Chéri en interview : “il y aura toujours une esthétique très queer dans ma musique”


Ce vendredi 24 février, Chéri est de retour avec “Torrent de Larmesun nouveau single. Accompagné de la douce et incisive Joanna, l’artiste poursuit son ascension sur la scène électro-pop francophone. En effet, quelques semaines après le très club “Cheripop, c’est avec une piste en deux temps que l’artiste témoigne de sa singularité. S’ouvrant d’abord sur un piano mélancolique, cette chanson de rupture s’envole ensuite sur un beat électronique percutant. Avec ce morceau, Joanna et Chéri sèchent leurs larmes et pour mieux comprendre leur collaboration et les ambitions de Chéri, nous lui avons posé quelques questions à découvrir dès à présent !

Chéri x Joanna : Torrent de Larmes

Hello Chéri, tu es de retour avec “Torrent de larmes”, un featuring avec Joanna. Comment est née cette collaboration ?

Avec Joanna, ça fait un long moment qu’on se connaît et on a toujours voulu collaborer ensemble. Avec nos projets respectifs, ça a pris un peu de temps, mais lorsqu’on s’est recroisé au concert de KALIKA à la Maroquinerie, on a tout de suite sorti l’agenda. Ce soir-là, on était tous les deux invités à chanter avec KALIKA et en passant la journée ensemble, on a beaucoup discuté. 10 jours plus tard, on se retrouvait pour faire le morceau. À ce moment-là, on était tous les deux très déprimés mais c’est ce qui fait que c’était le bon timing.

Tu penses que c’est ce sentiment commun qui a créé cette chanson de rupture ultra-poignante ? 

C’est sûr ! Lorsqu’on s’est retrouvé en studio, elle n’allait pas bien, je n’allais pas bien, le compositeur n’était pas au top de sa forme non plus, du coup, on s’est dit Ok ! Il faut écrire là-dessus. (Rires).

Deux univers s’entrechoquent dans ce morceau. D’abord la douceur sur les premiers couplets, puis l’énergie électronique qui donne au titre un côté très dansant. C’était ce que vous vouliez ? 

Au départ, on ne savait pas quelle ambiance donner au morceau. On savait de quoi on voulait parler, mais on n’avait pas encore l’atmosphère du morceau. Du coup, on a demandé au compositeur de travailler deux versions. Il nous a d’abord joué un piano qu’on a trouvé magnifique. Puis, il nous a fait écouter la partie électronique… On trouvait ça tellement beau… On ne pouvait pas choisir ! Du coup, on a mis les deux. (Rires).

Tu as également glissé un petit clin d'œil à tes origines espagnoles sur le morceau. C’est important pour toi ? 

Très ! Et pourtant, j’essaye de ne pas trop le faire parce que ça peut vite devenir un handicap au niveau des radios et des playlists. Malgré tout, je ne voulais rien m’interdire et comme Joanna avait aussi envie de chanter en espagnol, on a écrit quelques lignes pour l’occasion.

Dans le clip, vous êtes dans un espèce de huis clos où les larmes deviennent du sang. D’où est venue cette idée ? 

J’ai eu cette idée en regardant le film “Suspiria”. C’est un film assez sanglant avec des sorcières dansantes. Après avoir vu le film, je suis allé me coucher et en me réveillant, j’ai eu l’idée d’essayer de reproduire l’intérieur d’un cœur brisé. Finalement, j’ai vraiment l’impression qu’on a réussi à faire ce qu’on voulait et puis les larmes qui se transforment en sang, le sang qui devient des larmes… C’est un peu ce qu’on chante dans le morceau.

 

Ton précédent single, c’était le dansant “Chéripop”. C’est un titre très différent de ce que tu avais fait auparavant. Que représente ce morceau pour toi ? 

Chéripop, c’est la liberté ! Avec ce titre, j’ai fait tomber toutes les barrières. Pas celles qu’on me mettait, mais celles que je me mettais à moi-même. Avant, je pensais qu’il fallait toujours raconter des choses profondes pour faire de la musique mais j’oubliais de m’amuser. Avec ce titre, je danse, je me libère et ma plus belle réussite, c’est d’entendre la ferveur du public lorsque je la joue en live !

Dans ce morceau, il y a une phrase parlée assez intrigante : “Je veux partir dans l'habit de ma jeunesse”. D’où vient cette phrase, cette voix ? 

Cette phrase, c’est moi qui l'ai écrite. C’est une amie qui la prononce car je la trouvais trop frontale pour sortir de ma bouche. Au final, ça ressemble à un faux-sample des archives de l’INA et j’aime beaucoup le rendu. Pour moi, cette phrase est importante car la jeunesse est synonyme de liberté. La vie est trop courte pour se mettre des barrières. Vivre vite, c’est profiter, se libérer et croquer chaque instant. Certains pensent que je parle de la mort avec cette phrase mais pour moi, elle ne signifie rien d'autre que la vie.

Tu as commencé très jeune à chanter dans des comédies musicales avant de perdre ta voix à cause d’une infection. Ce leitmotiv, c’est aussi pour toi un moyen de rattraper le temps perdu ? 

Totalement ! Pendant 5 ans, je n’ai pas pu faire ce que je voulais faire car je ne pouvais pas le faire. Aujourd’hui, je veux aller vite et profiter de cette expérience qu’il m'est donné de vivre.

Tu sais déjà de quoi sera fait la suite après “Torrent de larmes” ? 

Alors oui, mais je ne peux pas trop en dire (Rires). Ce que je peux dire, c’est que je vais sortir encore plusieurs morceaux et un EP en mai. Je serais également en collaboration sur les projets d’autres artistes que j’aime beaucoup. J’espère aussi sortir mon premier album avant l’été 2024 et en attendant, je veux faire beaucoup de scènes !

Et musicalement, à quoi va ressembler la suite ? 

Alors là, on est sur la pente ascendante. Je vais ouvrir les portes du club (Rires) ! Ce que je veux faire, c’est m’amuser, transmettre et parler à ceux qui me ressemblent. Je pense qu’il y aura aussi toujours une esthétique très queer dans ma musique.

Tu ne peux pas nous parler de tes collabs mais avec qui rêverais-tu de travailler après ce magnifique duo avec Joanna. 

Je vais citer des artistes avec qui je n’ai pas travaillé pour garder le secret (Rires). Pour la suite, j'ai très envie de travailler avec Coucou Chloé, Sega Bodega ou encore avec l’artiste espagnole Lola Indigo. Aussi, j’aimerais beaucoup faire quelque chose avec Olivia Ruiz. C’est une artiste qui me soutient beaucoup depuis mes débuts et je la considère comme ma marraine artistique. Dès que j’ai une question ou un doute, elle est celle vers qui je me tourne. Je rêve de faire quelque chose avec elle et de pourquoi pas, la guider sur un son club ou vers un univers qu’elle n’a pas encore exploré !

Niveau live, ou pourra-t-on te retrouver prochainement ? 

Je serai le 29 mars au POP-UP du Label. Le 5 avril aux Étoiles en première partie d’Anabel qui est une artiste que j'admire beaucoup et dans les festivals cet été. J’ai extrêmement hâte !



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