Vernis Rouge en interview : “La musique m'aide à mieux me comprendre”

Le 28 septembre dernier, Vernis Rouge sortait son second EP. Intitulé “Corps Sauvages”, le projet faisait suite à “Femme Nue”, un premier effort paru quant à lui au mois de janvier. De plus en plus ample et empreint de liberté, son univers se dessine à mesure que ses morceaux viennent caresser nos oreilles et non sans fierté, la jeune artiste prend son envol sur la scène musicale française. Évoquant dans ses textes, sa féminité, sa sensualité mais également son enfance au Liban et les affres de la guerre, l’interprète de “Yalla Viens” ne s’interdit rien. Pour que ses créations vivent d’une autre manière, elle défend aussi de plus en plus souvent son art sur scène et dernièrement, c’est au Café de la Danse, qu’elle présentait sa musique, son sourire et sa passion. À cette occasion, The Melting POP a une nouvelle fois voulu discuter avec elle… L’interview d’une artiste qui grandit, à découvrir dès maintenant !

Hello, tu viens de sortir ton nouvel EP « Corps Sauvages ». C’est ton second projet en moins d’un an. De ton point de vue, en quoi est-il différent du précédent ?

Hello ! Écoute ce second EP « Corps Sauvages » est un EP miroir au premier « Femme Nue » qui est sorti en janvier dernier. C’est un second volet qui est plus affirmé sur le plan sentimental, voire sensuel, avec le titre éponyme "Corps sauvages » co-arrangé avec Corson et Boban Apostolov, et qui aborde pour la première fois la question des origines. Il y a donc un côté plus personnel sur celui-ci. 

Sur l’EP, on retrouve justement une chanson très personnelle pour toi, le titre « Mon cœur est Oriental ». Que représente ce titre à tes yeux ?

Le single « Mon cœur est oriental » raconte mon enfance au Liban avec la douleur d’une famille qui implose, les affres d’un pays en guerre... Il me tient particulièrement à cœur. En 2006, j’ai dû quitter le Liban, où nous vivions avec mes parents et mes frères, à cause de la guerre. Du jour au lendemain, nous avons tout perdu et avons été rapatriés en urgence en France. C’est un épisode marquant qui m'a sûrement menée sur le chemin de la passion : vivre de ma musique et profiter des gens que j’aime. Cette chanson raconte cette histoire qui parle sûrement à plein d’autres personnes. 

Quand je t’ai interrogé pour la sortie du single « Yalla Viens », tu évoquais l’ambiguïté du morceau. Au global, quand j’écoute tes chansons, j’ai l’impression que l’ambiguïté est un peu ce qui t’anime. D’un côté de la douceur, de l’autre des couleurs, de la férocité et beaucoup de poésie. Qu’en penses-tu ?

Tu as appris à bien me cerner (Rires) ! C’est tout à fait ça. J’ai toujours été animée par une ambiguïté qui s’exprime de plus en plus. Le parfait exemple est sûrement toutes les reprises que je fais sur mes réseaux sociaux. Je m’amuse à reprendre du rap (Jul, 13 Organisé, Booba…) avec une voix très douce et une ambiance plus sensuelle, envoûtante… J’ai ce côté très déterminé, maladroit, incisif vs une douceur qui jaillit quand il s’agit de chanter et d’écrire. Ça me plaît. J’aime ce qui est inattendu, j’aime la surprise, j’aime « quand il se passe quelque chose ». Il faut aussi dire que je suis une grande impatiente. Ce savant mélange donne Vernis Rouge. 

À mesure des mois et des projets, ton univers s’étend. Quel regard portes-tu sur ta propre évolution ?

La musique m'aide à mieux me comprendre, à mieux éclore. Je trouve que l’intérêt d’un début de carrière est aussi de tester plusieurs choses, d’aller au bout de celles-ci pour voir ce qui nous correspond le mieux et ce que chacune fait résonner en nous, dans le public. Le temps permet de se trouver. J’arrive à un moment clé où je commence à avoir envie de me diriger vers des directions plus précises et considérer davantage mon côté incisif qui est très présent dans la vie et qui nait progressivement dans mon écriture et ma composition. Il y a de très belles choses en préparation et à venir…

Personnellement, outre l’aspect musical, j’ai l’impression que tu t’affirmes visuellement. C’est quelque chose que tu as remarqué ?

Finalement, cela rejoint bien ce qu’on abordait dans la question précédente. L’assurance que tu ressens est à l’image de l’évolution du projet Vernis Rouge qui prend en évidence. Il faut dire que l’expérience joue aussi ! Les débuts sont souvent timides et à force, on les maîtrise et on a envie d’aller plus loin, on commence à s’amuser, à sortir de sa zone de confort… C’est là que les choses deviennent intéressantes. Il faut que petit à petit les tripes se mettent sur la table (Rires). Et ça met forcément un peu de temps ! Mais le résultat ne peut qu’être impactant si on tend au plus près de son honnêteté. 

Tu étais récemment au Café de la Danse pour défendre ton nouvel EP. Comment s’est passée cette date ?

C’est une date dont je rêve encore. C’était merveilleux. La salle était pleine, le public connaissait les chansons par cœur… C’est tellement bouleversant. Je n’ai eu que des retombées positives. Je suis fière d’avoir relevé ce challenge, autant personnellement que pour mon équipe. Quand on lead un projet indépendant, c’est important les succès, ils permettent de rappeler à tout le monde ce pour quoi on travaille dur. Ils permettent aussi de se dire à quel point on s’aime. C’est aussi ce que je ressens avec mon public. C’est un moment d’intimité, de symbiose. On apprend tous à se connaître et c’est grisant. J’ai déjà hâte des prochaines salles à venir. Qu’est-ce que j’aime ce métier.

D’autres dates sont-elles prévues, de nouveaux clips ? Comment seront les semaines à venir pour Vernis Rouge ?

Le Café de la danse était très important car il marquait pour nous le début de la recherche d’un partenaire de type label pour le projet, ou d’autres nouveautés qui pouvaient permettre de viser encore plus loin pour la suite.. Parallèlement, il s’est passé de grandes choses. Je ne peux pas en dire plus… L’année 2024 s’annonce pleine de belles surprises. Je travaille énormément et j’attends avec impatience la suite. J’ai hâte de t’en parler...