NATION : mélomane énigmatique sur son premier EP

La future soul vous connaissiez ? Employé pour la première fois en 2010 pour décrire un univers musical à mi-chemin entre soul et R&B contemporain, le genre a depuis été exploré par Janelle Monae, Matt Woods ou encore par le sympathique duo new-yorkais Lion Babe. En France, le mouvement n’a pas encore réellement émergé mais cela ne saurait tarder car avec son premier EP « Baltimore Rising / Computer Purple » NATION, nous transporte aux confins de son univers : futuriste et saisissant !

Le 29 septembre dernier NATION a sorti son premier EP. Sur ce projet riche de deux pistes, l’artiste offre aux auditeurs l’occasion de voyager et d’explorer un univers singulier qu’il maitrise à merveille, la future soul. À la première écoute, difficile de reconnaître les influences soul qui ont bercé le projet, pourtant, en tendant une oreille on retrouve dans la voix de l’artiste la douceur et l’intensité qui caractérisait les artistes des années 50/60. Accompagnée d’arrangements synthétiques, la voix du chanteur prend son envol et se dénoue sur deux pistes différentes qui saisissent l’auditeur dès les premières secondes. En effet, sur le premier morceau « Baltimore Rising » l’artiste nous convainc grâce à des aigus entêtants qui animent le refrain tout en donnant au morceau une dimension mystérieuse presque frénétique. Sur « Computer Purple » le second morceau, les ingrédients sont les mêmes mais NATION ralenti la cadence pour dessiner au fil de son chant les contours d’un univers mélancolique où la sensibilité plus que palpable finit de nous envoûter.

Porté par la voix de Guillaume Destot qui officiait autrefois au sein du groupe Vim Cortez, NATION pose les bases d’une création délicate qui ne demande qu’à s’étoffer et à se développer sur un projet de plus grande envergure. Sombre, palpitant, il nous laisse avec sa musique l’opportunité d’imaginer et d’appréhender son univers, qui tel un polar n’a pas fini de nous surprendre et de nous questionner.