#ITW : SLOŃ : “grâce à la musique, j’ai l’impression d’être au bon endroit”
Interroger SLOŃ, c’est se plonger dans un univers limpide et poétique. Touchante, sincère, l’artiste se présente telle qu’elle est et c’est en se dévoilant qu’elle nous permet de découvrir encore un peu plus sa musique. Pure et venue du coeur, celle-ci prend forme grâce à des émotions et des ressentis que la jeune chanteuse a souhaité partager avec son public. Sans filtre, elle aime parler de tout. De ses débuts à la Nouvelle Star, de ses covers, de l’autisme mais aussi de ses valeurs et de ses croyances. Rencontre avec une artiste unique qui a tout pour vous transporter.
SLOŃ ouvre les portes de son univers avec un premier single poétique et personnel |
Bonjour SLOŃ. J’ai lu en retraçant ton parcours que tu avais toujours été attirée par le milieu artistique. Pour cette raison, après cette période tu as tenté la Nouvelle Star en 2017. Peux-tu revenir sur ce moment.
Bonjour. Effectivement, j’ai toujours été attirée par la musique et l’art en général et ce depuis toute petite. Pour le Cours Florent, j’ai suivi un cursus de 3 ans en double formation musique et théâtre. C’est quelque chose qui m’a beaucoup nourri. Quand est venu “Nouvelle Star”, j’avais quelques a priori par rapport à la télévision. J’avais peur d’être mise dans une case mais au final, ce fut une très belle expérience.
Quelles étaient tes peurs en participant à l’émission ?
J’avais surtout peur de ne pas réussir à exprimer mon intériorité. Je sais que cela ne se voit pas mais je suis autiste. C’est une différence invisible qui joue beaucoup sur mon hypersensibilité. Pour cette raison, j’appréhendais la manière dont j’allais vivre l’émission mais comme je le disais, l’expérience n’a fait que m’enrichir. J’ai pu dévoiler celle que j’étais. J’ai été la première femme à chanter du Pink Floyd dans un télé-crochet en France et puis de nombreuses portes se sont ouvertes suite à l’émission. Les gens étaient bienveillants. Je n’en retiens que du positif.
Beaucoup d’anciens candidats ayant participé à ce genre d’émission témoignent des barrières que pose l’industrie après l’aventure. Qu’en penses-tu ?
Je pense que lorsqu’on est là pour servir la musique tant que canal en laissant de côté son ego, la télévision peut être un moteur. La musique, c’est une vérité. C’est quelque chose qui nous dépasse qui nous transcende et notre but en tant qu’artiste, c’est de servir cette création.
Suite à l’émission tu as partagé de nombreuses covers sur Internet. Pourquoi ce choix ?
Quand j’ai commencé à travailler sur mon premier EP, j’ai eu envie de conserver la connexion que j’avais créée avec le public pendant “Nouvelle Star”. Je ne voulais pas disparaître et revenir en disant “voici mon EP”. Ces covers, c’était une manière de les remercier, d’entretenir le lien que j’avais créé avec eux.
Tu concrétises aujourd’hui ton travail avec un premier single. Peux-tu nous parler de ce morceau intitulé “J’ai fermé les yeux et j’ai tout vu”.
Ce premier single ainsi que mon premier EP, j’ai eu envie de les concevoir dans la forêt communale de Clouange. C’est un endroit important pour moi car c’est là que j’ai découvert mon instrument à m’entraînant à imiter des chants d’oiseau. Ce single parle de reconnexion à soi, de connexion avec des mondes invisibles. Ce que je souhaite avec ma musique, c’est inviter les gens à redéfinir la limite entre le rêve et la réalité.
En écoutant ton morceau, j’ai perçu beaucoup de poésie, de l’ésotérisme et une certaine connexion avec la nature. Est-ce les univers qui t’inspirent ?
Je préfère la spiritualité à l’ésotérisme (rires) mais dans l'ensemble c’est tout à fait ça. Pour moi la musique c’est quelque chose qui émane de moi, quelque chose que je dois retranscrire. Parfois, il m’arrive d’écrire et ce n’est que quelques mois plus tard que je comprends le sens de mes mots. La nature m’a justement grandement aidée à comprendre ce lien avec la spiritualité car c’est là que j’ai passé mon enfance. Étant autiste, j’ai passé beaucoup de temps seule dans les bois. Avec la musique, j’ai enfin trouvé ma place. J’ai l’impression d’être au bon endroit.
Ton premier EP s’intitulera “Je m’entends toujours mieux avec les gens qui n’existent pas”. En t’écoutant, je fais le lien avec l’autisme. Est-ce à quoi tu fais référence ?
Effectivement. Aujourd’hui, même si les mentalités évoluent, nombreux sont ceux qui pensent que l’autisme, la bipolarité, la trisomie sont des maladies. Pour moi, c’est ma plus grande force. Pour moi, ce sont des différences et lorsqu’on comprend cela. Lorsqu’on est bien entouré, bien accompagné, on peut en faire une valeur ajoutée. Je veux libérer la parole sur l’autisme et sur la différence.
Outre l’autisme, y aura-t-il des thèmes forts dans ton premier EP ?
Comme je le disais tout à l’heure, quand j’écris, la compréhension du thème vient souvent après. Par exemple, dans mon EP, je parlerai également de violences conjugales au travers du titre “La fille aux Cheveux Bleus”. Inconsciemment, je pense avoir écrit ce titre car dans ma famille, j’ai connu ce genre de violences faites aux femmes. Le thème principal de mon EP, c’est offrir une invitation au voyage initiatique. Les gens sont pleins de ressources intérieures et j’aimerais qu’il le comprennent.
N’y a-t-il pas eu une forme d’appréhension à l’idée de parler de ces thèmes très forts qui te touchent parfois personnellement ?
Bien sûr, quand on fait les choses avec le coeur il y a toujours une appréhension. Cependant, ma vérité a été plus forte que la peur. Aujourd’hui, je sais celle que je suis et je préfère prendre le risque d’être prise pour une folle que de renier ma vérité. Encore une fois, c’est une question d’ego et d’acceptation.
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