Zara Larsson tente d’exister sur son nouvel album “Venus”
On le sait, il est difficile d’exister et de trouver sa place sur la scène pop internationale. Lorsqu’il est question de perdurer et de stabiliser son succès, le défi est encore plus compliqué. Présente dans l’industrie depuis 2013, la jeune Suédoise Zara Larsson en sait quelque chose. En effet, malgré un succès qui s’est épuisé avec le temps et en dépit d’un accueil public et critique pas toujours à son avantage, l’artiste poursuit sa route en tentant à chaque projet, de tisser sa toile. De retour cette année avec “Venus”, un quatrième album studio, l’artiste joue avec ce qui fonctionne en streaming tout en essayant de proposer des titres plus dépouillés. La critique du projet à découvrir maintenant sur The Melting POP.
Révélée par un talent-show suédois alors qu’elle n’était encore qu’une enfant, Zara Larsson a par la suite pris son envol sur la scène musicale en 2013 avec le titre “Uncover”. Énorme succès viral, le morceau lui a ouvert les bras d’une renommée internationale qui s’est ensuite confirmée grâce à d’autres succès solos mais aussi grâce à des collaborations avec des artistes tels que David Guetta ou encore Clean Bandit. Devenue une artiste qui compte, elle a rapidement affirmé son impact avec un second album sorti en 2017. Néanmoins, alors que son projet cartonne et qu’elle commence à se faire une petite place dans les classements américains, l’artiste traverse une crise existentielle qui va chambouler sa carrière. Premièrement, alors que sa musique fait le tour du monde et que son label la pousse à rapidement proposer un 3e album, elle décide de s’éloigner des studios pour trouver un sens à son art. Convaincue qu’elle doit véhiculer des messages et prôner des valeurs, elle a de plus en plus l’impression que ce qu’elle propose n’a aucun sens. Deuxièmement, alors qu’elle s’éveille sur le monde et notamment sur la question du féminisme, elle multiplie les sorties de route en interview et sur les réseaux sociaux. Clash avec Chris Brown, pics dirigés envers Taylor Swift et Katy Perry, conflit avec les fans de Selena Gomez, Zara se met la POP à dos ! Devenue une cible pour les haters, elle tente de rester digne mais lorsqu’elle revient en 2021 avec un 3e album, le tiède accueil critique du projet associé au désamour du public va finir de la mettre en retrait. Jugé décevant, l’album “Poster Girl” ne rencontrera par conséquent pas le succès escompté et après ce premier échec, elle décide d’annoncer la fin de sa collaboration avec l’équipe qui avait misé sur elle à ses débuts.
Zara Larsson - “Venus” - La review
Après la fin de sa collaboration avec son équipe d’origine, Zara Larsson aurait pu se retrouver sans label mais malgré tout, Sony (la maison de disques) a décidé de lui renouveler sa confiance. Pour cette raison, l’interprète de “Lush Life” revient aujourd’hui avec “Venus”, un quatrième opus qui tente de faire le lien entre ses envies et le son qui fonctionne actuellement sur la scène POP. En ce sens, le projet conserve brièvement l’ADN personnel et émotionnel de l’album “Poster Girl”, mais parce que son troisième album avait été jugé trop calme, l’artiste ravive la POP avec un disque majoritairement orienté up-tempo. Globalement, l’idée est bonne puisque l’artiste semble avoir tenu compte des envies de son public, mais en étant revenue l’an dernier avec le titre “Can’t Tame Her”, une piste très orientée new-disco, Zara Larsson a été taxé d’avoir voulu surfer sur la tendance pour se refaire une santé dans les charts. Une nouvelle fois attaquée, la chanteuse n’a pas réussi à convaincre et à l’écoute du nouveau disque qui contient 12 pistes, on est souvent tenté de penser qu’il manque presque toujours quelque chose aux chansons de l’artiste pour en faire de véritables bombes capables de convaincre le grand public. De plus et parce qu’elle a voulu insérer dans son projet des morceaux qui font le lien entre son précédent opus et celui-ci (“Nothing”, “Soundtrack”), la chanteuse laisse parfois s’évaporer l’énergie. Rythmé, mais peut-être un peu trop générique pour faire de lui un album POP qui marque la différence, “Venus” n’a rien d’original, même pas son titre. Et si ce projet était censé affirmer l’identité féministe de la chanteuse, il ne fait qu'estomper encore un peu plus la réelle plus-value qu’avait l’artiste à ses débuts. On retiendra de cet album l’excellent “You Love Who You Love” ou encore “End Of Time” qui résonne comme un véritable tube mais pour le reste, on passera une fois encore notre chemin. De fait, malgré ses efforts, Zara Larsson peine à véritablement faire exister sa réelle personnalité sur l’ensemble de sa proposition ! L'envie de bien faire est là mais la course au succès freine la chanteuse dans ses ambitions. Si elle souhaitait faire un album pop et féministe, l'artiste aurait du totalement se défaire du carcan mainstream. Elle aurait peut-être perdu en visibilité mais à ce stade de sa carrière, Zara Larsson se doit d'asseoir, sa crédibilité.
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