#ITW : Jona Oak - “Je ne suis pas militante mais je m’investis dans ce qui mérite d’être défendu”

Après les singles “Hey You” et “Wanna”, c’est avec le projet collaboratif “Turbulence” que Jona Oak revient. Pensés pendant le confinement, ce titre et les actions qui en découlent convergent vers une cause : les violences conjugales. Fidèle à elle-même, l’artiste nous parle de son engagement, de ses projets pour le futur et de sa musique. Humain, multiculturel et saisissant, “Turbulence” est un projet de coeur à découvrir dès maintenant sur The Melting POP. 

Entourée d'artistes, Jona Oak défend le projet "Turbulence" 

Salut Jona Oak, tu es de retour avec “Turbulence”, un projet collaboratif qui traite des violences conjugales. Quelle a été la genèse de ce projet ? 

Pendant le confinement, j’ai eu, comme de nombreuses personnes, beaucoup de temps pour moi. C’est là que j’ai décidé de composer en guitare-voix le titre “Turbulence”. Le texte parle des violences conjugales et intrafamiliales. Je pense que le confinement m’a ouvert les yeux sur cette problématique. Du coup, j’ai eu envie d’écrire pour ceux qui étaient bloqués chez eux, au coeur de la violence, sans échappatoire. Plus tard, j’ai compris que chanter ce titre seule n’avait pas de sens. J’ai donc envoyé le guitare-voix à plusieurs artistes féminines qui ont toutes ajouté un petit quelque chose sans aucune directive. Pour le clip, j’ai voulu créer un dialogue entre les hommes et les femmes, entre les disciplines et c’est la raison pour laquelle j’ai fait appel à des hommes pour danser dans la vidéo. Le tout est soutenu par trois associations qui portent le message et qui recevront les bénéfices de la chanson. 

Comment s’est passé le choix des artistes avec lesquelles tu as travaillé ? 

Tout s’est fait naturellement car rien n’était prémédité. Le projet s’est construit à mesure des ajouts fait par les artistes. C’est la première fois que je travaille de cette façon et ce fût un plaisir de mettre en avant les talents de ces artistes.

As-tu déjà eu des retours concernant le morceau depuis sa sortie ? 

Pour le moment, j’ai surtout reçu des retours de la part des associations qui partagent le morceau sur leurs différents réseaux sociaux. La force de ce projet, c’est d’être relayé par plusieurs collectifs. Ensemble, on veut montrer qu’il est possible de porter la voix des victimes. On ne vit peut-être pas ce qu’elles vivent mais nous sommes là pour les soutenir. 

Le projet “Turbulence” est un projet collectif. Cependant, il entre en cohésion avec ce que tu as pu proposer par le passé et ce notamment avec le single “Wanna” qui évoquait la force et la différence des femmes. C’est important pour toi de défendre les causes qui te tiennent à coeur ? 

L’engagement dans ma musique est venu progressivement. Au départ, je n’y pensais pas vraiment. Cependant, avec l’expérience, en rencontrant des artistes, en discutant autour de moi, en vivant certaines situations, j’ai été touchée par des causes comme celle de la femme. Je ne suis pas militante mais je m’investis dans ce qui mérite d’être défendu. 

Tu as également lancé une marque de vêtements pour enfant à base de textiles recyclés. Le projet permet la plantation d’un arbre dès qu’un produit est vendu. Ton engagement n’est donc pas seulement humain, il est aussi écologique. Quel a été l’élément déclencheur de tes engagements ? 

J’ai toujours eu des valeurs. Cependant, je pense que le fait de devenir maman m’a fait réfléchir au futur et au monde qu’on laissera à nos enfants. Aujourd’hui, je n’arrive pas à faire les choses sans qu’il y ait un sens derrière. L’art doit faire la différence même à petite échelle et il doit pour moi, avoir une destination.

Au delà du projet “Turbulence”, tu prépares l’album “A Step At A Time” quelles seront les thèmes que tu comptes défendre à travers ce projet ? 

Premièrement, je pense qu’il s'agira plutôt d’un EP qui sortira à la rentrée. Je vais parler de la prostitution, de l’addiction. Je veux parler des sujets qui m’interpellent. Avec ma musique, je veux aussi me mettre à la place de ceux qui vivent des situations compliquées. 

Turbulence - illustration réalisée par Maya Mihindou

Regroupant plus d'une vingtaine d'artistes (Ozya, Tega Mendes, Sandra N'kaké, Nirere Shanel, Paloma Pradal, Lou Tavano, Rosie Marie, Eleonore Diaz Arbelaez, Delphine Langhoff, Joyeeta Sanyal, Rachel Therrien, Christopher Carduck, Isaid Corona, Thomas Bernier; Antoine Roberrini, Junior Zafialison, Maxime Pannetrat, Michel "MEECH" Onomo, Guillaume Beaujolais, James O'Gilvie, Helia Tur-Dorvault et LaDi Ineza), le projet "Turbulence" reversera ses bénéfices à trois associations Woman Safe, SOS Villages d'Enfants et ADJE. Le titre en téléchargement légal est disponible dès maintenant sur Bandcamp.