Tori Kelly : trop lisse pour percer ? (parcours et nouvel album 2024)
Il y a quelques années, sur la scène médiatique Américaine, Tori Kelly était absolument partout. Signée chez Capitol, produite par Max Martin (Britney Spears, Katy Perry, The Weeknd, ...) et managée par Scooter Braun (Demi Lovato, Ariana Grande, Justin Bieber,…), elle était le talent sur qui toute l’industrie misait. Malgré tout, en dépit d’un gros déploiement promotionnel et malgré tout son potentiel, le succès n’a jamais été aussi fort que ses équipes auraient pu l’espérer. Cette année, près de 10 ans après ses débuts, l’artiste publie son cinquième album. Entourée d’une nouvelle équipe et d’un nouveau label, l’artiste espère entamer un nouveau chapitre de sa carrière. Une occasion de revenir sur son parcours.
Tori Kelly : enfance, télé-crochet et premier contrat
Issue d’une famille chrétienne aux origines multiples (son père est portoricain et jamaïcain tandis que sa mère a des racines irlandaises et allemandes.), Tori Kelly grandit dans un environnement musical aussi riche que varié. Très attirée par le R&B et le gospel, elle s’entraîne à chanter dès son plus jeune âge sur des chants chrétiens et à l’âge de 10 ans, elle fait sa première apparition dans l’émission Star Search, un télé-crochet pour enfants très populaire aux Etats-Unis. Éliminée assez rapidement, la jeune artiste ne voit pas cette expérience comme un échec et l’année suivante, c’est dans la version Kids de America’s Got Talent que l’artiste apparaît. À ce moment-là, elle se fait encore appeler Victoria, en référence à son véritable nom Victoria Loren Kelly et bien qu’elle ne remporte pas la compétition, elle signe dès la fin de l’aventure un premier contrat d’enregistrement sur le label Geffen Records (Olivia Rodrigo, Kali Uchis, ...). Rompu après seulement quelques mois pour des raisons de divergences créatives, le contrat ne mènera à rien mais l’artiste a pris confiance en elle. Quelques années plus tard, elle rebondit donc en participant à la version adulte de l’émission. Éliminée lors de la seconde étape du show, elle sera considérée par l'intransigeant Simon Cowell, d'ennuyeuse et de passe-partout. Selon lui, elle ressemble à toutes les autres avec ses cheveux blonds et son visage parfait et c’est pour cette raison qu’elle n’est pas retenue pour les lives. Qu’à cela ne tienne, Tori Kelly n’a pas dit son dernier mot et après son passage, elle devient rapidement virale sur YouTube grâce à sa chaîne personnelle où elle partage des covers et des titres originaux qu'elle intitule “Handmade Songs By Tori Kelly”. Considérée comme l’un des premiers phénomènes du web, Tori Kelly se voit proposer une pluie de contrats et c’est donc en 2013 qu’elle signe avec Capitol.
Un talent surmédiatisé qui peine à faire la différence
Lorsque Tori Kelly publie “Foreword” son premier EP (en label) à l’âge de 20 ans, elle a donc déjà un petit parcours derrière elle. Bien accueilli par les médias qui soulignent ses prouesses vocales et sa douceur, le projet ouvre la voie à un premier album qui sort en 2015. À ce moment-là, produite par Max Martin et managée par Scooter Braun, Tori Kelly devient celle sur qui tout le monde mise. Souvent décrite comme une version soul-pop/R&B de Taylor Swift, elle multiplie les apparitions médiatiques et les prestations lors de grandes cérémonies. Malheureusement, en dépit d’une seconde place la semaine de sa sortie dans les charts américains (65.000 ventes), l’album “Unbreakable Smile” ne convainc pas le grand public. Son principal problème, sa musique et son personnage manquent d’identité et dans une industrie hyper concurrentielle, Tori n’est qu’une chanteuse parmi les autres. Dans sa review de l’album paru la semaine de la sortie, le magazine Billboard ira même jusqu’à comparer la chanteuse à : "une pom-pom girl perdue entre Lea Michele et Ariana Grande qui ne sait pas vraiment ce qu’elle veut être". Consciente de son erreur, Tori va donc à partir de là, vouloir revendiquer son style et c’est en misant sur la religion chrétienne et le gospel qu’elle va tenter de se différencier. Hélas, lorsque son second album “Hiding Place” sort en 2018 après de nombreux reports, plus personne n'attendait la chanteuse et le projet ne se vendra alors qu’à 15.000 exemplaires en première semaine. De moins en moins défendue par ses équipes et certainement pour mettre rapidement un terme à son contrat, elle publiera moins d’un an plus tard un 3e disque (“Inspired By True Events”) en prétextant qu’elle souhaite simplement faire de la musique en laissant de côté les chiffres et la notoriété. Suivie d’un album de Noël qui sortira en 2020, cette succession de projets rapides et peu promus scellera alors la fin de sa collaboration avec Capitol et Scooter Braun.
“TORI" : Un nouvel album pour enfin affirmer son identité
En 2023, pour célébrer ses 30 ans, Tori Kelly a partagé avec ses abonnés sur Instagram, un post faisant la mention suivante : “new single, new era”. Premier fruit de sa collaboration avec son nouveau label Epic Records, ce projet a d’abord pris la forme d’un EP paru en juillet dernier. Intitulé “Tori”, le projet était décrit par la chanteuse comme un moyen d’enfin affirmer son identité. Entourée à la production de ce nouveau projet par Jon Bellion (l’homme qui a remis sur pied la carrière des Jonas Brother), Tori Kelly voulait plus que jamais prendre sa revanche. Comble de malchance, alors qu’elle devait sortir le projet en fin d’année 2023, l’artiste a dû être hospitalisée suite à la découverte de plusieurs caillots de sang dans ses jambes et ses poumons. Alitée, elle a donc pris le temps de mûrir encore davantage son projet et c’est de cette période qu’est né le single “High Water”, un titre qui met en avant sa foi et sa rage de vivre. Aujourd’hui guérie, Tori Kelly sortira son nouvel album “TORI”, le 5 avril prochain. Consciente de parfois avoir manqué de relief, elle parle de son nouvel opus comme étant le projet le plus authentique de sa carrière. Sur ses réseaux sociaux, elle a également déclaré que plus personne ne pourrait jamais l’enfermer dans une case… Reste à voir si le succès sera enfin au rendez-vous. En-tout-cas, même si le single “High Water” n’est pas sans rappeler “Gotta Be” de Des’Ree, on valide et on écoute en boucle !
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