#Critique : Léa Castel trouve sa voie sur l’album “Roue Libre”

Tout vient à point à qui sait attendre, telle est la maxime qui pourrait convenir à lancer le nouvel album de Léa Castel. 13 ans après ses débuts et après de multiples rebondissements, la chanteuse marseillaise offre enfin à son public, les fruits de son travail. Armée de son piano et d’une voix grave qui fait tout son charme, elle s’engage en “Roue Libre” sur la voie de l’amour et on en parle sur The Melting POP. 

Léa Castel - "Roue Libre"


Une artiste honnête et vibrante

Léa Castel a l’amour et la musique dans le sang. Consciente de ses deux dépendances, l’artiste se plonge avec son nouvel album “Roue Libre” dans un road-trip musical et sentimental qui lui va comme un gant. N’ayant jamais cessé de créer, malgré l’espace-temps qui sépare la sortie de ses deux opus, l’artiste a tissé de fil rouge sa carrière et ses expériences. Absente, car angoissée à l’idée de se décevoir et de décevoir les autres, elle a pris son temps pour assembler les pièces de son deuxième album. À mesure des années, elle a ainsi offert des propositions de qualité (“Larguer les Amarres”, "Abîmée", "À cause de toi") et même si celles-ci n’ont pas suffisamment structuré son envie de faire le grand le saut, on retrouve dans tout ce qu’elle a laissé sortir de sa botte, un univers qui est le sien, qui lui correspond et qui ne dénote en rien avec ce qu’elle propose aujourd’hui. À mille lieues des artistes qui se perdent dans la course au tube, Léa Castel vibre pour sa passion et chacune de ses notes, chacun de ses mots semblent sortir tout droit de son cœur. 

Dès les premières notes de son album “Roue Libre”, Léa Castel pose les bases. Nocturnes, cinématographiques et rocambolesques, la plume et l’univers de l’artiste sont teintés d’une mélancolie profonde et pourtant loin d’être vulnérable. Paradoxal, car il affiche les blessures d’une artiste autant que sa détermination à se relever pour aller de l’avant, le disque est une mise en abîme dans les turbulences sentimentales d’une femme authentique et à fleur de peau. De fait, de l’excellent “Uppercut” qui jouit d’une production moderne et léchée en passant par l’enchaînement d’émotions qui déferle sur les singles “Amour à la Haine” et “Pas Tout Compris”, la construction de l’album est faite pour absorber les sens de l’auditeur en lui rappelant à coup de mots et de piano que l’amour et la musique sont de parfaits a(i)mants. Traitant, l’amour tantôt avec douceur comme c'est le cas sur le poétique “Loin” qui semble extrait de la BO de “Pocahontas”, tantôt avec légèreté sur “On ne se connaît pas” qui ravira les nostalgiques de la POP/R&B des années 2000, “Roue Libre” porte bien son nom car il met en lumière dans sa conception, toutes les émotions qui traverse le cœur et la tête d’une personne qui aime (“À cause de Toi”), d’une personne qui vit (“Résister”). Reine dans l’art de construire des mélodies enivrantes qui porteront parfois des textes un peu plus faibles (“Jardin Secret”, “Lovely”), Léa Castel s’envole et c’est lorsqu’elle se met totalement à nu (“Mon Plus Beau Morceau”) qu’elle dévoile au gré d’une voix grave déchirante, toute la puissance de son art. Pour toutes ces raisons, lorsque l’album se termine, il flotte en nous l’envie d’y revenir, l’envie d’aimer, l’envie de vivre. Dans tous les cas, en attendant de consommer ce beau produit en concert et sur support vinyle (Léa si tu nous lis 🤞🏻), on va faire de lui la bande son de notre automne avec l’espoir de ne pas attendre 13 ans pour entendre la suite.
 

La note 15/20 : l’album cohérent d’une artiste passionnée

Les titres à écouter en boucle : “Amour à la Haine”, “Pas Tout Compris”, “Uppercut”, “Loin” 


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