#ITW : NED - “ En France, si tu ne fais pas de l’urbain, tes chances de réussite sont divisées par 10”


Passionnée de musique depuis son enfance, NED a attendu de nombreuses années avant d’oser vivre son rêve artistique. Son déclic ? Une terrible maladie qui l’a contrainte de rester hospitalisée durant de nombreux mois. Pour faire face à cet épisode difficile, l’artiste a écrit et s’est mis en tête de faire ce qu’elle aimait vraiment afin de surmonter les épreuves de la vie. Aujourd’hui rétablie, elle a d’abord fait ses premiers pas au sein du groupe “Looking For Emma” avant tracer son propre chemin en solo avec le projet NED. Entamée en 2017 avec un premier EP libérateur, l’épopée de NED se poursuit cette année avec un premier album à paraître en mars prochain. Intitulé “Docile”, cet opus est celui d’une jeune femme qui croque la vie à pleines dents, celui d’une enfant, celui d’une rêveuse qui a accepté de se confier sans détour, sur son parcours. 

NED se dévoile sur l'album "Docile" à paraître en mars prochain
NED se dévoile sur l'album "Docile" à paraître en mars prochain

Bonjour NED, tu as commencé la musique après une période difficile, avais-tu déjà pensé à te lancer dans cette carrière auparavant ? 

J’ai toujours écrit, toujours chanté. L’écriture, le chant, la danse, sous plusieurs formes, l’art a toujours fait partie de ma vie. Cependant, je suis issue d’une famille Corse et pour eux, les études c’était quelque chose d’important. La vie d’artiste n’était pas compatible avec mon éducation donc, j’ai entrepris des études de commerce puis une école de journalisme. Je ne me suis autorisée à vivre ce rêve qu’après être tombée malade. Suite à cet épisode, j’avais envie de faire des choses qui pourraient me faire du bien, la musique et l’écriture sont venus de manière naturelle.

Ton premier projet musical était un groupe (Looking For Emma), qu’est-ce qui t’a décidé à sauter le pas vers une carrière solo ? 

La vie de groupe, ce n’est pas quelque chose d’évident. Les avis et les envies divergent parfois et chacun finit par vouloir retourner à ses premières amours. Avec “Looking For Emma”, le guitariste était davantage attiré par la musique anglaise tandis que je voulais faire de la POP française. On s’est séparés naturellement pour laisser naître des projets qui nous tenaient à coeur.

Le premier EP du projet NED est paru en 2017, l’album arrive cette année. Peux-tu nous en dire plus sur celui-ci ? 

Cet album, c’est un album qui parle de moi. C’est un album autobiographique, où je parle de mon expérience. J’y parle de ma famille, de mon père, de ma fille, de ma mère, de l’amie que je n’ai jamais eue mais aussi du sexe, de mes envies, de la femme. C’est un album personnel. Cependant, c’est aussi un album qui parle de sujets que l’on est tous amené à vivre. L’amour, le désir, la perte d’un être cher, je pense que chacun peut se retrouver dans “Docile” même si les textes partent de ma propre expérience.

En écoutant ton album, je n’ai pu m’empêcher de ressentir deux aspects de ta personnalité. D’un côté une femme-enfant encore insouciante et de l’autre, une femme blessée qui se sert de la musique comme un exutoire. Est-ce, ce que tu as voulu transmettre avec ce projet ? 

Totalement ! Je suis une éternelle enfant. J’ai perdu mon père assez tôt et je serais toujours orpheline au fond de moi. D’un autre côté, cet album est un moyen de parler de choses qui m'effraient comme la maladie, la bipolarité. Il est aussi un moyen pour moi de chanter mes fantasmes, mes désirs. Dans les mots, l’album est parfois très cru, très direct, mais ça ne signifie pas que j’ai réalisé tout ce que je raconte. (Rires).

Ton disque est très inspiré par la POP et la chanson française. Au-delà de ces univers, quelle est la musique que tu écoutes et qui nourrit tes envies ? 

Récemment, j’ai beaucoup écouté le dernier album de Charlotte Gainsbourg. Premièrement car le projet est magnifique et ensuite, car j’ai toujours aimé ce que faisait son père. J’écoute également beaucoup de rock avec Gossip ou encore Muse. C’est un style pour lequel je ne suis pas faite mais c’est quelque chose qui m’inspire, un peu comme ce que font Jain ou encore Ed Sheeran qui sont pour moi de véritables coups de coeur.

J’ai lu dans une interview que tu poursuivais ton activité de journaliste à côté du lancement de ta carrière. Est-ce une manière de protéger tes arrières si le projet ne fonctionne pas ? 

Exactement ! Je suis très lucide sur ce milieu qu’est la musique. Je sais que les choses ne tombent pas du ciel en claquant des doigts et encore moins le succès. En France, si tu ne fais pas de l’urbain, tes chances de réussite sont divisées par 10. Évidemment, j’espère que le projet va trouver son public, mais j’ai besoin de me rassurer en faisant quelque chose derrière qui soit quelque chose de concret. Chaque jour, je réalise la chance que j’ai d’avoir pu enregistrer un album, de pouvoir faire des interviews mais j’ai également besoin de stabilité, de culture et c’est ce que m’apporte le journalisme. Faire de la musique, c’est la réalisation d’un rêve et je le vis sans appréhension.

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