Analyse - Kesha : quels enjeux pour son retour ?

Le 10 janvier prochain, Kesha sortira “High Road” son quatrième album studio. Arrivant dans sa carrière près de 3 ans après l’excellent “Rainbow”, le projet sera pour l’artiste un véritable retour aux sources. En effet, après le son intimiste du précédent projet, l’artiste a voulu offrir à son public un dernier album POP. Dans cette nouvelle analyse, The Melting POP vous explique les enjeux de ce quatrième opus et ce qu’il représente pour l’interprète de “Praying”.

Kesha prête à redevenir heureuse sur l'album "High Road" à paraître en janvier 2020

Renouer avec son public

Avec l’album “Rainbow”, Kesha a convaincu les critiques. Porté par une belle aura médiatique, le projet a ainsi réalisé des scores satisfaisants. En effet, avec plus de 800.000 ventes mondiales (streaming compris), le disque a réussi à outrepasser les résultats décevants de l’album “Warrior” vendu à seulement 500.000 exemplaires en 2012. Néanmoins, l’artiste reste très loin du succès de son premier album “Animal” écoulé à plus de 4,5 millions de copies. S’il est évident que son projet a peu de chances d’atteindre un tel score (l’industrie musicale ayant fondamentalement changé en dix ans), l’objectif de Kesha avec un album POP est de séduire un large public mainstream. Plus encore que de réconcilier l’artiste avec son public initial, l’album “High Road” a pour objectif de repositionner la chanteuse sur les ondes. Ayant déjà pansé ses blessures sur l’album “Rainbow” qui a fortement été porté par l’effet de soutien à la chanteuse (en plus de sa qualité), Kesha veut aujourd’hui tourner la page en revenant à quelque chose de fédérateur et de positif. Preuve en est, son nouveau single “Raising Hell”, premier extrait de son futur album est diamétralement opposé à l’empreinte artistique de l’ère “Rainbow”. Accompagnée sur ce nouveau morceau, de l’artiste/militant LGBTQ+ Big Freedia, l’interprète de “Tik Tok” entend bien rassembler sur un son désordonné et positif qui n’est pas sans rappeler ses débuts.

Augmenter sa puissance en streaming

Comme de nombreux artistes POP de la fin des années 2000, Kesha doit apprendre à dompter le marché du streaming pour véritablement s’imposer. Désormais primordial au succès d’un artiste, le streaming est devenu, en quelques années, l’épicentre de l’industrie musicale. Née avant l’ascension de ce phénomène, Kesha n’a pas grandi avec le streaming contrairement à d’autres. De ce fait, elle doit donc, pour séduire le public de ces plateformes, se conformer à un son qui peut facilement s’écouter et se partager sur des playlists. Relativement efficace et singulier dans sa structure, “Raising Hell” est le parfait exemple d’un titre taillé pour le streaming. Premièrement, il a une empreinte sonore forte dans la mesure où la mélodie peut facilement se mémoriser et marquer les esprits. Deuxièmement, il dure moins de 3 minutes, et cette réduction du temps, vise à donner envie à l’auditeur de rejouer le titre encore et encore afin de faire gonfler les chiffres. Malgré tout, pour véritablement consolider son audience en streaming, qui reste pour le moment assez faible pour une artiste de son calibre (11 millions d’auditeurs sur Spotify), Kesha doit créer autour de son projet, une hype qui lui permettra d'engranger de nouveaux auditeurs qui feront ensuite vivre sa musique et son futur album en l’écoutant en masse au moment de sa sortie.

En conclusion, le succès du futur album de Kesha repose donc sur deux axes. De prime abord, la consolidation d’un public mainstream (celui qui écoutait l’artiste à ses débuts et celui qui écoute la radio aujourd’hui). Grâce à ce public, Kesha pourra ainsi réaliser une bonne première semaine en matière de ventes physiques. Deuxio, il faut d’ici à la sortie de l’album, dévoiler des singles qui permettront d’augmenter l’audience de l’artiste sur les plateformes de streaming. L’association de ces deux enjeux, s'ils se concrétisent offrira à Kesha un retour en grâce, si tant est que son projet soit aussi qualitatif que le précédent.