#ÉDITO : COVID ET FERMETURE DES DISQUAIRES OU QUAND LA MUSIQUE N’ADOUCIT PLUS LES MŒURS

Il est peut-être trop tôt pour le dire, mais il est presque que certain que l’année 2020 et la crise du Coronavirus auront été pour l’industrie musicale un véritable fléau. Fermeture des disquaires et des rayons musicaux, annulations des concerts et des festivals, la musique est délaissée. À l’agonie, elle n’est désormais plus qu’une victime de plus de la pandémie. Laissée pour compte, la musique n’adoucit plus les mœurs, elle n’est pas essentielle. C’est en tout cas sans être explicitement dit, ce que nous prouvent les événements actuels.

Musique et coronavirus, le disque ne tournera bientôt plus
Musique et coronavirus, le disque ne tournera bientôt plus

L’illogisme politique à son paroxysme

En Belgique comme en France, la deuxième vague du Coronavirus aura prouvé une chose, la musique est le maillon faible de la culture. Pour cause, après avoir interdit les concerts depuis mars dernier, après avoir empêché l’industrie de vivre l’une de ses plus fastes périodes avec les festivals durant l’été, les gouvernements belges et français ferment à l’approche des fêtes les disquaires et rayons musicaux. Représentant près de 40 % des ventes, la période des fêtes est très importante pour l’industrie du disque mais cette année, le sacre n’aura vraisemblablement pas lieu. Alors certes, les mesures sont prises pour le bien de tous mais la confusion et l’illogisme sont au cœur des décisions. En effet, en murant les accès des grandes surfaces, en cloisonnant le rayon CD et vinyles, la Belgique et la France tirent une balle dans le corps déjà amorphe d’une industrie qui n’a eu de cesse de devoir s’adapter à une société en pleine mutation. Après le téléchargement illégal, après le streaming qui est un électron positif pour le secteur musical général mais grandement néfaste pour le marché physique, voilà que les rayons se retrouvent fermés à l’heure même où ils devraient vivre leurs plus belles heures de l’année. Là où le bât-blesse, en Belgique comme en France, c’est qu’on fait face avec cette situation à incohérences de haut-niveau. Au plat pays par exemple, les librairies sont ouvertes. De ce fait, des enseignes comme la FNAC ont le droit d'accueillir du public, mais il est préconisé de leur interdire l’accès au rayon musique. Le virus circule-t-il plus de ce côté du magasin ? Les attroupements y sont-ils légions ? La réponse est vraisemblablement négative mais allez savoir… En France, la situation est un peu plus logique. Les librairies sont quant à elle fermées ce qui est dramatique pour l’industrie du livre mais on ne différencie pas un bien culturel d’un autre. Cependant, en bloquant à grands renforts de palettes, les rayons culturels des supers et hypermarchés, pour soi-disant éviter la concurrence déloyale, on enfonce un peu plus le couteau dans la plaie. En effet, si le public est déjà présent en magasin pour acheter des biens essentiels (fruits, légumes, eau, nourriture, …) et d’autres qui le sont moins (alcool, cigarette, …) pourquoi l’empêcher d’occuper son temps avec un livre, un CD ou même un jeu de société ? 

Victimes collatérales 

Chaleureuse et d’ordinaire fédératrice, la culture est aujourd’hui menacée de succomber au Coronavirus. À travers le monde, des dizaines de métiers culturels continuent de suffoquer. Privée de son essence à savoir le sens du partage et de la transmission la culture est au point mort et comme bien souvent en politique, il faut faire des concessions. En effet, à l’heure où la santé publique est l’affaire de tous, d’autres dossiers sont laissés sur la table et cette absence d'intérêt pour la cause culturelle pourrait être fatale à de nombreux acteurs du milieu. Affectée davantage par des absurdités politiques, la culture n’est qu’une victime collatérale du Coronavirus et vos artistes préférés en seront peut-être les plus impactés. CQFD …



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