#Critique: Kesha retrouve des couleurs sur "Rainbow"

Devenue l'une des POP-stars les plus en vogue des années 2010 avec son single "Tik Tok" et l'album "Animal" (vendu à plus de 3 millions d'exemplaires dans le monde) Kesha a eu plus de mal à rassembler sur son deuxième album "Warrior" paru deux ans plus tard. Finissant sa course avec moins de 500.000 exemplaires écoulés, le projet et son échec ont aussi déterré les lourds secrets qui mêlaient la chanteuse à son ex-producteur Dr.Luke. Après des années de procès et de scandales qui ont poussé l'artiste à se retirer de la scène musicale, elle revient plus forte que jamais avec son troisième album "Rainbow". Chez The Melting POP, on a déjà écouté le projet, que vaut-il ? Permettra-t-il à la chanteuse de revenir au sommet des charts, on en parle !

Kesha - Rainbow


Il y a quelques semaines, après des années de silence musical, Kesha est revenue en force avec une campagne de promotion millimétrée. Nouveaux sons, clips, interviews et présence accrue sur les réseaux sociaux, la chanteuse bien décidée à faire parler d’elle pour sa musique et non pour ses scandales judiciaires a mis le paquet pour faire de son retour un événement. Première missive de ce retour en force ? L’émouvant et poignant single « Praying », un titre qui revient sur ses déboires avec son ex-producteur Dr.Luke mais qui donne aussi le ton d’un album plus personnel, plus sincère et plus mature que ses précédentes productions. Toujours signée chez Kemosabe une filière de RCA Records (Alicia Keys, Miley Cyrus,…), l’artiste s’est ici entourée de Ryan Lewis ou encore Ricki Reed pour donner forme à un album qui reflète ses "véritables influences". Dans une veine plus rock’n’roll qu’elle avait déjà tenté d’imposer sur son album « Warrior » en collaborant notamment avec Iggy Pop sur l’efficace et dynamique « Dirty Love », Kesha propose avec « Rainbow » un album fougueux parfois revanchard mais qui prouve que derrière le marketing qui a surplombé son début de carrière, il existait bel et bien une artiste talentueuse qui ne demandait qu’à grandir et s’épanouir. Dotée d’une jolie plume comme en témoignent les titres (« Bastard », « Praying » ou encore « Godzilla »), la chanteuse prouve aussi sur ce 3e album qu’elle n’est pas seulement une voix auto-tunée comme avait pu le laisser transparaître ses premiers tubes. Aussi bluffante sur l’entêtant « Woman », un hymne girl-power taillé pour les radios, qu’aux côtés des énergiques Eagles of Death Metal avec qui elle partage deux titres explosifs (« Let’Em Talk », « Boogie Feet »), la star étonne, surprend et prouve qu’elle n’a rien perdu l’ardeur qui qualifiait ses débuts. Soucieuse de se faire plaisir mais également de ravir ses fans, on la retrouve également aux côtés de la légende Dolly Parton sur "Old Flames (Can't Hold A Candle)" une ballade rétro-folk, tandis que des sirènes POP retentissent sur les excellents « Boots » et « Learnt To Let Go ». 


Un retour honnête et magistral 

Brute et émouvante « Rainbow » est une œuvre passionnante, qui réussit à rester moderne tout en surfant ici et là, sur de vieux ressorts de la musique US des années 60 qui viennent éblouir le projet d’une artiste passée par des épreuves éprouvantes. Tout comme « Joanne » de Lady Gaga, ce troisième album tente de s’échapper des codes traditionnels pour laisser plus de place à l’émotion et à une musique honnête. Malgré tout, on y retrouve l’efficacité radiophonique qui a fait le succès de la jeune artiste. Se positionnant de très loin comme son meilleur opus, « Rainbow » offre à Kesha, la possibilité d’explorer des horizons qui lui sont chers tout en prenant sa revanche sur une industrie et des acteurs qui ont consumé trop vite l’adolescente décadente qu’elle était encore à ses débuts. 

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