#ITW - Odelly : “La vie, c’est un mélange de bonheur et de douleur”


L’accent chantant et des rêves plein la tête, c’est peu avant la fin de l’année 2020 que la jeune Odelly a répondu aux questions de The Melting POP. Ses origines, son premier single “Elle m’a Dit” ou encore son besoin de guérir, l’artiste pétillante et lumineuse veut voler de ses propres ailes et cela se ressent dans sa musique. Pour mieux la découvrir, The Melting POP partage avec vous cet entretien jovial et inédit. 

Odelia Ouzan



Bonjour Odelly, tu es née en France mais tu as grandi à Jérusalem. Comment tes racines ont-elles influencé ta musique ? 


Je suis effectivement née en France d’une famille algérienne. Mon père qui est juif, a toujours chanté et je l’écoutais souvent à la synagogue. Bizarrement, ce sont toujours les chants arabes qui entraient dans ma tête. En arrivant à Jérusalem, j’ai été davantage exposée à la musique orientale tout en écoutant de la POP. Dans mon univers, je combine donc quelque chose de primitif à des ondes plus POP.

Ton premier single “Elle m’a dit’ est justement très inspiré par la musique orientale ...

Oui, je voulais faire vivre mes racines ! Dans la musique, même si elle fait danser, il y a toujours de la douleur et du vécu. Je pense que c’est très intéressant de mélanger ce qui vient du cœur avec ce qui fédère. La vie est un peu faite de cette manière, c’est un mélange de bonheur et de douleur. 

Qui est le “elle” dont tu parles dans ton premier single ? 

“Elle”, c’est ma mère. Elle aurait voulu que je vive comme elle mais j’ai préféré faire de la musique. Ma mère aurait préféré que je fasse des études, elle m’a donné une éducation à la Française. J’ai commencé des études, je voulais vraiment être la meilleure mais ça ne me rendait pas heureuse. Pendant deux ans, j’ai abandonné mes rêves de musique car je voulais qu’on soit fier de moi. Ma mère, mon père, ma famille, tout le monde me disait que la musique n’était pas un métier sérieux mais c’est quelque chose qui me comble, qui me fait me sentir entière et c’est pour ça que j’y suis revenu. La musique, c’est une thérapie, j’écris d’abord pour moi pour m’aider à avancer et si ça peut aider les autres, alors c’est vraiment positif. 

Tu travailles depuis deux ans sur ton projet. Peux-tu nous parler de ton processus de création ? 

Pour trouver ma voie, je devais aussi techniquement trouver ma voix. J’ai toujours eu une voix d’enfant, de petite fille. J’ai compris grâce à une thérapie que cette voix de petite fille était due à un traumatisme et j’ai dû me retrouver, réapprendre à parler, j’ai dû me réapproprier ce qui m’aide aujourd’hui à chanter. Ce fut un processus très long mais j’ai compris récemment que j’étais sur la bonne voie. 

Tu chantes en français. Ce n’est pas une difficulté supplémentaire ? 

Non, car chanter en français me permet de guérir des blessures. Quand je vivais en France, j’ai fait face à beaucoup d’antisémitisme, j’étais jeune et ce n’était pas facile à vivre. Encore une fois, en chantant en français, je m’offre une thérapie, je guéris et je me sens plus forte.

Comment envisages-tu la suite ? 

Les chansons vont sortir au compte goutte et le tout formera un EP de 6 pistes. Tous les deux mois, je compte sortir un nouveau morceau. 

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