Pourquoi on l’aime #3 : Aya Nakamura #JolieNana


Phénomène incontesté, Aya Nakamura n’a pas fini de nous surprendre. En effet, après avoir séduit la France, la Belgique, les Pays-Bas ou encore l’Italie, c’est en Amérique Latine que la chanteuse française brise des records. Accompagné du chanteur colombien Maluma sur un nouveau remix de son tube “Djadja”, l’artiste est en train de mettre l’Amérique Latine à ses pieds. Qui plus est, pendant que son succès grandit à travers le monde, c’est avec “Jolie Nana” qu’elle compte faire danser l’hexagone. Aujourd’hui, The Melting POP vous explique pourquoi on l’aime. 

Aya Nakamura : la culture du contre-élitisme
Aya Nakamura : la culture du contre-élitisme 

Aya Nakamura, ou Le clivage entre deux France, deux publics 

Avec Aya Nakamura, plus qu’avec n’importe qui d’autre, il y a deux écoles. D’un côté, ceux qui sont réfractaires à son univers et de l’autre, ceux qui se laissent emporter par sa fraîcheur et sa légèreté. Controversée car populaire, la chanteuse franco-malienne de 25 ans ne laisse personne indifférent. Dotée d’un franc-parler et d’un naturel qu’elle retransmet aisément dans sa musique, elle est celle qui semble complètement n’en n’avoir que faire du qu’en-dira-t-on. Ainsi, que ce soit les critiques sur l’aspect trop facile de sa musique ou encore les remarques élogieuses qu’elle peut recevoir, Aya Nakamura reste souvent de marbre et c’est également cette personnalité très “je-m’en-foutiste” qui fait d’elle le personnage médiatique qu’elle est aujourd’hui. Dans ses apparitions télévisées et dans ses interviews, Aya Nakamura donne souvent l’impression d’être de marbre mais c’est également cette allure qui fait sa force. En effet, avec l’interprète de “Pookie”, critiques et succès, admiration et dédain sont logés à la même enseigne. Ainsi, pour ceux qui la condamnent, son personnage peut très vite être jugé hautain, tandis que ceux qui l’admirent, voient cette hauteur comme une force qui accompagne le côté très franchouillard de sa musique. De “Comportement” à “Djadja”, en passant par “Pookie”, Aya Nakamura a créé un univers musical fort et fédérateur ainsi qu’un personnage médiatique qui crée un clivage bien distinct entre ceux qui adorent et ceux qui détestent. En langage très familier, Aya Nakamura “s’en balek”, et c’est peut-être pour cette raison qu’elle est aujourd’hui, l’artiste féminine francophone la plus populaire sur Spotify. Comptant actuellement plus de 15 millions d’auditeurs mensuels à son actif, elle prouve qu’il faut parfois se défaire de son sérieux pour mieux rassembler. Sans prise de tête, la musique d’Aya est une évidence. De plus, ses textes et ses expressions familières ainsi que son dialecte sont une partie intégrante de l’imagerie “Nakamura”. En effet, en seulement deux albums, elle a ouvert avec ses textes, le dictionnaire d’une génération cosmopolite qui emprunte à différentes cultures, des mots et des termes qui une fois encore, sont sujets aux feux de la critique. Qu'à cela ne tienne, si les élitistes voient en Aya un danger pour "l’institution de la langue française”, elle a permis grâce à la facilité de ses écrits, de désacraliser le côté très conformiste d’une langue beaucoup plus riche que ce à quoi les hautes sphères voudraient la réduire. Existant au-delà du Moliéresque, le français et ses mutations culturelles (dû à l’histoire de la France ainsi qu’à la richesse de son histoire et de sa démographie) sont représentées d’une certaine façon par Aya Nakamura et si ce constat passe après la fraîcheur et la légèreté de l’artiste, il contribue grandement à ajouter du crédit à celle fait actuellement résonner sa musique aux quatre coins du monde.

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