Hannah Arendt: tenacité, pugnacité et efficacité!
À peine remis de mes aventures
parisiennes [dont vous pouvez lire les parties 1 , 2 & 3], j’ai repris
le chemin des cours. En ce début de semaine, c’est sûr les sièges du cinéma le
Parc à Charleroi, que je me suis rendu pour visionner le film « Hannah Arendt » un film d’histoire
poignant, mené tambour battant par un scénario agile et intelligent.
Le pitch ?
En 1961, la philosophe juive allemande Hannah Arendt est envoyée à Jérusalem par le New Yorker pour couvrir le procès d’Adolf Eichmann, responsable de la déportation de millions de juifs.
Les articles qu’elle publie et sa théorie de “ La banalité du mal ” déclenchent une controverse sans précédent.
Son obstination et l’exigence de sa pensée se heurtent à l’incompréhension de ses proches et provoquent son isolement.
Sorti en 2013, « Hannah Arendt » n’est pas
contrairement à ce que pourrait laisser penser son titre un simple biopic. En
effet, le film se concentre sur une partie limitée de la vie d’Hannah Arendt,
philosophe allemande célèbre pour son franc-parler et ses pensées modernes.
Alors que le monde se remet à peine de la Seconde Guerre mondiale, cette femme
de poigne forte, indépendante et reconnue de tous va se retrouver conspuée par
la communauté juive pour avoir entrepris d’exposer et d’expliquer sa propre
vision de la « banalité du mal ».
Face à l’avalanche de critiques concernant ses écrits, Hannah va se retrouver
seule contre tous.
Dans ce film de Margarethe von Trotta, la philosophe
est interprétée par l’excellente Barbara
Sukowa vue dans l’adaptation cinématographique un peu décevante du livre « Veronika Décide de Mourir ». L’actrice
incarne avec une profondeur déconcertante celle dont les idées et les propos
furent acclamés autant que décriés. Sous les traits de la tenace Hannah Arendt,
Barbara Sukowa porte avec talent un scénario courageux et authentique, bien que
parfois trop conventionnel.
LE PLUS + ? Les images d’archives du procès Eichmann viennent donner du relief à ce
projet qui retranscrit avec justesse le désarroi d’une femme prête à tout pour
exposer et faire entendre ses convictions.
Sans être donneur de leçon, « Hannah Arendt » est un film qui
fait réfléchir. On peut ainsi y lire entre les lignes que le poids des mots jouit
encore et toujours d’une appréhension considérable. Hannah Arendt s’est battue
avec ce poids non pas pour imposer sa façon de penser, mais pour offrir à un
plus grand nombre le droit de penser libre.
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