#ITW : molto morbidi : “la musique m’a aidée à remonter la pente”


Derrière molto morbidi, il y a Swan. Jeune artiste qui s’accompagne de la musique pour mieux nourrir et guérir son âme, elle avance petit à petit en combattant ses démons et sa timidité. Ex-voix du groupe Shadow Motel, elle a récemment publié son second EP, un bijou de 5 pistes nommé “Expiration Date”. Entre sonorités alternatives et post-punk, molto morbidi se questionne sur le temps. Entre passé et avenir, elle entend bien s’investir dans son art encore davantage. Rencontre avec une artiste, qui vous ressemble sûrement un peu.

molto morbidi
molto morbidi 

Salut Swan, tu as débuté dans le groupe Shadow Motel, aujourd’hui tu évolues en solo avec molto morbidi. Pourquoi ce changement de cap ? 

À vrai dire, l’idée n’était pas d’arrêter Shadow Motel pour débuter un parcours solo. Le guitariste et le batteur ayant eu d’autres projets, les choses se sont mises en arrêt au fur et à mesure et c’est comme ça que le groupe a pris fin. En dehors de tout ça, j’ai également traversé une période assez difficile il y a 3 ans. La musique m’a aidée à remonter la pente. J’ai créé des morceaux. J’ai écrit des textes tout en commençant la MAO et c’est comme ça que le projet s’est lancé.

“molto morbidi” signifie “très doux” en italien. C’est une manière de trancher avec les sonorités de ton ancien groupe ? 

Ce qui m’a surtout plu dans cette expression, c’est la consonance morbide que peut avoir le nom pour un francophone ne parlant pas l’italien. J’aime que le nom de ce projet évoque quelque chose de sombre alors qu’en vérité, c’est tout l’inverse. Pour la petite histoire, j’ai même trouvé l’expression sur un paquet de mouchoirs jetables. (Rires).

Pourquoi avoir décidé d’explorer de nouvelles sonorités sur ce projet ?

Parce que c’est ce que j’ai toujours écouté. Dans un groupe, tu dois faire la part des choses et laisser vivre chaque membre, doser les styles et les affinités. En solo, tu peux te faire plaisir. La musique post-punk, les sonorités alternatives, c’est ce qui me parle et c’est ce que j’ai voulu mettre dans ce projet.

Quels sont les artistes qui t’ont inspiré et guidé vers le chemin de la musique ? 

Quand j’étais jeune, je vivais pour Siouxsie and The Banshees. Tant au niveau de la voix que des sons, j’adorais écouter ce groupe qui m’a suivi pendant très longtemps. Aujourd’hui, je les écoute un peu moins mais ils font partie de mon ADN au même titre que Joy Division ou Wire par exemple. En dehors de ça, j’ai une formation classique, j’écoute beaucoup de jazz et dans la grande famille de la pop contemporaine, j’adore Cate Le Bon. Pour moi, l’écoute de la musique doit être spontanée.

Et pourquoi chantes-tu en anglais ?

Premièrement, car j’ai étudié dans un lycée bilingue et que ça a toujours fait partie de ma vie. Ensuite, quand j’étais adolescente, et comme tous les adolescents (rires), j’adorais écrire des textes sombres dans des cahiers en pensant être la seule personne au monde à vivre et à ressentir des choses aussi profondes. À l’époque, j’écrivais en anglais pour me distancier de ce que je vivais et je pense que j’ai voulu garder cette distance dans ma musique.

Ton nouvel EP s’intitule “Expiration Date”. Tu annonces déjà la fin du projet molto morbidi ? 

Non, pas du tout (Rires) ! Pour dire vrai, je travaille même sur un album qui avance même s’il n’est pas prêt de sortir. Avec ce deuxième EP, je voulais surtout clore quelque chose, refermer un chapitre. De plus, la plupart des textes ont un rapport au temps. “Expiration Date”, c’est une manière de mettre une date de péremption sur les petits tracas que je traîne dans ma tête depuis quelques années déjà.

En parlant de temps, dans le single “What Will I Do”, tu te questionnes sur ce que tu feras quand tu auras 28 ans. Tu as trouvé la réponse ? 

(Rires) ! Je pense que je l’ai toujours su mais je pense aussi que je pourrais encore mieux y répondre quand j’aurais passé ce cap d’ici quelques mois. En tout cas, j’espère continuer à faire la même chose en tournant des pages et en avançant.

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