#Culture : découverte du cinéma Turc au Festival International du Film Policier de Liège
Du 26 au 29 avril 2018, Le
Festival International du Film Policier battait son plein à Liège. Pour la douzième
fois, la Province de Liège a ravi les cinéphiles et fans du genre en proposant
un panel de films venus de tous les horizons. Parmi les films diffusés (en et
hors compétition), plusieurs d’entre eux avaient la nationalité Turc, peu connu
des cinéphiles, le cinéma Turc n’a rien à envier aux grands studios internationaux,
la preuve avec "More" et "Inflame" deux longs-métrages porteurs
de sens qui ne sont pas loin d’être des chefs-d’œuvre, on vous en parle sur The
Melting POP.
Quand on pense « 7e
art » (et à moins de déjà connaître le genre), on ne pense pas forcément
au cinéma Turc. Pourtant, avec plus de 300 productions par an en moyenne, la
Turquie est le 5e plus grand producteur de films. S’il a fêté ses
100 ans en 2014, le cinéma Turc ne s’est jamais aussi bien exporté et lorsqu’on
découvre "More" et "Inflame" deux films Turcs diffusés
lors du Festival International du Film Policier de Liège, on ne peut que
comprendre ce succès. Engagés, puissants, incarnés, les deux longs-métrages ont
fièrement porté les couleurs de leur pays d’origine lors du festival et l’on ne
peut que s’incliner devant la beauté d’œuvres comme celles-ci.
"More" un tableau révélateur du statut de réfugié
Depuis plusieurs années, l’Europe et les réfugiés sont au cœur
de l’actualité quotidienne. Cependant, avec "More" (ou "Daha"en version originale) on s’éloigne un
peu du microcosme de l’Europe de l’Ouest en se dirigeant, vers la côte Égéenne
en Turquie. C’est là, que se plante le décor du film d’Onur Saylak. C’est
également là, que le spectateur est amené à découvrir Gaza, un jeune adolescent
en plein développement qui se retrouve,
contre son gré, immergé dans un « trafic » de réfugiés
dans lequel son père est impliqué. Tentant, t’en bien que mal d’apporter un peu
de chaleur humaine, à ceux qui sont « hébergés » chez lui, Gaza va,
de drame en drame, subir et encaisser les traumatismes lier aux choix de son
père. Là où le film excelle, c’est qu’il réussit à dépeindre grâce à des scènes
et des dialogues équivoques, les difficultés et le quotidien vécu par les réfugiés
tout en développant de manière complexe et introspective le personnage de Gaza.
Façonné par une vie qu’il n’a pas choisie,
le jeune homme va peu à peu perdre son humanité. Tout en levant le voile sur
les conditions de vie difficiles des réfugiés, "More" réussit à dresser le portrait d’une transformation
sociologique, celle d’un adolescent perdu dans un système qui le dépasse. Un film puissant et dans l'ère du temps.
"Inflame" détresse psychologique sur fond de thriller politique
Drame psychologique réalisé par Ceylan Özgün Özçelik, "Inflame" plonge le spectateur dans le quotidien d’Hasret une jeune femme travaillant
pour une chaîne d’information qui va au fur et à mesure du film sombrer dans
une sorte de détresse psychologique. Prise de troublants cauchemars, elle se
questionne sur la manière dont ses parents ont perdus la vie quelques années
plus tôt. Conçu tel un huis-clos, "Inflame" captive de bout en
bout. Prisonnière de ses propres pensées, Hasret se perd à mesure que le film
avance. Cherchant la vérité et la solution à ses angoisses, elle emmène le
spectateur au plus profond des abysses de l’être humain. Inspiré d’une histoire
vraie, "Inflame" ou "Kaygi" en version originale s’inspire
des sentiments ressentis par la réalisatrice (une ex-journaliste), lorsqu’elle
a tenté en 2010, de se souvenir et de remonter le passé face aux drames qui ont
frappés sont pays dans les années 90. Très fortement inspiré par les codes du
thriller psychologique, "Inflame" soulève à sa manière et au
travers d’une expérience personnelle, celle de la réalisatrice, la question du
devoir de mémoire. Angoissant et perturbant, il a remporté le prix du Jury en
2017 au Festival du Film d’Ankara.
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