#Critique : Camila Cabello veut rendre hommage à ses racines sur “Familia”
Depuis la fin de son aventure avec les Fifth Harmony, Camila Cabello a sorti deux albums. Ci et là, plusieurs gros tubes (“Havana”, “Senorita”, …), un bel impact sur les plateformes de streaming mais pas de véritable univers. Avec “Familia”, son troisième opus paru ce vendredi 8 avril, la chanteuse latino-américaine compte bien s’imposer en puisant dans ses racines cubaines. The Melting POP a écouté ce nouveau chapitre, et voici la critique.
Annoncé l’été dernier par la sortie du single “Don’t Go Yet”, le troisième album de Camila Cabello a mis du temps avant de pointer le bout de son nez. En cause, l’échec de “Oh Na Na”, un second single qui n’a pas du tout rencontré le succès escompté. Écarté de l’album, le morceau n’est aujourd’hui plus qu’un lointain souvenir et c’est suite au bon démarrage de “Bam Bam” son featuring avec le mastodonte Ed Sheeran que Camila publie son projet. Écrit et enregistré entre 2020 et 2021, alors que le monde était en pause, l’opus est présenté par la chanteuse comme une reconnexion à ses racines latines. Jamais très loin de sa discographie, les titres de ce genre sont d’ailleurs à ce jour, ses plus gros succès. En effet, qui n’a jamais fredonné “Havana” et qui n’a pas rêvé sur “Senorita”, le featuring de Camila avec son ex-petit ami le chanteur Shawn Mendes ? Conscients de l’attrait du public pour ce genre de sonorités, Camila et ses équipes ont donc concocté “Familia”, un album très fortement inspiré par ses racines cubaines. Néanmoins, si on sent l’envie de la chanteuse de proposer un réel concept, en jouant avec les instruments et les énergies cubaines, la tracklist de l’album qui comporte 12 pistes est parfois malmenée par des sons POP qui viennent polluer l’ensemble. Long de (seulement) 34 minutes, l’opus aurait pu nous immerger totalement dans un univers chaleureux et hispanique. De fait, le premier single “Don’t Go Yet” laissait entrevoir cette volonté et bien que le featuring avec Ed Sheeran laissait craindre le pire, le titre tient la route et s’intègre à merveille à la création. Là où le bât blesse, c’est que Camila tronque sa propre conception avec des pistes génériques (“Quiet”, "Boys Don’t Cry”, “everyone at this party”). Le plus souvent sans saveur et sans âme, ses morceaux ralentissent un opus qui aurait pu fonctionner sans passer par cette formule cross-over inutile. On imagine que l’échec de “Oh Na Na” a refroidi la maison de disques et que le report de l’album est dû à une volonté de trouver un certain équilibre entre l’ADN POP de la chanteuse et ses racines musicales mais l’ensemble ne fonctionne pas vraiment. Exception qui confirme la règle, le seul morceau POP qui tient réellement la route n’est autre que “psychofreak”, une collaboration réussie avec WILLOW (Smith) qui aurait pu, malgré sa différence, clôturer l’opus afin d’annoncer une prochaine ère plus sombre et plus électrique.
Quoi qu’il en soit, et bien que “Familia” soit un album bancal, il est important de souligner qu’il est probablement à ce jour, l’album le plus réussi et le plus personnel de la chanteuse. Pour cause, lorsqu’elle s’en tient à son idée de départ, Camila est capable du meilleur et on ressent dans chacun de ses mots, un épanouissement, une légèreté qui contraste totalement avec le machinisme des pistes POP bien souvent trop faibles. À seulement 25 ans, et signée sur un gros label, l’artiste n’a probablement pas toutes les cartes en main pour jouir de toutes ces libertés… Elle a du talent et il lui faudra très certainement briser ses chaînes pour perdurer dans ce métier.
La note : 13/20 - une bonne idée de départ mise à mal par un excès de POP
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