#ITW : Michaëlle Richer : “Faire de la musique en français, c’est presque devenu politique”

Dimanche 10 octobre, c’est quelques minutes avant son concert pour le Festival FrancoFaune et entre  deux prises de son que nous avons eu la chance d’interroger Michaëlle Richer. Artiste québécoise de passage en Belgique pour la première fois, elle s’est fait connaître en 2019 avec l’EP “Fâcheuse Tendance” un projet qui lui a valu de nombreux retours positifs de la part de la presse spécialisée outre-atlantique. Aujourd’hui, alors que son nouvel EP “Arriver à l’heure” pointera le bout de son nez le 19 novembre prochain, c’est avec le titre “Tragique” qu’elle fait son retour. Pleine de fraîcheur et de passion, l’artiste a répondu à quelques-unes de nos questions, à découvrir dès maintenant.  

Michelle Richer


Salut Michaëlle, on ne te connaît pas encore beaucoup. En clin d'œil à ton premier EP, si tu devais te décrire en commençant par : “J’ai une fâcheuse tendance à …” tu dirais quoi ? 

Ah !! Ce n’est pas la première fois qu’on me pose cette question et je ne sais jamais quoi répondre. Je dirais arriver en retard parce que mon prochain EP s’appelle “Arriver à l’heure”, on reste dans la thématique. (Rires). 


Aujourd’hui, tu joues en Belgique pour le Festival FrancoFaune. Qu’est-ce que ça fait de jouer ici ? 

C’est mon premier concert hors du Canada. C’est très cool surtout avec les conditions sanitaires actuelles. Je n’ai pas beaucoup bougé depuis le début de la pandémie et voyager pour faire de la musique, c’est vraiment super. 

Francofaune, célèbre la langue française en chanson. Qu’est-ce que ça représente pour toi ? 

Au Québec, on a une forte dualité anglais/français. Les deux mondes sont presque devenus hermétiques et c’est triste. Faire de la musique en français, c’est presque devenu politique chez nous. Personnellement, j’écris en français car c’est naturel pour moi. J’écris comme je respire et donc le français vient spontanément. 

Ton second EP arrive le 19 novembre. Il s’intitule “Arriver à l’heure”. Comment en parlerais-tu ? 

C’est un projet plus chaleureux que le précédent. Il a été conçu en plein confinement dans une petite bulle avec mes musiciens, je trouve que ça lui apporte quelque chose de différent. Je dirais aussi qu’il est plus posé mais plus mordant, plus caractériel. Le côté POP est plus POP, le côté alternatif est plus alternatif, je pense que tout y est plus prononcé. 

On dit justement de toi que tu es à cheval entre la POP et l’alternatif. Pourquoi à ton avis ? 

Quand j’écris, je pense que je suis fondamentalement POP. Après, c’est surtout à l’enregistrement qu’on vient parfois ajouter une dose alternative. Mon plus grand plaisir en musique, c’est de construire pour déconstruire.

Le premier extrait de l’EP s’intitule “Tragique”. Qu’est-ce qui se cache derrière ce morceau ? 

C’est le titre le plus POP que je n’ai jamais fait. Lors des sessions d’enregistrements, on allait en studio en mode “POP HIT” (Rires). L’idée, c’est de jouer sur l’ambivalence, une thématique qui m’anime beaucoup dans la vie. Cette chanson parle de ces moments dans une vie ou les autres te disent : “ça irait mieux demain” mais ou tu as juste envie de tout plaquer pour aller mal. Tu sais au fond de toi qu’ils ont raison mais tu veux juste rester dans ton mal-être en mode drama-queen qui se complaît de son malheur. (Rires). 


Tu décris tes paroles comme effrontées et espiègles. Pourquoi ? 

Pendant longtemps, j’ai écrit de manière très littérale, très frontale, c’est ça le côté effronté. Puis, de manière un peu espiègle, j’ai commencé à cacher des doubles-sens dans mes paroles. Encore une fois, c’est l’ambivalence de mon écriture (Rires). 

Quelles sont les 3 choses que tu retiendras de ton voyage en Belgique ? 

Je dirais la lumière. Je ne sais pas pourquoi mais je trouve qu’il y a quelque chose de très lumineux ici. Ensuite, je dirais l’architecture qui est très différente de celle que l’on a au Québec. Et enfin le moule-frites, j’en mange depuis trois jours (Rires).

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