#ITW: SAÏKALY : " Avec Jeux d'Ombres, je voulais jouer avec la notion d'identité"


Sorti victorieux de “Nouvelle Star” face à Yseult en 2014, Mathieu Saïkaly a marqué l’émission grâce à une personnalité lumineuse mais également grâce à des reprises matures et maîtrisées. Après cette épopée médiatique, l’artiste a sorti un EP éponyme suivi quelques mois plus tard, d’un premier album salué par la critique. Intitulé “A Million Particles”, le projet a rencontré un succès d’estime notamment grâce au titre “From Glass To Ice” qui culmine aujourd’hui à plus de 4 millions d’écoutes sur la plateforme Spotify. Deux ans après son premier album, Mathieu a laissé de côté son prénom pour devenir SAÏKALY et c’est aujourd’hui avec le single “Jeux D’ombres” qu’il amorce son retour. Premier extrait d’un deuxième album attendu pour 2019, le titre fait office de nouveau départ pour ce jeune homme de 25 ans. Frais, pétillant et inattendu, “Jeux D’ombres” marque l’envol d’un artiste singulier qui n’a pas fini de nous surprendre. Pour The Melting POP, SAÏKALY a accepté de se confier sur son nouveau départ ainsi que sur ses futurs projets. Un entretien inédit à découvrir dès maintenant.

SAÏKALY - CRÉDITS: Aline Deschamps
SAÏKALY - CRÉDITS: Aline Deschamps


Hello, tu reviens avec un nouveau single après ton premier album paru en 2015, au programme : nouveau nom, nouvelle équipe. Pourquoi ce renouveau ? Que s’est-il passé après ta victoire dans “Nouvelle Star”. 

Je vais mélanger les deux questions pour répondre. En 2016, la situation était compliquée chez Polydor, il y a eu beaucoup de changements ; des gens licenciés, d’autres qui partaient, c’était très mouvementé, et je me demandais un peu ce que je faisais là. Mon directeur artistique que j’aimais beaucoup n’étant plus présent. En attendant, je continuais d’écrire. Le dernier directeur était quelqu’un de bien et de sensé, on a pas mal parlé par rapport au deuxième album, parce qu’il aimait bien les morceaux, mais ils ne rentraient pas dans la direction que Polydor devait suivre. Au final, on s’est mis d’accord pour voir comment arrêter le contrat, mais il n’y a eu aucune bagarre, ça s’est fait dans le respect. En 2017, j’ai continué d’écrire, et sous les conseils de mon manager, j’ai monté un label, puis on est allé chercher des subventions auprès de différents organismes. Fin 2017, on enregistrait l’album. En 2018, on a mixé, masterisé, puis préparé le clip et d’autres éléments, et voilà comment sont passées les années. Il y avait toute une transition à mettre en place, toute une mutation. Passer de Mathieu Saikaly à juste SAÏKALY, c’est un peu pour ça, mais surtout parce que je n’ai pas enregistré ce projet seul (même si j’ai composé et écrit seul), et scéniquement je ne serai pas seul, alors je trouve ça bizarre qu’il y figure juste une personne. Je préfère un mot qui ne veut à priori rien dire quand on le voit, qui peut signifier 1000 trucs, et qui peut représenter une ou cent personnes. C’est plus libre.

Ton nouveau single s'intitule "Jeux d'Ombres". C'est un morceau qui s'éloigne du folk du premier album pour se diriger vers des sonorités plus universelles. D'où t'es venu l'inspiration ? 

C’est toujours compliqué de répondre à “d’où m’est venue l’inspiration ?. Je sais pas. De Jésus. (Rires). Enfin peut-être, qui sait. J’avais une progression harmonique qui me plaisait beaucoup, et une mélodie, mais le tout un peu en nébuleuse, et après pas mal d’essais la structure s’est mise en place. Naturellement, le thème m’est venu, parce que ces réflexions étaient très présentes dans ma tête à ce moment-là.

Le clip du morceau a été salué par la presse LGBT dès sa sortie. C'était une volonté de ta part de jouer avec les notions de genre et d'identité sexuelle

Disons que je voulais jouer avec la notion d’identité tout court, et le genre dans notre société en définit une grande partie. Une fille doit être comme ci, un garçon doit être comme ça, etc. Moi ça ne m’intéresse pas de voir la vie comme ça. Je trouve ça réducteur, et surtout, je trouve qu’on passe à côté de l'essentiel. Ce qui m’intéresse c’est : qui es-tu en tant qu’être humain ?

C'est aussi le premier extrait d'un nouvel album à paraître début 2019. Il s'intitulera "Quatre murs blancs", tu peux nous en parler ?

Justement, ça allait bien avec le sens de l’album : il s’intéresse à ces questions. Dedans, j’aborde les notions d’identité, d’illusions, de déception, de force. Pas en pointant du doigt en disant: “Bwwwah, c’est pas bien, c’est pas bien”, mais plus en essayant de saisir leur place dans une vie humaine, soit à travers une réflexion, soit en essayant de capturer une situation, une émotion. Parfois une émotion hybride, parfois un extrême. Comment on se situe au milieu de tout ça ? Quelle est notre place au sein des illusions ? À quel point elles définissent qui nous sommes ou nos relations ? Quelle est la vérité la plus pure possible ? Comment trouver la force pour s’en rapprocher le plus possible ? Je crois que l’album est un chemin où ces questions tournent en boucle, et parfois je tombe, parfois je marche d’une allure constante et sereine, parfois je cours. Musicalement, parfois c’est très doux, parfois c’est en colère, parfois c’est doux ET en colère, j’oscille souvent entre ces contrastes, c’est ce qui me représente, je crois … 

En dehors de ton retour, on te retrouve également aux côtés de Nicolas Rey, pour des concerts littéraires, c'est un projet singulier, pourquoi avoir choisi d'y participer ? 

Depuis longtemps, j’aimais bien illustrer des textes avec de la musique. Alors, quand Nicolas m’a proposé le projet, ça m’a tout de suite plu. Surtout que j’adore la dynamique de ses textes, parfois c’est très drôle, parfois c’est très triste, c’est un parcours très vallonné, et j’aimais l’idée d’illustrer cette histoire en chantant, le tout ça fait un peu comme une sorte de roadtrip dans lequel on veut emmener le public. Je vous invite à aller voir des extraits sur YouTube, parce que quand on dit “lecture musicale”, ça fait toujours un peu austère, alors que c’est un spectacle très vivant. . Le projet s’appelle “Les Garçons Manqués”.



On t'a également retrouvé dans un épisode de Munch sur TF1, la comédie c'est important pour toi ? 

Oui, très important. Mon premier rêve quand j’avais peut-être 5 ans, c’était d’être acteur. La musique est arrivée plus tard, vers mes 10 ans, et petit à petit, elle a pris de plus en plus d’espace, puis mon parcours fait que pendant un moment, je l’ai mis en priorité dans mes activités. Mais en vrai, les deux me passionnent tout autant, il n’y en a pas un qui est plus important que l’autre dans mon cœur. J’ai également eu un petit rôle dans “Jusqu’à la Garde”, j’espère aussi continuer à tracer cette voie. 



Sinon tu prévois des concerts pour défendre ce nouvel opus ? Les projets pour 2019, tu les as déjà en tête ? 

Oui, les concerts vont arriver avec la sortie de l’album, en mars 2019. J’ai trop hâte. En parallèle, on continue la tournée avec Les Garçons Manqués jusqu’en mai-juin 2019, la plupart des dates sont sur notre page Facebook. Et puis plein d’autres surprises, j’espère (Rires) !

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