#Interview : le duo Black Lilys se confie sur son nouvel album “New Era”

Derrière le duo Black Lilys, il y a un frère et une sœur. Une passion commune pour la musique et des envies d’évasion. Pop, douce et envoûtante, leur création semble tout droit venue des terres du Nord. S’ils se présentaient comme étant Islandais ou Norvégiens, on n’y verrait que du feu. Cependant, les deux artistes sont français et c’est peut-être en mariant leurs origines à leurs aspirations créatives qu’ils réussissent à créer un univers aussi singulier que le leur. Paru le vendredi 21 octobre, leur nouvel album “New Era” marque un tournant dans leur carrière et pour mieux comprendre ce renouveau, The Melting POP leur a posé quelques questions à découvrir dès maintenant. 

Hello ! Vous revenez avec un nouvel album "New Era". J'ai cru comprendre que vous considériez ce projet comme une renaissance. Pour quelles raisons ? 

Hello ! En fait, nous avons la sensation que “New Era” est le début d’une nouvelle ère pour Black Lilys. On évolue, que ce soit au niveau de l'approfondissement de la production des sons, des textes ou des visuels autour du projet. C’est un album qui parle de nos propres combats personnels (hypersensibilité, relation toxique… ) dans un monde secoué chaque jour par un besoin urgent de transition.

Vous êtes français mais sur cet album, on ressent vos inspirations pour les terres du Nord. Qu'est-ce qui vous relie à ces terres et qu'est-ce qui vous guide vers ce choix musical?

L’album a été écrit en Écosse, puis arrangé dans les Alpes françaises et mixé en Norvège. On y retrouve une bonne dose de vibes vikings. Nous avons toujours été attirés et inspirés par les paysages des pays du Nord. Peut-être pour leur proximité avec la nature culturellement parlant.

Sur cet opus, on retrouve des chansons parues entre 2020 et 2022. Pourtant, le tout reste très cohérent, quel est votre secret ?

Nous avons commencé par dévoiler “Yaläkta” pendant le confinement, et c’est vrai que l’on ne s’est plus arrêté. Nous avions envie d’offrir de la musique sans trop nous poser de questions et sans retenir nos chansons avant la sortie de l’album. Une sortie d’album peut être assez violente pour les artistes car on se retrouve à dévoiler en une fois, une longue période de notre vie. Cela nous a fait beaucoup de bien de dévoiler les titres les uns après les autres.

Vous êtes frère et sœur. Le projet est plein de symbiose. Tout semble couler de source. Pourtant, j'imagine qu'il doit y avoir des compromis à faire lorsqu'on avance en duo non ?

Nous sommes très complémentaires dans le travail, ce qui a toujours été un point fort. Il y a une sorte de lien jumeau qui nous permet de ne pas forcément avoir à nous parler pour nous comprendre mutuellement. Nous n’aurions probablement pas continué le projet si l’un de nous l’avait quitté. Il y a énormément d'histoires derrière ce nom "Black Lilys". Nous avons commencé à écrire après avoir perdu notre mère, ce fut l’élément déclencheur. Aujourd’hui, c’est ce même projet qui nous fait vivre, voyager et nous fait nous sentir à notre place. Quoi qu’il arrive par la suite, c’est déjà une immense victoire pour nous.

Le public vous avez découvert avec votre premier album paru en 2018. Sur ce disque figurait "Nightfall" qui a cartonné grâce à une série Netflix. Qu'est-ce que ça a changé pour vous le succès de ce titre ?

C’était complètement inattendu ! C'était la première fois que notre musique était choisie pour une série. La semaine de la sortie de l'épisode, notre label nous envoyait les chiffres des écoutes qui augmentaient de jour en jour dans des pays où nous n’étions jamais allés. C’est quand même incroyable. De nombreuses personnes nous ont découverts suite à ça.

Quelles différences pouvez-vous pointer entre vos deux projets ?

Nous aimons bien visualiser nos albums comme des photos de tranches de notre vie. Notre premier album "Boxes" était plus introspectif, fragile et en quelque sorte à fleur de peau. C'était pour nous la découverte de la création, l'achèvement de compositions ou de textes que nous stockions depuis la création du projet. Une sorte d'aboutissement des fondations de notre duo. "New Era" tend quant à lui, vers une énergie plus combattante, plus affirmée et plus lumineuse. Cet album est en quelque sorte la continuité du premier, et si l’on devait leur donner des couleurs, "Boxes" serait bleu et "New Era" plutôt couleur brique. "New Era" aura répondu à certaines questions de notre premier album et en pose de nouvelles. Il y aura donc une suite...

Vous êtes français, vous évoluez en indé. Votre musique et vos visuels sont très forts. D'où vous vient cette précision et cette dextérité artistique ? 

C’est vrai que nous avons toujours eu besoin de cohérence entre la musique et les visuels autour de Black Lilys. ça prend beaucoup de temps et de place dans nos têtes de penser en 360, mais ça nous permet aussi d’être au cœur de la direction et de la création dans tout ce que nous faisons. Les visuels permettent d’exprimer d’autres choses comme des messages parfois plus directs que la musique.Dès que nous écrivons une chanson, il y a habituellement déjà un semblant de scénario pour un éventuel clip, ou des images qui y correspondent. Ensuite, nous tentons de les réaliser au mieux avec les moyens que nous avons et surtout avec les bonnes personnes. Par exemple, nous avons eu la chance de travailler avec Bertrand Guerry pour la réalisation des derniers clips. C’est une personne qui se place naturellement au service de la musique.

Vous tournez énormément partout dans le monde avec votre musique. Comment vous perçoit le public étranger ? 

L’année 2022 était incroyable. Nous avons fait nos premières dates au Royaume-Uni, en Allemagne et aux Pays-Bas. Notre musique résonne bien dans ces pays et être français devient vraiment un petit plus quand on voyage. C’est amusant de voir comment la culture française est appréciée dans le monde entier. 

Vous serez de passage à Paris en novembre prochain. Que nous réserve cette date ?

Ce sera la première date parisienne avec nos deux musiciens, Claudine Pauly et Benoît Kalka. Nous y fêterons la sortie de l’album. Cet album est plus dansant. on va bien s’amuser et il y aura des invités assez incroyables. Nous n’en dirons pas plus...