Underrated POP Album : Natalia Kills - “Trouble”


Il y a 9 ans, Natalia Kills sortait “Trouble” son second album. À l’époque, personne ne sait encore qu’il s’agira du dernier projet de la chanteuse sous ce pseudonyme. En effet, après le scandale X-Factor New Zealand survenu 2 ans plus tard, le parcours de Natalia Kills s’arrête brutalement. Ainsi, si l’artiste a par la suite poursuivi sa route avec les projets Cruel Youth ou encore The Powder Room, “Natalia Kills” aura laissé un goût d’inachevé aux amateurs de POP ainsi qu’aux fans de la chanteuse. Abouti, extrêmement bien produit, personnel, sombre et rebelle, l’album “Trouble” n’a pas rencontré le succès qu’il aurait mérité. The Melting POP revient aujourd’hui sur une œuvre bien trop sous-estimée. 

Natalia Kills - Trouble

"Trouble" : Un album journal intime 

Derrière Natalia Kills, il y a une femme, une artiste : Teddy Sinclair. Il y a aussi, l’histoire d’une adolescente aisée qui a tout perdu et qui a, de surcroît, fait les frais d’un grand amour destructeur. Cette histoire de vie, ce vécu sombre, rocambolesque et pourtant si vrai, si inspiré, l’artiste en a fait un album, le bien nommé “Trouble”. Sorti en 2013, deux ans après "Perfectionist" un premier opus électro-pop produit par Will.I.am, “Trouble” est l’occasion pour Natalia Kills de raconter son histoire. Certes, elle avait déjà distillé quelques bribes de sa plume torturée sur le premier album mais la production de celui-ci noyait le propos dans un ensemble mainstream qui laissait, à quelques exceptions près, peu de place à l’émotion. Avec “Trouble”, Natalia Kills ouvre son journal intime et c’est sa rencontre avec Jeff Bhasker qui va donner vie à l’un des meilleurs albums POP qu’il nous ait été donné d’entendre. 


Une production signée Jeff Bhasker

Producteur exécutif de l’album “Trouble”, Jeff Bhasker avait déjà collaboré avec Natalia Kills sur quelques pistes de “Perfectionist”. Pour cette raison, et parce qu’ils se connaissaient déjà très bien au moment de travailler sur ce nouveau projet, Jeff comprenait déjà la vision et les envies de Natalia Kills. De plus, le producteur n’est pas novice en la matière et parmi ses travaux les plus connus, on peut citer le cultissime “Born To Die” de Lana Del Rey ou encore “4” de Beyoncé. Maître dans l’art de créer des œuvres cohérentes ou la couleur des textes rencontre les synergies sonores, Bhasker offre à Natalia Kills l’opportunité de porter ses talents d’écriture au sommet de la création musicale. Ayant par la suite écrit pour Madonna ou encore Rihanna, Natalia Kills n’a peut-être pas fait de “Trouble” un album à succès, mais ce dernier opus est certainement la pierre angulaire des collaborations qu’elle mènera à bien quelques années plus tard.

Pourquoi “Trouble” est-il un excellent album ? 

Outre son travail avec Jeff Bhasker, Natalia Kills fait avec “Trouble” tout ce qu’on attend d’une popstar. Personnalité affirmée, rythme effréné, elle adopte une posture “fierce” sur des titres tels que “Problem” ou encore “Stop Me” tout en libérant chacun de ses démons sur des morceaux plus personnels tels que “Watching You” ou encore "Marlboro Light”. Qui plus est avec des pistes telles que “Rabbit Hole” ou encore “Controversy”, elle impose un style déluré et alternatif et c’est ce savoureux mélange des genres qui fait de l’album une pure réussite. D’une minute à minute à l’autre, d’une piste à l’autre, l’artiste dévoile toutes les facettes de sa personnalité. À chaque instant, on peut ressentir ses combats internes et en ce sens, la piste qui donne son nom à l’album est le miroir d’un opus et d’une artiste en lutte contre ses propres divergences. “Trouble”, c’est en effet l’histoire d’une adolescente en quête de sens qui n’hésite pas à se brûler les ailes pour se frayer un chemin mais c’est aussi, une âme qui tente de structurer chacune de ses contractions afin de créer un tout cohérent malgré la fragilité de ses émotions. Derrière “Trouble”, il y a l'histoire d’une adolescente, d’une artiste qui derrière les paillettes, la drogue et les liaisons dangereuses tente d’instaurer son propre équilibre. Aussi instable soit-il, cet équilibre né de la rencontre entre la force et la fragilité d’une femme abîmée et pourtant combative. De son histoire difficile, Natalia Kills a réussi à faire de l’art et il faut peut-être avoir côtoyé de près sa propre noirceur pour comprendre et assimiler la beauté de l’album “Trouble” qui avait de “Saturday Night” à “Devil Don’t Fly” bien plus à offrir que le peu de reconnaissance qu’il a obtenu.

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