#ITW : Cécile Brooks - “je fais la musique que j’aime et c’est très bien comme ça”

Paris, le vendredi 13 mars 2020. À la terrasse d’un petit bar parisien situé Place de La Bastille, The Melting POP est dans les starting-blocks pour interroger Cécile Brooks. Alors que la France se prépare doucement aux futures mesures du gouvernement, c’est une artiste pétillante et généreuse qui se présente devant nous. Au détour d’un smoothie et d’un café, l’interview démarre doucement et comme si sa musique reflétait pleinement sa personnalité, c’est une artiste singulière et authentique qui se livre à nous. Auteure d’un premier EP paru en octobre dernier, la chanteuse raconte son parcours, ses inspirations et son projet… Une interview exclusive à découvrir dès maintenant. 

Cécile Brooks en confidence pour The Melting POP
Cécile Brooks en confidence pour The Melting POP

Bonjour Cécile, tu fais de la scène depuis de nombreuses années mais ton premier EP “96” n’est sorti qu’en octobre 2019. Pourquoi ce décalage ?

J’ai commencé la scène il y a quelques années, lors de mon arrivée sur Paris. Malheureusement, tout a été stoppé par une maladie, l’endométriose. Suite à cela, j’ai remis pas mal de choses en question. L’endométriose a mis un véritable frein psychologique et artistique à mon évolution. De plus, lorsque je suis arrivée, j’avais trouvé beaucoup de soutien, les choses avaient bougé très vite et lorsque la maladie a fait son apparition, j’ai été mise de côté, beaucoup m’ont laissé tomber. J’ai dû prendre mon temps et me relever pour construire à nouveau mes choix et mon projet.

Tu dis que les choses sont allés très vite après ton arrivée à Paris mais que certains t’ont abandonné. Ta maladie t’a-t-elle fait rater des occasions ?

Oui, certainement... En arrivant, j’ai pu rencontrer pas mal de gens qui croyaient en moi. J’ai eu quelques rendez-vous en label. Très vite les choses sont tombées à l’eau… Cependant, ce n’est pas un regret car j’ai parfois eu le sentiment qu’on voulait m’enfermer dans une case. Aujourd’hui, je fais la musique que j’aime et c’est très bien comme ça. 

Tu écris tes propres textes. Quand a commencé ta passion pour l’écriture ?

Je crois que j’ai toujours aimé écrire. J’ai peut-être même écrit avant de savoir parler (rires). Bien avant la musique, l’écriture était pour moi un moyen de m’exprimer. Comme tout le monde, il y a des choses que je ne sais pas dire et j’ai besoin de les écrire pour communiquer.

J’ai lu dans une interview que tes principales sources d’inspirations étaient Gainsbourg ou encore Amy Winehouse. Pourquoi ces deux artistes ?

J’écoute beaucoup de choses mais c’est vrai qu’il s’agit de deux artistes exceptionnels. Gainsbourg avait une forme d’écriture élégante. Il savait manier tous les genres, tous les styles. Quant à Amy, c’est l’émotion brute. Je pense que l’album “Back to Black” fait partie des oeuvres qui m’ont décidé à me lancer corps et âme dans ce métier. 

Tes textes sont pleins de caractère. J’ai l’impression qu’ils reflètent bien ta personnalité…

J’ai effectivement beaucoup de caractère (rires). Cependant, je pense aussi que certaines épreuves m’ont rendu timide. Désormais, dans la vie de tous les jours, je fais preuve de pudeur, je prends sur moi mais dans mes textes, j'exorcise !

Ton nouveau single s’intitule “Les Filles”. La femme est très présente dans ta musique. Te revendiques-tu féministe ?

Je ne suis pas militante mais évidemment, je suis féministe. J’ai grandi avec des filles. Ma mère, ma grand-mère, mes soeurs. J’ai également eu des amies qui ont marqué mon parcours. Dans ma vie, je n’ai jamais connu la concurrence qui peut parfois exister entre les femmes. Pour moi, féminisme rime avec solidarité. J’admire les femmes qui ont marqué ma vie et par conséquent ça inspire ma musique. J’observe également beaucoup les femmes ainsi que les jugements qui sont posés sur elles.





Ton premier single “L’Usure” a reçu un très bon accueil, notamment sur YouTube et Deezer. Peux-tu nous en parler ? 

Ce clip, ce texte, c’était un parti pris et j’ai été agréablement surprise des retours. Le clip met en scène le shibari mais il n’y a rien de sexuel derrière ça. Ce que je voulais mettre en avant c’est avant tout le lien, les relations toxiques, perverses. Il y a aussi dans ce titre une forte métaphore de l’emprise… Il faut apprendre à se libérer sans pour autant tout envoyer en l’air. (Rires).

Quelles sont tes ambitions avec ce projet ?

Être entendue, être écoutée. Je veux que le public s’approprie mes chansons... évidemment, je pense que c’est le but de tous les artistes. Ensuite, j’ai entamé l’écriture du second EP. Ça fait plaisir de se replonger dans la création. Le projet n’arrivera pas tout de suite, mais il est en travaux. 

Parleras-tu de l’endométriose dans ce futur projet ?

Je ne pense pas. Pour le moment, j’ai encore beaucoup de mal avec ça. Pour l’heure, j’écris pour d’autres et j’ai notamment écrit pour une amie un titre qui s’intitule “Petite Reine”. C’est l’histoire d’une mère qui parle à sa fille… Indirectement, je pense avoir écrit à l’enfant que je ne pourrais pas avoir. Quoi qu’il en soit, je n’ai plus envie d’être triste et si un jour j’arrive à chanter certains thèmes sans pleurer, alors peut-être que je les sortirais. (Rires). 

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