Florence and The Machine : 3 titres pour découvrir l’album “Dance Fever”


Dans le paysage musical contemporain, rares sont ceux à avoir trouvé le juste équilibre entre succès mainstream et musique de niche. Rares sont également ceux qui ont réussi à se construire une fanbase solide qui les suit coûte que coûte, projet après projet. Encore plus rare sont ceux qui se renouvellent sans cesse tout en gardant l’essence et l’ADN qui a fait leur renommée. Cheffe de fil de ce groupuscule de talents, Florence Welch désarçonne avec son groupe Florence and the Machine, les limites de la création. Cohérente et créative, la formation britannique a récemment publié son cinquième album “Dance Fever” et une fois encore, la singularité est au rendez-vous. Plus organique que “High as Hope” paru en 2018, ce cinquième album se rapproche (sans véritablement être dans la même veine) des anciennes productions du groupe. De fait, si on vibre à chaque instant sur cet album comme cela avait pu être le cas avec “Lungs” ou encore “Ceremonials” respectivement publiés en 2009 et 2011, il émane aussi de ce projet, un caractère et une symbiose qui rendent l’ensemble plus alternatif. Plus pur, plus vivant et à la fois plus travaillé, plus percutant, “Dance Fever” est truffé de pépites et on vous en présente aujourd’hui trois sur The Melting POP.

Florence - Dance Fever

“Dream Girl Evil”

Sur “Dance Fever”, Florence Welch a voulu symboliser de nombreuses choses et la femme et son statut dans une société qui n’a cessé de la parjurer forment le ciment de son propos. Voguant à travers le folklore grâce à un univers sonore et visuel digne des plus grandes œuvres d’art. L’artiste se questionne et joue sur la dualité que représente la femme dans l’œil des hommes depuis très longtemps. Souvent considérée comme trop douce, elle est aussi celle qui fut durant des siècles accusée de pactiser avec le diable. Ange ou démon, sur “Dream Girl Evil”, Florence ne sait que choisir et comme elle chante, elle peut sans nul doute être les deux à la fois. Tantôt légère, tantôt mystique, Florence Welch joue double face et ce rôle lui va comme un gant.


“My Love”

Troisième single extrait de l’album, “My Love” avait clairement la carrure d’un lead-single. Placé à la fin de la tracklist, le titre est le dernier gros moment d’énergie d’un opus qui réussit à trouver le juste équilibre entre balades baroques et folk frénétique. D’ailleurs, avant d’être aussi rythmé, le titre avait été écrit par Florence à la manière d’un “poème triste” et la production était beaucoup plus acoustique. Cependant, entre les mains de Dave Bayley (Glass Animals) qui co-produit une bonne moitié de l’album avec Jack Antonoff,My Love” explose et emmène l’auditeur dans un univers qui n’est pas sans rappeler celui que Florence and the Machine avait grandement exploré sur l’excellent “Ceremonials”. Parsemé de chœurs qui résonnent de manière presque religieuse, “My Love” résume à merveille le nom d’un album qui fait référence à une danse enivrante presque que pandémique qui a envoûté l’Europe du 14 au 17e siècle. “Choreomania”, c’était l’un des noms de cette danse et c’est aussi l’un des titres qu’on vous conseille de découvrir sur l’album.



“Cassandra”

Comme on le disait avec “Dream Girl Evil”, la femme est au cœur de “Dance Fever” et le titre “Cassandra” en est un autre exemple. Issue de la mythologie grecque, Cassandra a été créée par Apollon. Son but : prédire des prophéties qui s’avéreront vraies mais que personne ne croira. Dans ce morceau, Florence se compare elle-même à Cassandra. Ainsi, comme elle l’a expliqué dans plusieurs interviews, elle avait vu venir la crise du COVID mais personne n’a jugé bon de la croire. Produite comme la grande majorité de l’album par Jack Antonoff, “Cassandra” a dans sa production ce petit quelque chose de brumeux qui imbibe l'univers de Lana del Rey. Rien d’étonnant puisqu’Antonoff est celui qui a produit les derniers albums de l’interprète de “Born To Die”.



N.B : Ne choisir que 3 pistes fût pour la rédaction de cet article l’exercice le plus difficile. Conçu comme une œuvre globale, l’album “Dance Fever” doit s’écouter dans sa globalité pour que l’expérience sonore et artistique atteigne son paroxysme. Du début à la fin et ce même avec les intros qui ajoutent encore plus de densité à l’ensemble, “Dance Fever” est la création divine d’une grande artiste venue d’ailleurs.

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