Critique Ciné - “Abuela” : encéphalogramme plat
À grands renforts d’accroches promotionnelles, l’industrie du cinéma tente depuis toujours d’amasser dans les salles le plus de téléspectateurs. En annonçant sur ses affiches, le réalisateur de la saga “REC” ou encore en inscrivant “la peur est de retour au cinéma”, le film horrifique espagnol “Abuela” laissait espérer de nombreux frissons. Hélas, malgré beaucoup de qualité, le film peine à décoller… On en parle sur The Melting POP.
D’ordinaire, le cinéma d’horreur espagnol est une mine de frissons. Les premiers épisodes de “REC” qui ont révolutionné le found footage ou encore le récent “Malasana 32” en sont de jolis exemples. Avec “Abuela”, en salle depuis le 6 avril, on s’attendait donc à bondir sur notre siège. Réalisé par Paco Plaza, le réalisateur de “REC”, “Abuela” raconte l’histoire de Susana, un jeune mannequin espagnol installée à Paris. Alors que sa carrière s’apprête à décoller, la jeune femme est contrainte de rentrer à Madrid afin de s’occuper de sa grand-mère mourante. Hélas, malgré l’amour qu’elle porte à la dernière membre de sa famille, Susana va se retrouver prise au piège et les intentions de sa “Abuela” ne sont peut-être pas forcément les plus saines.
Au cœur de l’histoire, le vieillissement et une quête de jeunesse éternelle. Jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour ne pas vieillir ? C’est la question que pose “Abuela”. Avec ce sujet, et après “Mama” ou encore “Old”, la terreur semblait acquise. Pourtant, il manque à “Abuela” un élément essentiel : du rythme. Bien réalisé, bien joué, bien pensé, le nouveau film de Paco Plaza est malgré certaines qualités non-négligeables, un encéphalogramme plat. La raison, à trop vouloir installer le décor et la relation entre Susana et sa grand-mère, les scénaristes ont oublié une chose : définir clairement les intentions de l’antagoniste. Pire encore, durant toute une partie du film, celle qui est censée nous effrayer est montrée comme une petite chose fragile et à aucun moment, on ne développe la genèse ni la mythologie de ses actions. Alors certes, on finit par comprendre qu’elle ne veut pas vieillir mais pourquoi et surtout comment fait-elle pour arriver à ses fins, depuis quand a-t-elle mis en place son stratagème ? Les éléments de réponse sont trop peu nombreux et ces zones d’ombre viennent souligner encore un peu plus les longueurs d’un film beaucoup trop contemplatif pour captiver. Si vous cherchiez à vous faire peur, passez votre chemin !
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