POSE : dernier bal lors de la saison 3 pour l’éblouissante et révolutionnaire série LGBT


En mai prochain, la série "POSE" reviendra sur les écrans pour sa troisième saison. Hélas, ce nouveau chapitre sera aussi le dernier et les aventures de Blanca, Angel, Lil Papi et les autres prendront fin au terme de ces 7 nouveaux épisodes. Flamboyante et révolutionnaire, la série de Ryan Murphy est et restera un classique et The Melting POP vous dit pourquoi on l’a tant aimé. 

POSE - FINAL SEASON


Une série historique et sociétale

À travers ses créations, de “Nip Tuck” à “Glee” en passant par “Hollywood” et “American Horror Story”, Ryan Murphy a toujours mis un point d’honneur à développer des personnages singuliers pour ne pas dire marginaux. Ainsi, s' il exagère très souvent les traits de caractères de ses personnages, il leur apporte aussi beaucoup d’humanité et de profondeur. Avec Ryan Murphy, rien n’est jamais noir ou blanc et la différence est très souvent le point d’ancrage de ses séries. Citant comme source d’inspiration l'authenticité, il n’est pas étonnant de voir son nom accolé à celui de “POSE”. Première série télévisée à inclure dans son casting principal pas moins de 5 femmes transgenres, “POSE” prenait déjà, avant même la diffusion de son premier épisode en 2018, le pari de la singularité, de l’affirmation et de la différence. Plongée dans le New-York LGBT des années 80, la série suit le quotidien d’une poignée de personnages qui tentent de trouver leur place au sein d’un monde aussi chaotique que flamboyant. Entre crise du SIDA, bals grandiloquents et questionnements sociétaux, la série aborde sous le prisme de la fête et du lâcher prise des problématiques aussi réelles que dramatiques et diverses. Ainsi, outre la difficulté de vivre dans un monde qui (encore aujourd’hui) ne laisse que très peu de place et de plateformes d’expressions à la communauté transgenre, “POSE” aborde au fil de ses épisodes, la maladie, la discrimination raciale, sexuelle et financière. Pourtant, malgré la gravité et la profondeur de son récit, “POSE” ne sombre jamais totalement dans les travers d’une série sombre et désolante. Reflet des individus et des communautés qu’elle représente “POSE” est en effet aussi joviale et festoyante qu’elle est sérieuse et dramatique. Bidimensionnelle, car opprimée mais pleine de rêves, la communauté LGBTQ+ trouve ici l’une de ses meilleures représentations, celle d’un peuple qui vit, chante, danse et se bat avec détermination pour mieux affronter le monde ainsi qu’un quotidien jonché d'embûches, de tracas et d’incertitudes. 

Vivez, rêvez, voguez !

Bien évidemment, comme dans toutes les œuvres de Ryan Murphy, tout n’est pas parfait dans “POSE”. Bien qu’il réussisse toujours à innover et à créer des concepts qui seront le reflet du monde et de sa pluralité, le scénariste et réalisateur dont le cerveau doit très, voire trop souvent fourmiller d’idées se perd parfois dans des arcs narratifs brouillons et inachevés. Qu’à cela ne tienne malgré quelques défauts scénaristiques, “POSE” est par son dépaysement temporel et sa mise en avant communautaire, une série brillante et addictive qui donne envie de rêver et d’espérer de meilleurs lendemains. De fait, et même si la route est encore longue vers la reconnaissance et l’abolition totale et définitive des oppressions subies par les personnes racisées, sexualisées et tout simplement différentes, “POSE” met en exergue un monde qui change et qui a fait du chemin grâce aux combats menés par ceux qui ont été jugés, attaqués et laissés pour compte. De retour aux États-Unis dès le 2 mai (et plus tard sur Netflix) pour une troisième et dernière saison qui viendra clore l’histoire Blanca et ses acolytes, "POSE" est de ses créations télévisées qui marquent non seulement l’audiovisuel mais aussi le monde. Une pépite rare, libératrice et puissante à mettre devant tous les yeux et entre toutes les mains lorsque celles-ci ne sont pas occupées à voguer et à soulever des montagnes pour construire leurs rêves. 

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