#Exposition : la musique dans les camps nazis au Mémorial de la Shoah
Apaisante, libératrice, source de motivation ou d'exorcisation artistique, la musique est un puissant vecteur d’énergie. Pourtant, entre les mains du mal, elle peut aussi se transformer en arme de dictature et de soumission. Avec sa nouvelle exposition, le Mémorial de la Shoah revient sur l'utilisation de la musique dans les camps nazis. Un bond musical dans l’histoire qui souligne une nouvelle fois l’horreur de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi, l’espoir de la résistance et de meilleurs lendemains.
crédits : Mémorial de la Shoah |
La musique tortionnaire
Après avoir retracé, dans l’une de ses dernières expositions temporaires, les atrocités subies par les communautés homosexuelles et lesbiennes dans les camps de concentration, Le Mémorial de la Shoah met en avant un autre pan assez méconnu de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale : la musique dans les camps nazis. Utilisée par les Allemands comme outil de soumission et de contrainte, la musique a résonné dès 1933 dans les différents camps européens. Jouée pour instaurer un climat de tension, mais surtout pour dicter une oppression de laquelle découlait l’exigence tortionnaire des nazis, la musique était bien souvent, dans les camps, une présence sonore synonyme d’angoisse et de domination. Présente pour ponctuer la détention des déportées, elle était imposée de force afin de favoriser l’éducation punitive des Juifs et autres prisonniers de guerre. Avec la musique, les SS voulaient discipliner le quotidien... Au travers d’archives visuelles, sonores et physiques le Mémorial de la Shoah nous replonge dans l’ambiance bruyante des camps de travail et de concentration.
La musique et la résistance
Qu'elle soit diffusée par des sirènes ou jouée par un orchestre de prisonniers, la musique rythmait la vie des déportés. En ce sens, elle était devenue une forme de torture pour ceux qui étaient forcés de subir les conditions de vie déplorables de l’autorité nazie. Néanmoins, et parce que l’art musical reste aussi une forme de libération, elle était aussi, à l'abri des regards, un moyen de résister à la terreur et à la barbarie. Ainsi, lorsqu’elle n’était pas imposée pour soumettre les prisonniers, la musique pouvait être un moyen d'apporter un peu de gaieté et de lumière à une vie morose et en suspens. Sous forme de chants ou jouée avec les moyens du bord, lorsque les gardes étaient absents, elle venait réconforter et rapprocher les âmes de ceux qui étaient alors crucifiées sur l’autel du racisme.
Infos pratiques
Du 20 avril 2023 au 25 février 2024, le Mémorial de la Shoah* propose de se replonger dans ces deux manières d’aborder la musique dans les camps. Précise, immersive et documentée, l’exposition “La Musique dans les Camps Nazis” permet d’explorer sous différents prismes, la notion de musique dans l’horreur de la Seconde Guerre mondiale. Une exposition gratuite qui prouve qu’il coexiste avec le devoir de mémoire, une profondeur historique qui n’a pas encore totalement était explorée par le grand public.
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