chill et Jack Mallet. Au départ avec Jack, c’était
juste pour un concert, mais l’alchimie était telle qu’on a conservé cette
formation. Ensemble, on est super pote, on s’éclate autant dans la vie que sur
scène et c’est super important. En 2017, on sera d’ailleurs réuni sur un
concours international* où l’on représentera la France, c’est quelque chose que
je n’aurais jamais imaginé.
« Le rap c’est
une base pas un univers »
Tu te définis comme un anti-héros, qu’est-ce que ça signifie pour
toi ?
Au début des années 2000, c’était la mode du A.K.A (Also Know As). Tu
avais Diams aka La Boulette, Youssoupha
aka Le Prims Parolier, mais aussi
Eminem aka Slim Shady. Ce mec,
personne ne voulait miser sur lui au départ et aujourd’hui il a marqué
l’histoire du rap. L’anti-héros c’est un peu mon AKA à moi, ça vient de mon
expérience personnelle. Quand j’ai commencé avec les Open Mic, je voyais bien
que les gars avaient quelques appréhensions sur mon handicap (il souffre
d'une infirmité motrice cérébrale - ndlr) pourtant à la fin de mes scènes,
ces mêmes gars venaient me saluer et me féliciter. Ce blase, c’est ma façon à
moi de me démarquer.
Ton titre « Faire Avec » est bourré d’humour, pourtant il
est aussi très virulent envers le rap français, quel est ton avis sur
celui-ci ?
Je n’ai pas vraiment d’avis là-dessus. Par contre, je pense que c’est
une grosse erreur de dire qu’il est mort. Aujourd’hui, les tendances évoluent à
une vitesse folle. Par exemple, de nos jours, c’est l’égotrip qui marche, mais
je trouve que se limiter à ce style c’est se restreindre artistiquement. C’est
ce que je dénonce dans « Faire avec ». Même si je kiff
l’égotrip, j’aime aussi quand un mec transmet quelque chose, quand il raconte
une histoire, c’est ce que j’essaie de faire dans mon travail et quand je joue
mes titres sur scènes, ils ont l’air de plaire aux gens. Pour moi rapper c’est
une base pas un univers.
Qu’est-ce qui t’influence dans le rap en général ?
En fait, j’écoute beaucoup de musique et je me nourris même en dehors
du rap. Mes influences vont de Youssoupha à Eminem en passant par Orelsan, Jay
Z, mais aussi des gars comme Jacques Brel ou Joe Dassin. J’aime les gens qui
racontent des histoires.
Quels sont tes ambitions en tant qu’artiste ?
Ma plus grande ambition ? Une tournée ! La scène, c’est pour
ça que je me lève le matin. En concert, tu ne peux pas tricher, c’est à toi
d’emmener les gens. Pour le moment, on n’est pas très connu, mais j’aime
franchir les étapes petit à petit. Pour l’heure, on a quelques concerts prévus
sur Toulouse. On prépare de nouveaux sons qu’on va balancer petit à petit. On a
hâte !
* Festival International Imagine
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