"Love, Simon" : La BO POP, Queer & rétro de Jack Antonoff

Quelques semaines après le raz-de-marée "Call Me By Your Name" dont tout le monde a parlé, un autre film débarque sur les écrans américains : la comédie "Love, Simon". Si la sortie de ce teen-movie n’est prévue en France et en Belgique que pour le mois de juin prochain la bande originale est quant à elle déjà disponible et nous avons décidé de vous en toucher quelques mots sur The Melting POP.

Artiste et producteur de renom Jack Antonoff (ex-Fun.) est depuis 2014 à la tête du groupe indie-pop américain Bleachers. Après "Strange Desire" un premier album qui a fait sensation aux États-Unis, le groupe est revenu en 2017 avec "Gone Now" un deuxième opus bourré de tubes qui a conquis la critique et les fans de la première heure. Renfermant des collaborations avec Carly Rae Jepsen ou encore Julia Michael, ce second chapitre était l’occasion pour Antonoff et sa bande d’affirmer leur identité synthétique et rétro grâce à des pistes POP infaillibles et des résonances 80’s implacables. Aujourd’hui, sur la bande originale du film "Love, Simon" qui est sorti le week-end dernier aux États-Unis, l’artiste américain réutilise ces codes, et ce, pour le plus grand plaisir de nos oreilles.Présent sur cinq pistes du projet, il livre une BO dynamique, juvénile et parfois touchante. Ces morceaux, écrits spécialement pour l’occasion servent à illustrer le film de Greg Berlanti, un film qui au-delà ses premiers aspects (on vous en parlera davantage dans notre critique à paraître en juin**) prône une cause importante : celle de l’inclusion des homosexuels dans la société américaine. En bref, l’œuvre de Berlanti raconte l’histoire de Simon un jeune adolescent d’Atlanta qui mène une vie tranquille dans sa petite banlieue huppée. Bien qu’il se sache homosexuel, il préfère cacher son attirance à sa famille et à ses amis pour se protéger du qu’en-dira t-on. Pourtant, tout va basculer lorsqu’un autre élève de son lycée avec qui il discute sur Internet va dévoiler leurs échanges et ainsi briser le silence.

Si on vous reparlera du film plus en détails dans une critique à paraître au mois de juin, analysons désormais la bande originale. Pour la petite histoire, c’est après avoir entendu le titre "Wild Heart" de Bleachers que le réalisateur a eu l’idée de contacter Antonoff. Convaincu par le projet, l’artiste a directement accepté l’offre du producteur et sur les treize pistes qui soutiennent le long-métrage, 5 sont signées de sa main. Parmi elle, on retrouve le puissant "Wild Heart" coup de cœur de Greg Berlanti figurant sur l’album "Strange Desire" mais aussi trois pistes inédites écrites spécialement pour "Love, Simon". Pour composer ses morceaux, Jack Antonoff a pensé son projet comme un véritable album. Après avoir vu le film en avant-première, il a donc décidé de raconter, au travers de ses morceaux, l’amour : celui qui vous porte puis vous brûle ("Alfie’s Song - Not So Typical Love"). Celui qui se cache ("Keeping a Secret") ou encore celui qui transporte et emporte ("Rollercoaster"). Pour dynamiser son projet, il a également décidé d’inviter des voix qu’il connaît bien comme celle de MØ avec qui il partage le tubesque "Never Fall In Love" mais aussi des artistes qui parlent au public ciblé par le film en la personne de l’Australien Troye Sivan. Queer et diablement efficace, la soundtrack regorge aussi de pépites rétro avec la présence des Jackson 5 et de Whitney Houston.

Explosif, touchant, dramatique et lumineux à l’écoute, l’ensemble de l’album est à l’image du film qu’il accompagne. À mi-chemin entre la POP, la folk, l’indie et le disco, les pistes de la BO sont également le reflet de l’amour, un sentiment fort et changeant, fragile et pourtant si profond. Hétéroclite, la soundtrack de "Love, Simon" est une réussite qui fera patienter le public francophone jusqu’à l’arrivée du film dans les salles obscures le 27 juin prochain.

**"Love, Simon" sortie dans les salles françaises le 27 juin 2018 / sortie belge le 20 juin 2018